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La grâce
Νυνὶ δὲ μένει πίστις, ἐλπίς, ἀγάπη, τὰ τρία ταῦτα: μείζων δὲ τούτων ἡ ἀγάπη.
Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande est la charité. 1Cor 13,1
C'est, on le sait, de ce passage que l'Eglise a tiré les trois vertus théologales,ainsi nommées parce qu'elles engagent le rapport à Dieu. Foi, espérance et charité la plus importante, celle qui fonde tout le reste étant la charité.
Mais diantre, pourquoi donc avoir traduit ἀγάπη par charité quand il s'agit bien plutôt de cet amour ultime - ou premier, selon le point de vue où l'on se place - dont seul le divin serait capable en ce qu'il donne et se donne sans aucune attente de contrepartie et qu'il nous est demandé d'imiter ?
Paul renforce ce que la réponse faite aux pharisiens (Mt 22, 37) affirmait déjà : la prééminence de l'amour tant dans le rapport à Dieu qu'à l'autre. La similitude - le texte dit ὁμοία de ὁμός signifiant pareil, semblable - entre les deux commandements tient à cet Ἀγαπήσεις - tu aimeras - la différence tenant à son objet : Dieu dans le premier cas, l'autre homme dans le second.
Peut-être faut-il s'arrêter d'abord sur les mots : sur commandement en premier lieu qui en grec ici est ἐντολή - de ἐντέλλω, recommander, commander, ordonner. Sauf à entendre que, de la même famille ἐντέλεια désigne un état complet d'achèvement, de perfection au moins dans le sens de parachèvement, c'est d'ailleurs le sens de ἐντελής, accomplissement. L'hébreu utilise Mitzvah d'un verbe signifiant commander. Il n'est pas anodin que ce soit ce même terme ἐντελέχεια qu'utilisera Aristote pour désigner dans ce processus qui va de la puissance à l'acte, le point d'aboutissement où un être réalise sa nature - Τέλος, sa cause finale.
Mais, en tout état de cause ἀγάπη est bien au cœur de cet accomplissement. Or, ce terme qui désigne, par exemple chez Platon, la forme universelle de l'amour, qui tout au long des Evangiles sera utiliser comme verbe poiur désigner l'amour de Dieu pour les hommes qu'ils sont par ailleurs invités à pratiquer eux-mêmes tant à son égard qu'entre eux, ce terme a plutôt été traduit par charité i peut induire en erreur au moins en son sens moderne qui désigne plutôt les bienfaits que l'on peut accorder à autrui, en particulier les faibles et les pauvres.
Elles étaient trois qu'on nommait les Charites : comme souvent les versions diffèrent sur leur ascendance mais tout laisse à penser qu'elles furent filles de Zeus qui comme on le sait ne fut jamais avare de sa semence. Euphrosyne - l’allégresse, la joie de vivre ; Thalie - l’abondance ; Aglaé - la beauté. Elles représentent ensemble la plénitude, la vie et donc aussi la puissance et la séduction. Elles l'incarnent, non pas dans l'excès, on est ici aux antipodes de la démesure - mais manifestement dans l'abondance : en réalité elles sont la vitalité même.
Elles tiennent leur nom du verbe χαίρω - se réjouir. Le terme χαρισ qui est l'équivalent grec de gratia désigne d'abord ceci : la beauté, la joie contagieuse ; puis ensuite la bienveillance mais aussi le désir de plaire ; la reconnaissance mais aussi la rémunération. Autant que pour gratia, il y a dans le terme quelque chose qui relève du surcroît qui précisément ne s'explique pas rationnellement, plus associé à la vie chez les grecs qu'à la socialité. Cela même que l'on ressent, selon Hésiode, à partager la table des dieux !
C'est en ceci que la grâce s'écarte de l'enthousiasme qui, lui, procède de l'inspiration divine - ἐνθουσία - et donc d'un mouvement descendant ou de l'apothéose qui procède elle d'un mouvement ascendant - tel Romulus, soudainement disparu, appelé aux cieux au marais de la chèvre.
Il faut avant de poursuivre faire trois haltes et tenter de comprendre qu'à s'approcher des dieux, même si la distance d'eux à nous demeure irréductible
De l'enthousiasme
De l'apothéose
de l'allégresse
Solidarité |
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Pesanteur et grâce |
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De la connaissance |
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Rester élégant et jamais vulgaire |
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élégance : |
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humanisme: une affaire d'élégance |
doute | donner recevoir |
ironie |
justesse | ||
cloisons à éviter | goûter le silence | |
Etre au service tout en restant libre |
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Etre prudent sans rien perdre de sa force d'âme |
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philosopher : un geste moral | |
loi |
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prudence plutôt que scepticisme |
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sagesse | |
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devenir | ||
Rester humble et jamais arrogant |
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Rester juste et fuir la démesure |
finitude | ||
moi | mensonge | |
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