Elysées 2012

L'homme de gauche et la finance

On aura entendu la grande envolée lyrique du Bourget sur cet ennemi de la finance et les journalistes se seront fait un malin plaisir de relever que la dénonciation des abus

Le contenu de cette page nécessite une version plus récente d’Adobe Flash Player.

Obtenir le lecteur Adobe Flash

de la finance internationale, ivre de dérégulation, celle-là même dont Sarkozy aura proclamé qu'elle a fait n'importe quoi, aura été le propos d'à peu près tout le monde de Sarkozy à Bayrou, en passant par Mélenchon, Hollande et évidemment Le Pen.

On aura évidemment remarqué que le jeudi le propos aura été singulièrement plus mesuré ce qui n'a rien d'étonnant. Envolée lyrique et propos de tribune d'un côté ; explication et mesures à expliciter de l'autre. Hollande l'assume : il s'agissait ici d'entraîner, de susciter une dynamique ; ici de fonder en raison la faisabilité et la pertinence des engagements qu'il prenait devant les français et dont il lui fallait d'autant plus modérer la portée qu'il allait trouver devant lui un Juppé qui ne manquerait pas de relever ou bien l'archaïsme de l'envolée, ou le sectarisme de la position.

Il y a sans doute plus important ... qui concerne la gauche.

Le contenu de cette page nécessite une version plus récente d’Adobe Flash Player.

Obtenir le lecteur Adobe Flash

Mélenchon ne s'y est pas trompé qui, sous les jeux classiques de la campagne, où il faut moins voir la ruse ou le mensonge, qu'une saine stratégie qui mesure les rapports de force, qui aura vu derrière cette attaque contre le monde de la finance, un espace politique ouvert, résolument à gauche, dont le PS ne sera jamais le fer de lance ni la pointe avancée mais qui en tout cas ne laisse plus le Front de Gauche assumer seul la dénonciation de la dérive financière du capitalisme dérégulé. Qui conforte à sa manière la stratégie de Mélenchon qui ne se fait aucune illusion sur sa capacité à être au second tour mais a la même stratégie que le PC autrefois : marquer le PS le plus à gauche possible en ayant le maximum de voix, et de les pouvoir monnayer ensuite ; empêcher coûte que coûte une éventuelle alliance au centre avec Bayrou.

L'opération semble pour le moment réussie : Mélenchon monte dans les sondages ; modestement mais il monte. Hollande a clairement indiqué que battu il se désisterait comme la tradition le veut, pour le candidat de gauche le mieux placé et, enfin, Bayrou aura suffisamment critiqué les propositions de Hollande pour rendre dès à présent une alliance possible ou même seulement probable.

Opération gauche toute ? Non pas vraiment ! mais ancrage à gauche, assurément tant Hollande a compris qu'il ne pouvait se contenter d'être un candidat anti-sarkozy, ni seulement un candidat de rechange ; que si pouvait être acceptable pour l'électorat quelque chose comme rigueur et effort, ce ne pouvait être qu'au prix à la fois de la justice et de perspectives suffisamment fortes et crédibles pour emporter l'adhésion.

 

 


logiques de campagne

sur la finance

exceptionnel

construction du personnage

arrogance

rassemblement

Mendès et la Ve

l'armure

du rêve et du pessimisme