Elysées 2012

Partis ...

Sûrement peu étonnant que Bayrou revienne sur les partis et sur la nécessité pour un président d'être au-dessus des partis - qui est évidemment un thème éminemment gaulliste ...

A regarder les photos de l'installation du QG de campagne de Hollande deux impressions rapides :

- un joli côté bobo qu'illustre à l'envi l'omniprésence d'Apple sur les tables plutôt que des PC. Le PC serait-il devenu de droite ?!!

- les partis sont devenus, décidément, de simples machines électorales ...

On se souvient de la diatribe gaulliste de 1965 contre les partis, que nous avons déjà évoquée:

les partis ne peuvent pas conduire la France ... c'est trop dur

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on se souvient surtout de la nécessité, que de Gaulle a toujours proclamée, d'un président qui demeurât au-dessus, seule garantie d'un équilibre entre l'ordre et le mouvement, d'un exécutif stable. Au delà de l'image convenue et sans doute dépassée d'une France découpée entre ordre et mouvement, reste l'idée que la France serait le rassemblement de ses courants contraires et qu'il n'est pas d'issue politique sans la synthèse de ces pulsions antagonistes mais néanmoins également nécessaires.

Si dégradation il y eut de la fonction présidentielle, ce ne fut assurément pas seulement le style bling bling de Sarkozy qui en porta la seule responsabilité : le mouvement a commencé il y a bien longtemps, peut-être même dès la période giscardienne mais sans conteste la tendance vers cette hyper-présidentialisation, cette manie de constituer à l'Elysée une forme de gouvernement-bis, cette manière de se mêler de tout et non plus seulement de cet ambigu domaine réservé, y furent-elles pour beaucoup, consacré par la faute majeure que constitua à plusieurs reprises le fait pour Sarkozy de se présenter devant le congrès UMP.

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Toujours est-il que la fonction même des partis s'en est trouvé bouleversée et singulièrement appauvrie : espace intermédiaire entre le peuple et le pouvoir où se relayaient les débats, se concoctaient les projets et les propositions, les partis ont longtemps été outre ce relais d'opinion de véritable espace de réflexions - mais aussi de formation.

Désormais, alors qu'avec des processus comme les primaires ils se voient également dépossédés de la désignation des candidats et que souvent ils délèguent à des think tanks le soin d'élaborer des études, des programmes, il ne reste effectivement plus à ces derniers que d'être des machines électorales ,qui plus est seulement d'appoint ,dans la mesure où les candidats se forment leur propre appareil de campagne.

Les partis n'ont d'existence réelle que depuis un peu plus d'un siècle : il faut attendre 1905 avec la création de la SFIO et celle du parti radical-socialiste pour observer de véritables partis, structurés même s'il faut bien admettre que les partis de droite restèrent souvent de simple agrégats de notables et peu des partis de militants. Sans doute cette histoire est-elle en train de s'achever et je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose.