Elysées 2012

Tendances ...
Le sondage IFOP de début Janvier

Un paysage qui lentement se dessine avec un écart se reserrant entre Sarkozy et Hollande - ce qui n'est guère étonnant tant il était exorbitant : les autres candidats entrent en lice, Bayrou surtout : il faut bien que les voix se prennent quelque part. Que dans le camp majoritaire on y voit les prémices d'une courbe s'inversant est logique : c'est un peu tôt cependant car si le sortant grimpe de 2 points, le challenger est en hausse aussi même si plus modeste.

Toutes les élections précédentes ont montré que les courbes entre début et fin février commençaient à marquer une tendance préfigurant le résultat final : autrement dit, si ç ce moment là les deux courbes devaient se croiser alors effectivement ce serait le signe d'une victoire vraisemblable de Sarkozy. On en est encore loin, même si sa lente remontée peut légitimement lui donner l'espoir qui y voit le résultat de sa stratégie payante de la dramatisation de la crise et du risque pris de réformes précipitées en fin de mandat comme la TVA dite sociale.

Ce qui semble en tout cas se confirmer c'est l'éclatement en vol des petits candidats : Villepin est déjà en baisse quelques semaines à peine après sa déclaration de candidature. Morin ne décolle même pas. Joly surtout est en train de disparaître des écrans de contrôle : décidément sa campagne ne prend pas ! qui semble illisible à la presse, qui surtout des appels du pied à Bayrou à la désignation de Hollande comme champion de la gauche donne de plus en plus l'impression qu'elle fait la campagne des autres plutôt que la sienne. Bayrou confirme son ascension et ceci explique aisément l'écrasement des autres.

Reste Le Pen qui baisse légèrement mais demeure troisième avec un score encore élevé.

Au fond, enquête après enquête, ce qui se confirme c'est bien encore combien cette élection reste ouverte - étonnamment ouverte quand il y a cinq ans se dessinait déjà la victoire de Sarkozy. Il est vrai qu'alors il n'y avait pas de sortant ! que chacun de son côté pouvait jouer la rupture.

La bipolarisation demeure l'hypothèse la plus crédible mais rien n'empêche encore d'envisager que Le Pen d'un côté ou Bayrou de l'autre puisse jouer les trouble-fêtes.


Rappel :

Que disaient les premiers sondages en 2002 et en 2007 lors des élections présidentielles précédentes?

L’Ifop avait placé Nicolas Sarkozy en tête au premier et au second tour en janvier 2007. Le futur Président obtenait 32,5% des voix contre 28 pour Ségolène Royal. Au second tour, il l’emportait avec 51 % des voix. Il en obtiendra en fait plus de 53 % cent vingt jours plus tard.

En 2002, le même institut de sondage plaçait Jacques Chirac (27%) devant Lionel Jospin (21 %) et pronostiquait la réélection du chef de l’État avec 52 % des suffrages face… à Lionel Jospin, en réalité devancé par Jean-Marie Le Pen.

En janvier 1995, l’Ifop n’avait pas pu tester les candidats puisque Lionel Jospin n’avait pas encore été désigné après le forfait tardif de Jacques Delors. À droite, Édouard Balladur précédait Jacques Chirac.