Elysées 2012

Ita missa est

A deux semaines tout juste du premier tour, la messe est dite ! Et la campagne patine, lasse et agace. Restent néanmoins deux semaines qui risquent fort de ressembler à une rengaine répétitive qui ne pourrait qu'accentuer la lassitude voire l'agacement.

Sans qu'il soit vraiment possible de savoir si ce sont les candidats et les médias qui jouent à se faire peur ou si ceci renvoie à une réalité que pointeraient les sondages, toujours est-il que la campagne déçoit et laisse présager une abstention forte qui pourrait tout bouleverser. *

Pourtant, on ne peut pas dire que la campagne n'ait produit aucun effet 1

- donnée avec des scores très élevés (jusqu'à 19%) il y a un an, l'échec de l'extrême-droite qui n'est parvenue ni à faire entendre son programme économique ni à convaincre de sa banalisation. Elle est réduite à la portion congrue (14% pour IPSOS ; 13,5 pour LH2) du quatrième voire du cinquième possible. Or ceci est un effet direct de la campagne : au gré soit de la mauvaise campagne de Le Pen soit du systématique matraquage de Mélenchon à son encontre ; soit des deux.

- l'expression de plus en plus nette d'une forme de radicalité refusant de se laisser enfermer dans la logique financière du libéralisme : le franc succès de la campagne de Mélenchon, parti de très bas dans les sondages (donné à 7% en juin, il culmine désormais autour des 15%) aura été d'une certaine manière annoncé par l'excellent score de Montebourg aux primaires. Ce que cette dernière année aura confirmé tient à la fois à la recomposition politique de la gauche de la gauche et à son maintien, depuis 20 ans, à des étiages assez élevés mais que cette radicalité se cristallise désormais autour du vote Mélenchon tient indiscutablement à une dynamique de campagne qui a pour vocation de clarifier, de simplifier mais aussi d'expliquer le choix à gauche. Ce que cette campagne aura réussi, et ce ne fut pas une mince affaire, c'est de sortir le débat politique de l'exclusive contrainte de la dette en rappelant que, certes radicales, existaient d'autres pistes ; c'est de rappeler le tropisme classique de la social-démocratie qui, laissée à elle-même, penche spontanément vers le centre et l'obligation qui lui est faite, sitôt qu'à sa gauche se maintient une force politique claire, de choisir.

- l'impossible pari centriste de Bayrou, qui, même s'il a épousé jusqu'à satiété, la logique présidentielle de la Ve et compris la systématique recomposition du paysage politique qu'impose le couplage présidentielle/législative, ne parvient pas à rééditer son score de 2007 - encore moins à le propulser - preuve s'il en est que la logique des scrutins à deux tours ramène systématiquement à un choix binaire qui échappe aux voeux centristes ou centraux de Bayrou ; que son score de 2007 avait sans doute été produit, aussi, par le refus d'une partie de l'électorat de gauche de voter Royal ; preuve enfin que le refus, programmatiquement juste, de se prononcer pour l'un ou l'autre des favoris au second tour et d'en appeler à l'union nationale, doublé d'une absence d'assise parlementaire, ne peut apparaître que comme une impasse politique. Or il est manifeste que le corps électoral, lui, a parfaitement entendu la logique des institutions.

- un équilibre gauche/droite qui se sera accru au fil de la campagne en faveur de la gauche, avec l'appui notamment de la dynamique Mélenchon, qui traduit une volonté constante d'alternance - alternance qui ne serait pas que de surface. Il est vain - et plutôt stupide d'ailleurs - de rappeler que les socialistes ont perdu trois présidentielles successives : il serait plus juste de dire qu'ils les ont toutes perdues depuis 58 à la notable exception de Mitterrand. La gauche au pouvoir relève toujours un peu de la transgression au point même qu'en 81 un Chirac évoqua l'expérience socialiste certain qu'il fut que l'affaire ne pourrait durer que quelques mois - on sait ce qu'il advint. La gauche n'arrive au pouvoir qu'en période de grave crise : ce fut le cas en 24 puis en 36 ; ce le fut évidemment dans l'immédiat après guerre ; ce le fut avec Mendès ; ce le fut enfin avec Mitterrand. Qu'elle fût plombée durant toute la guerre froide par l'anticommunisme qui rendait l'alliance avec le PC impossible politiquement quand elle eût été nécessaire électoralement est une évidence ; qu'elle se fût assise sur l'affaissement de ce dernier et sur la vacuité du danger communiste en 81 est un fait. Il est remarquable néanmoins de constater que durant toute la période où la gauche de la gauche affaiblie laissa le PS assumer seul l'alternative, ce dernier se banalisa et échoua en conséquence à conquérir le pouvoir. On ne le remarque pas assez : la gauche ne parvient au pouvoir qu'en temps de crise, certes, mais aussi quand elle assume délibérément sa différence, sa part de radicalité - bref quand elle est résolument de gauche. On ne le remarque pas assez mais c'est ceci justement l'explication d'un vote Mélenchon qui ne se contente pas seulement de mordre l'électorat de Hollande mais qui surtout accroît le total des intentions de gauche. Quand la gauche se retrouve, l'électorat la retrouve et la porte.

- un électorat de droite à la croisée des chemins qui perçoit parfaitement qu'il lui faudra demain pour se maintenir au pouvoir, soit lorgner plus encore du côté de l'électorat frontiste - ce qu'atteste la campagne de Sarkozy - soit rétablir la digue anti FN et faire le pari centriste. Un choix impossible, ceci s'appelle dilemme. Que la personnalité si particulière de Sarkozy, son exercice autocratique, en tout cas césarien, du pouvoir qui en renforce les traits jusqu'à la caricature, que la gravité de la crise et la logique financière de cette dernière en réduisent l'alternative, tout ceci ne peut que conduire la droite du côté d'un pouvoir fort - d'autant plus fort qu'il en est réduit par les transferts de compétences à l'Europe - et d'une logique sécuritaire. La droite désormais se cristallise et va au bout de son chemin libéral qui est celui du détricotage systématique du pacte républicain de l'après-guerre. Va son chemin vers une société qui se ferme - aux hommes mais pas aux marchandises - et se divise en pointant systématiquement les tricheurs, les dangers extérieurs, l'immigration etc. Est-ce la gravité de la crise ? la campagne électorale en tout cas aura mis en évidence l'alternative si forte désormais entre la logique néo-libérale de la mondialisation qui aura assumé son cortège inévitable de régression démocratique et d'inégalités sociales et le retour revendiqué d'un Etat fort et interventionniste. Cela fait longtemps que le clivage droite/gauche n'aura été aussi clair - clair en tout cas d'enjeux et de choix à venir même si c'est du côté du Front de Gauche plutôt que du PS qu'il faut en chercher la paternité.

- l'impossible mise en évidence du péril environnemental : l'échec de la campagne Joly ne tient pas qu'à sa personnalité ; sans doute plus à la gravité de la crise ; sans doute aussi à l'incompatibilité avec la logique électorale des présidentielles. C'est toute la question de l'écologie politique qui est en jeu dont certains augurent de l'échec définitif. C'est toute la question d'une autre croisée au devant de quoi se retrouve notre modèle social : ou bien il ne s'agit dans une perspective environnementaliste que de s'assurer demain d'un développement économique qui soit moins destructeur et alors effectivement l'écologie n'est ni de droite ni de gauche et peut parfaitement être assumée par l'un et l'autre camp comme une inflexion de leur démarche respective ; ou bien l'on considère au contraire qu'il y a quelque chose de radicalement incompatible entre notre modèle de développement industriel et l'organisation mondiale des échanges d'un côté, et de l'autre, la sauvegarde de notre environnement et alors, effectivement, c'est bien à la naissance d'une écologie politique qu'il nous faut présider qui suppose un changement radical. Sans doute de ce point de vue la campagne n'a-t-elle pas tenu ses promesses mais le pouvait-elle ? On remarquera néanmoins que la prise en charge par Mélenchon du thème de la planification écologique aura eu le double mérite de réinstaller la préoccupation environnementale au coeur d'un projet politique et de l'inscrire dans la radicalité - ce qui n'est pas rien. Quand bien même les puristes verts s'en offusquent en pointant les insuffisances voire la conversion tardive de Mélenchon, il n'empêche que l'écologie est portée haut dans une campagne qui a le vent en poupe - ce qui n'est pas rien.

Pourtant la campagne aura révélé des logiques nouvelles de communication

Tout le monde, et c'est indéniable, aura relevé combien les nouvelles technologies, le développement des réseaux sociaux et des sites de partage aura considérablement modifié, en à peine 5 ans, la manière dont se mène une campagne. Le primat du Live, la mise à disposition des vidéos de meetings à la fois sur les TV d'info en continu mais aussi sur Youtube ou Dailymotion modifient substantiellement la manière dont l'électorat suit cette campagne, dont les journalistes en reproduisent le déroulé ; jusqu'à la manière dont les militants l'appuient.

Pour autant la logique participative que Royal avait esquissée dès 2007 se prolonge de manière inattendue. La campagne de Mélenchon - et ceci ne compte pas pour rien dans son succès - présente plusieurs caractéristiques qui peuvent sembler archaïques à certains ; ne le sont en réalité pas du tout :

- un refus difficile mais assumé de la personnalisation c'est-à-dire la mise en avant d'une force politique, d'un programme qui va à l'encontre directe de la stratégie des coups de com à quoi l'on nous disait condamnés.

- une démarche pédagogique par où, à chaque fois, le candidat explique, met en avant la cohérence idéologique qui échappe à la tentation systématique du slogan. On n'a pas assez entendu Mélenchon quand il a déclaré, d'emblée, la cohérence de sa démarche : mettre sa campagne en mots. Et effectivement si l'on reprend ce qui fut dit depuis un an on remarquera sans peine que la première étape fut de recréer le clivage gauche/droite en refusant de parler la novlangue technicienne et libérale et en imposant ses propres concepts : oligarchie , planification, insurrection citoyenne ...On se situe ici à l'exacte antipode du storytelling : ici on se bat avec des concepts au lieu de récit ; avec une idéologie au lieu de graphiques incantatoires.

- un refus du consensus et des choix idéologiques tranchés où l'on va de manière logique pourfendre l'ennemi et non se camoufler derrière on ne sait quel quant à soi rassembleur qui efface les clivages et donnerait à penser qu'il n'y a plus rien à penser ou choisir. Matraquage résolu de l'extrême-droite, puis de la droite sous la forme de la finance internationale ; marquage à la culotte du PS, reprise à sa charge de l'exigence écologique ... Cette campagne, à l'encontre de celle de 2002, mais en ligne directe de celle de 2007 atteste bien que ce qui éloigne l'électorat des urnes c'est précisément le sentiment qu'on lui donne qu'il n'y aurait rien à faire, ni à décider, ni à choisir. Quand tout semble revenir au même, il s'éloigne ; quand on lui présente un choix tranché, il se mobilise. La déception Hollande vient de ceci ; le succès de Mélenchon aussi.

- un appel au peuple et non pas seulement au vote. Le aidez-moi gaullien des fins de discours sarkozyste ne trompe personne qui contrevient trop à sa pratique autocratique, hyper-centralisée, du pouvoir. L'exigence démocratique est trop forte, l'inquiétude aussi, pour que l'on se satisfasse seulement d'une délégation de pouvoir. La présence massive aux meetings est un signe qu'on ne saurait négliger ; l'appel au peuple non plus !

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Que ce dernier s'inscrive dans une démarche globale de refondation du pacte républicain avec des références 1789 qui résonnent au plus profond de notre culture et histoire politiques ne saurait être anodin qui conforte le sentiment profond que la gravité de la crise tant économico-financière qu'environnementale pousse à des choix tranchés et nouveaux. Campagne à l'ancienne proclament certains ? c'est peut-être se laisser duper par les apparences. Et oublier que tout dans notre histoire - et la dernière fois ce fut en 58 - pousse la nation à se recomposer radicalement chaque fois que la crise semble indépassable et la situation bloquée.

- la lassitude devant les coups de com cache en réalité une forte exigence de politique. Désormais les ficelles sont trop grosses qui se voient toutes, et les slogans déclinent tous leur vertigineuse vacuité. Ce que dira le 22 avril c'est combien l'électorat aura vu plutôt ces ineptes stratégies de com ou plutôt l'exigence politique clairement posée et pensée.

- la lassitude devant une presse qui non sans gourmandise et hypocrisie met systématiquement en avant les stratégies plutôt que les enjeux tout en dénonçant une campagne qui ne tiendrait pas ses promesses. Qui a d'abord voulu représenter Mélenchon comme un populiste finalement assimilable à Le Pen ? qui a fustigé constamment la campagne Joly pour ne ressembler pas aux canons d'une démarche professionnelle et ressembler trop aux brouillons d'un amateur ? qui a constamment joué du challenge au 3e homme ? qui s'amuse à pointer l'alliance objective entre Sarkozy et Mélenchon ? à jouer de la confusion idéologique ?

C'est bien à l'aune de ces critères qu'il faudra lire demain le taux de participation dont il n'est pas difficile de prévoir qu'il prêtera à des interprétations ambivalentes mais devrait néanmoins révéler dans quelles marges se situe désormais l'exigence démocratique d'un pouvoir partagé et non seulement délégué.


1il n'y a qu'à lire nos premiers commentaires d'il y a presque un an en Mai 2011 :

Une campagne électorale, l'exemple de 2007 l'aura amplement montré, c'est tout autant un enjeu politique, une stratégie où ruse, alliances et invectives ont leur part belle, c'est enfin de la communication.

Le grand risque, avec le sortant, est qu'on n'y voie que cela. Le triomphe du terme séquence favori de nos journalistes, l'illustre amplement. Je gage que 2012 sera le triomphe ou la chute de la ommunication.

Le grand risque avec les socialistes est qu'ils s'épuisent dans leurs guerrillas internes et manquent l'occasion ; mais la désirent-ils vraiment ? Le grand risque avec les écologistes est que leur délicieuse propension au brouillon masque l'urgence d'une refondation politique autour de l'écologie dont ils restent pourtant les seuls véritables porteurs.

Le grand risque avec M Le Pen n'est pas qu'elle soit élue, mais que sa faconde gouailleuse de faubourgs même pas populaires ne dissimule encore une fois la réalité fasciste des forces qui la portent.

Le risque oui est que le débat n'ait pas lieu escamoté qu'il serait par la colère qui gronde et ferait derechef s'éparpiller les voix. Le 21 avril nous hante, signe que nous n'avons toujours pas soldé les comptes d'un malaise qu'alors personne ne sut entendre. Quinquennat oblige, les campagnes se succèdent rapidement et, un an à l'avance chacun affute désormais ses coutelas.

L'épisode DSK aura, à sa façon à la fois tragique et sordide, précipité les termes et les positionnements. Nous tâcherons ici, au fil de l'eau, de comprendre et de décrypter avec le risque de l'interprétation sans recul, quitte à y revenir, après le terme, pour tenter d'y donner un sens global.


2)lire cet article de Libé : la peur du bide

La forte abstention annoncée pour le 1er tour, le 22 avril, inquiète le PS et l’UMP, qui ont beaucoup à perdre en cas de faible mobilisation.
Par François Wenz-Dumas

Mais qui a eu la mauvaise idée d’organiser le premier tour de l’élection présidentielle en plein milieu des vacances scolaires ? Bretons, Lyonnais et Toulousains rentreront le dimanche soir. Marseillais et Lillois seront partis depuis la veille. Et pour les Parisiens, le 22 avril tombe pile au milieu des vacances de printemps.

Banlieues.

Si les modalités du vote par procuration ont été assouplies (lire page 4), encore faut-il que les électeurs en fassent la démarche. Et que les gens qui ne partent pas en vacances aient envie d’aller jusqu’au bureau de vote.

Ce risque majeur d’avoir au premier tour un taux d’abstention élevé n’a pas échappé aux candidats. Les deux que les sondages désignent comme favoris pour la qualification au second tour sont ceux qui ont le plus à craindre d’une faible mobilisation au premier. En 2002, nombre d’abstentionnistes persuadés que Lionel Jospin serait présent au second tour s’en sont mordu les doigts.

Si Nicolas Sarkozy voit son salut dans la mobilisation des milieux populaires, François Hollande n’est pas en reste. Pour ce week-end de Pâques, le candidat socialiste a essayé de motiver les banlieues. Vendredi matin, il était à Vaulx-en-Velin dans la banlieue lyonnaise (lire page ci-contre) avant de se rendre à Creil (Oise).

Mais n’aurait-on pas pu éviter un premier tour en plein milieu des congés scolaires ? La réponse est non, à cause de Pompidou. L’élection présidentielle doit en effet avoir lieu «20 jours au moins et 35 jours au plus» avant la fin du mandat du président sortant, précisent les règles constitutionnelles. Et depuis la mort de Georges Pompidou, le 2 avril 1974 et l’élection le 19 mai suivant de Valéry Giscard d’Estaing, les mandats présidentiels s’achèvent toujours en mai. Celui de Nicolas Sarkozy expire le 15 mai prochain.

Record.

Pour autant, l’effet «vacances» doit être relativisé. En 2007, la zone B était en plein congés de printemps, et la zone C les achevait : il y eut pourtant un taux d’abstention très faible (16,2%), à peine supérieur à celui de 1965 (15,2%) qui qualifia De Gaulle et Mitterrand. Et elle a atteint un niveau record le 21 avril 2002 (28,4%), ouvrant à Jean-Marie Le Pen les portes du second tour.


 

mais aussi celui ci de P Quinio intitulé

Alerte

Après le 21 avril 2002, le 22 avril 2012 ? L’élimination dès le premier tour de Lionel Jospin, devancé par Jean-Marie Le Pen, est restée gravée dans les mémoires. Mais le 21 avril 2002, et ce n’est pas sans lien, fut aussi une triste date dans l’histoire de la participation à une élection présidentielle. Les sondeurs laissent aujourd’hui entendre que ce record d’abstention (28,4%) sous la Ve République pourrait être battu. Alerte !

Il existe bien sûr des raisons conjoncturelles à cette désaffection annoncée. La campagne est insaisissable, voire ronronnante. Il est donc normal que les électeurs se détournent de son enjeu. Le marasme économique pèserait autant sur l’esprit civique que sur les chiffres de la croissance. Le volontarisme sarkozyste a tricoté jour après jour un quinquennat d’impuissance, ce qui n’a pas aidé à crédibiliser la parole politique. Le rêve français de François Hollande est resté dans ses rails sérieux. Et les vacances qui en plus s’en mêlent. Tout cela est vrai, mais n’explique pas tout. Car la tendance est lourde et la bonne participation enregistrée en 2007 (83,8%) est une exception qui confirme la règle d’une démocratie en crise. Le terreau sur lequel prospère cette gangrène est connu : le faible niveau d’éducation et la fragilité sociale dans des cités qui portent si mal leur nom. En 2007, des campagnes d’appel au civisme avaient été organisées avec un réel succès. Rien de tel cette année. L’Etat n’a pas bougé une oreille pour réveiller la République. C’est plus que dommage.