Elysées 2012

Philosophie ?

M Onfray fait paraître un point de vue dans le Monde en appelant à l'abstention, en rappelant en tout cas sa légitimité. On reconnaît ici la posture classique du philosophe qui prend le politique de haut, de si haut d'ailleurs qu'il en finit par tomber dans le puits d'où il n'aurait jamais du sortir ...

Cette question, déjà abordée à l'occasion du déni du politique mérite d'être pourtant rapidement reprise ici . On sait Onfray prompt à dégommer toutes les idoles ... en fait tout ce qui bouge et n'est pas lui au point de parfois sombrer dans la plus insane des cuistrerie. Ce petit monsieur après avoir flingué Freud, et donné des leçons à Sartre en se servant de Camus, avoir promené sa cuistrerie sur tous les plateaux télé s'en prend désormais à la démocratie ! Ben voyons !

En Diogène des temps modernes il demande à tout le monde de s'écarter de son soleil quitte à entremêler dans sa même sinistre détestation Brasillach et Robespierre. Reprochant aux uns de n'avoir pas d'éthique de responsabilité, aux autres de n'avoir pas d'éthique de conviction aux autres enfin de n'avoir pas d'éthique du tout, ce petit marquis de la détestation commune érige l'abstention comme alternative radicale sur le surplomb de sa suffisance .

Alors quoi ? Qu'il y ait urgente nécessité à faire de la politique autrement, que la colère qui gronde révèle le désir d'une reconquête de la souveraineté populaire, c'est une évidence que nous avons relevée. Est-ce à dire qu'il faille pour autant déserté le champ de la politique et le chemin des urnes pour cela même que le politique ne serait qu'une facette, sans doute tronquée effectivement, de la réalité sociale ? drôle de raisonnement !

Onfray réinvente la fête des passions tristes comme alternative pseudo-radicale au tous pourris de l'extrême droite.

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Que ceci illustre les rapports décidément compliqués de la philosophie avec le politique est évident mais à vouloir ainsi jouer les Don Quichotte des idées reçues on encourt toujours le risque de la sottise ou de la faute de raisonnement : que la vie politique soit décevante, qu'elle doive être assise sur une politique citoyenne n'implique pas mécaniquement qu'il faille la jeter aux orties. Jeter le discrédit sur les principes même de la démocratie, c'est toujours ouvrir la boite de Pandore : jeu dangereux, invariablement.

Qu'est-ce que ce manichéisme de bas aloi ?