Elysées 2012

Postures


Aubry après la rencontre
Sarkozy / Merckel

Assez révélateur qu'Aubry, manifestement agacée par un JM Sylvestre toujours aussi pontifiant, n'ait pas eu d'autre choix que d'en appeler à l'acte !

Elle ne pouvait critiquer ni la taxe sur les transactions financières qu'à gauche on demande depuis longtemps ; ni le principe d'un gouvernement de la zone euro ; tout juste pouvait-elle rappeler ce qu'il y avait d'enfumage dans l'imposition de la règle d'or.

La posture adoptée est donc celle de la femme responsable qui se contente de dire : assez de paroles, des actes ! qui relève qu'encore une fois il n'y eut qu'effet d'annonce mais sans plus puisqu'en réalité on ne crée pas la taxe dont manifestement Merckel ne veut pas : on se contente de s'engager à en étudier les modalités.

Soulever qu'on se contente en urgence de jouer les pompiers de service quand il faudrait remettre en chantier les fondations même de l'Europe c'est rappeler qu'en réalité Sarkozy n'a pas fait reculer Merckel.

La balle est dans son camp : tous les observateurs s'accordent à penser qu'il joue ici son quinquennat. Il n'est pas certain que ces effets d'annonce y pourvoient.

A eux de montrer qu'il y a quelque chose derrière !

Réponse du berger à la bergère

Il y a tout de même quelque chose de savoureux derrière tout ceci . C'est un classique pour tout pouvoir en place de fustiger l'opposition de ne savoir que critiquer et de ne pas agir. Classique de mauvaise foi assurément puisqu'aussi bien c'est le statut même de l'opposition que de n'être pas aux affaires et en conséquence de ne pouvoir mettre en place la politique qu'elle préconise.

Mais ici il en va tout autrement ; presque à front renversé ! C'est le pouvoir en place qui se défausse sur les actes de la gauche- d'il y a dix ans, quand même - et c'est la gauche qui en appelle à l'action de l'exécutif. On ne s'y contente pas de dire, comme à l'accoutumée votre politique est mauvaise mais il serait temps que vous agissiez !

Croisée de la communication assurément : il y a toujours un moment où l'habileté de celui qui parle se retourne contre le rhétoricien : ce n'est que de la com !

Et subitement le discours qui se voulait performatif * se fait parole blanche .

Peut-être en sommes-nous là !


* voir analyse du discours de crise

 

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