Elysées 2012

Primaires socialistes (suite)

Un nouveau sondage : Aubry repasse derrière

Sondages rigoureux ou pas ? (1) Il faut dire qu'effectivement, ne connaissant pas le corps électoral, on voit mal comment se détermine la population à sonder ... Toujours est-il qu'en voici un de plus. (2)

Il y a décidément un côté course de chevaux derriere tout cela : après avoir été dépassé par Aubry tout de suite après sa candidature, Hollande reprendrait le large.

Quelque chose néanmoins d'intéressant si cela devait se confirmer :

A l’instar de la vague précédente, François Hollande bâtit notamment son avance auprès des hommes (47%) et des sympathisants de gauche âgés de 50 à 64 ans (50%), tandis que la Maire de Lille peut s’appuyer sur le soutien de près de quatre femmes de gauche sur dix (37%). Martine Aubry recueille également près d’une citation sur deux chez les professions libérales et cadres supérieurs (43%) ainsi qu’auprès des professions intermédiaires (47%)

(...) Dans l’hypothèse d’un second tour, François Hollande est le candidat préféré de 55% des sympathisants de gauche (+5 points), contre 45% pour Martine Aubry (-5 points, l’effet de son annonce de candidature qui lui avait permis de rattraper François Hollande lors de la précédente enquête semble s’être dissipé aujourd’hui). L’écart est plus significatif encore auprès des sympathisants socialistes, ceux-ci privilégiant à 58% le député corrézien contre 42% souhaitant la candidature de Martine Aubry. De nouveau, dans le détail des réponses, François Hollande est davantage cité par les hommes que Martine Aubry (59% contre 41%), et surtout l’emporte auprès des personnes se déclarant certaines d’aller voter en octobre prochain (58% contre 42%). L’écart est néanmoins plus serré auprès des sympathisants LO ou NPA (50% contre 50%) et tourne même à l’avantage de la Maire de Lille auprès des interviewés se déclarant proches du Front de Gauche (53% contre 47%). (3)

On n'est pas si loin que cela des clichés repérés : Hollande, parce que c'est un homme semble séduire plus les hommes, les plus de 50 ans que ne parvient à le faire Aubry. Tout à l'air de se passer comme si le fait d'être une femme, non seulement ne lui donnerait pas un plus, mais surtout la plomberait, au contraire.

Il est trop tôt, encore une fois, pour tirer de ceci des conclusions qui seraient nécessairement hâtives d'autant que le mois d'août constituera nécessairement une pause pour tout le monde, et que la campagne des primaires ne débutera véritablement qu'en septembre. La manière dont Aubry passe l'été changera peu la donne : il lui reste à donner, ce qui manifestement ne transpire pas encore, un contenu idéologique fort, et une petite musique qui la distingue de son concurrent.

Que fera-t-elle de la référence au care, dont elle a déjà dit qu'il ne représentait pas le centre de gravité de son programme ?

Des trois valeurs de son programme de gauche - justice, égalité, fraternité -c'est sans doute la dernière qui pourrait le mieux la démarquer : affirmer comme elle le fait qu'il faut inventer un nouveau modèle de société reste dans les poncifs du genre. En revanche quand elle proclame que pour réaliser la société du bien-être qu'elle appelle de ses voeux, il faut certes pouvoir disposer d'un certains nombre de biens mais que surtout il faudrait pouvoir sortir du court-termisme et se donner les moyens de préparer un avenir durable qui englobe l'environnement, mais qu'enfin il faut faciliter le vivre ensemble, là elle se démarque.

Il lui appartient de construire la cohérence de ce message et de la faire passer. Pour le moment ce ne semble pas encore le cas.

Notons néanmoins que son positionnement à la gauche du parti semble quant à lui être bien perçu - ce qu'illustre son avance auprès des sympathisants du NPA voire de l'extrême gauche.

Or c'est bien d'image dont il est question et donc de cohérence dans ce système de primaires où les candidats sont supposés partager le même programme et ne se distinguer qu'à la marge. Tout le problème - et il est cornélien - est là !


1) lire

2) Le Monde du 2 Aout

François Hollande repasse en tête des préférences des sympathisants de gauche pour la primaire socialiste pour l'élection présidentielle en France en 2012, devant Martine Aubry, selon un sondage publié mardi 2 août par le quotidien France Soir. A la question, parmi les six candidats officiels, "quelle personnalité souhaiteriez-vous voir désignée comme candidat à l'élection présidentielle de 2012, à l'issue de la primaire organisée par le Parti socialiste", François Hollande recueille 42 % des réponses des sympathisants de gauche, devant Martine Aubry (34 %). Il y a un mois, le précédent baromètre plaçait Martine Aubry, qui venait de se déclarer candidate à la primaire, en tête avec 40 %, contre 38 % à François Hollande. Ségolène Royal est troisième (13 %), suivie de Manuel Valls et Arnaud Montebourg (4 % chacun). Le candidat non socialiste Jean-Michel Baylet (PRG) obtient 1 % de réponses en sa faveur. Ouverte à tous les sympathisants de gauche, la primaire socialiste est inédite en France. Les socialistes espèrent qu'un million de personnes participeront à ce scrutin à deux tours (9 et 16 octobre).

3 ) commentaires sur le site de l'IFOP

les résultats détaillés