Elysées 2012

Posture internationale

Réunion d'urgence

Dans cet imbroglio politico-financier de la dette grecque, mais plus largement de la crise de l'euro et de l'europe qu'il sous-tend , Sarkozy a un jeu à jouer et il le joue. En dépit de ses allures de bulldozer si éloigné des circonlocutions diplomatiques et de cette familiarité tactile qui a tant offusqué Merckel au début, force est de constater qu'il parvient assez aisément à adopter la posture de pompier d'urgence, comme il le fit déjà en 2008.

Ce peut être payant ! Ce le fut déjà !

Ne nous y trompons pas : si la bête est malmenée par les sondages, encore que ces derniers relèvent une réelle remontée, elle n'est pas à terre.

Sa - relative discrétion à l'intérieur - et son recentrage à l'international peuvent parfaitement étoffer cette représidentialisation après quoi il court.

Plus la crise sera grave et durera et plus sa cote (au moins de popularité) montera ; inévitablement. On ne le dira jamais assez : les jeux ne sont pas faits - ils se feront vers janvier/février - et la gravité de la situation joue en sa faveur.

D'autant qu'ici c'est aussi la cohésion politique de l'union européenne qui est en question. Jouer le couple franco-allemand, préparer la réunion de Bruxelles de telle sorte qu'une solution puisse émerger qui à la fois redonnerait du lustre à ces deux-là et leur offrirait un bonus électoral est plutôt malin.

L'ironie reste néanmoins que ce soit celui qui a fait exploser les déficits publics tout en mortifiant le service public, et ceux qui auront fait baisser les salaires et fait payer les folies financières des nantis par les classes populaire et moyenne qui puissent paraître demain sauveurs du système !

Drôle d'époque.


1) Sarkozy à Berlin le 20 juillet