Elysées 2012

Pris en sandwich

 

Il n'aura suffi que de quelques jours ... Mais si, comme nous le supposions (1) , la crise de la dette est manifestement un piège où chacun, à droite comme à gauche, peut vite s'empêtrer, en revanche ce n'est pas le seul qui menace ce pauvre Hollande.

Pris en tenaille entre un Copé qui s'invite dans les discussions PS/EELV et ses supposés alliés ou amis qui ne le ménagent pas : entre un Montebourg qui se veut offensif et un Mélenchon qui voit en lui un capitaine de pédalo ; entre un Bruno Amable, pourtant proche du PS même si à sa gauche, qui y reconnaît une figure de père la rigueur à la Beregovoy et une droite qui lui récuse définitivement toute stature d'homme d'Etat, le pauvre Hollande semble désemparé.

Pauvre Hollande, oui, à l'écouter jeudi, présenter ses propositions pour résoudre la crise financière après avoir réuni autour de lui un aréopage d'économistes supposé l'adouber en sage de l'économie ...

Pauvre Hollande, lui d'habitude plutôt brillant, ironique, à la flèche aisément acérée, semblait ce jour là ne rien entendre à ce qu'il énonçait ... ou, pire, n'y même pas croire ; dépassé par les événements qu'il est pourtant appelé à éventuellement maîtriser demain.

Pauvre Hollande tiraillé entre les uns et les autres qui, irrémédiablement me fit penser à Damiens le régicide, écartelé en place de grève ...

Nous savions que d'entre Aubry et lui, les nuances existaient qui le situaient plutôt à l'aile droite du parti, dans une ligne moins radicale. Faut dire qu'ici on est servi ! Et je crains bien que la référence à Bérégovoy ne soit assassine !

Nul doute qu'il ne se tire demain de ce faux pas ! Il en a le temps et la capacité. Il le faut en tout cas, faute de quoi, politiquement il se suicide. Je ne crois décidément pas que le pays rêve d'un Sark'hollande !

 


1) cf : rigueur et dilemme

2)

Négociations PS-EELV : Copé tente de mettre de l'huile sur le feu
Le Monde

Le patron de l'UMP tente de compliquer un peu plus les négociations entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui n'ont toujours pas trouvé d'accord pour 2012. Jean-François Copé a demandé vendredi 11 novembre "au nom de la France" à François Hollande, candidat PS à la présidentielle, "d'arrêter les négociations avec les Verts sur le nucléaire".

S'exprimant en marge de l'inauguration du Musée de la Grande Guerre construit dans sa ville, M. Copé a dit à la presse être "très inquiet" des discussions entre le deux partis dans la perspective de 2012, estimant qu'ils étaient "en train de négocier sur le dos des Français" sur le nucléaire.

Samedi 12 novembre, c'est Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe au projet de l'UMP, qui est allée de son communiqué pour affirmer que "les négociations électorales du PS avec les Verts sur le nucléaire tournent à la négociation de marchands de tapis", estimant que le candidat socialiste François Hollande "ne parvient toujours pas a afficher sa ligne de conduite".

Fort probable que les deux personnalités de l'UMP soient en service commandé. "L'Elysée a passé consigne à l'UMP d'envenimer autant que possible les négociations PS-Verts", écrivait la journaliste du Parisien qui suit l'Elysée, vendredi, sur Twitter.

Pour justifier son appel solennel au candidat socialiste, Jean-François Copé a renvoyé aux chiffres avancés par le patron d'EDF, Henri Proglio, mercredi. Selon ce dernier, une sortie du nucléaire en France mettrait en péril un million d'emplois et coûterait entre 0,5 et 1 point de PIB. Or, un chiffrage du coût de l'après-nucléaire se révèle très compliqué.