Elysées 2012

On ne parle pas de rigueur

Voici en tout cas ce que Sarkozy aurait affirmé, selon Le Monde, ce 7 septembre aux députés UMP venus déjeuner à l'Elysée.

Et nous revoici repartis dans les stratégies balourdes de rhéteurs autistes. On nous avait déjà fait le coup en 2008 quand il s'agissait de contourner le terme récession. Et de nous offrir la farandole des euphémismes (croissance négative etc.)

Ce n'est pas, évidemment, que nos politiques pratiquent la politique de l'autruche ; non plus qu'ils n'essaient de nous rassurer puisqu'au contraire la peur demeure une corde avec quoi ils affectent souvent de jouer.

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Non; c'est qu'en réalité il s'agit à la fois

- de montrer qu'on est sérieux, qu'on s'occupe des problèmes réels

l'heure n'est pas à la campagne présidentielle. Il y a des urgences et je suis au travail

- qu'on se s'amuse pas, telle l'opposition, à faire des promesses mirobolantes, et, en même temps

- de ne pas obérer l'avenir, et de laisser ouverte la ligne d'un horizon qu'il faudra bien demain esquisser pour avoir seulement une chance d'être élu.

 

On ne parle pas de rigueur. La rigueur, c'est la baisse des prestations sociales et des salaires. Nous menons une politique de gestion rigoureuse, qui vise à baisser l'endettement de la France.

Vous avez dit rigueur ?

Le terme vient du latin rigor « raideur, dureté », au fig. « sévérité, inflexibilité » et signifie sévérité inflexible, austérité, dureté extrême et, en particulier austérité matérielle imposée par la pénurie.

J'aime assez qu'austérité renvoie, d'un côté aux mortifications que l'on impose au corps ou à l'esprit pour faire pénitence, à la contrainte, à la sévérité donc, mais d'un autre côté, économiquement à une politique visant à restreindre la consommation par divers moyens, comme la restriction du crédit, l'aggravation fiscale, etc. C'est assez dire qu'à tourner autour des mots, à vouloir se jouer d'eux, ce sont eux finaement qui se jouent de nous.

Il y a derrière tout ceci quelque chose de la potion amère qui ne prend même plus la peine de se draper d'édulcorant.

Ah Freud quand tu nous tiens .... Le voici qui, dans le même élan, récuse rigueur et évoque gestion rigoureuse : ce qu'on refoule par la porte revient par la fenêtre. Tout est dit ; tout est contrefait.

Comme c'est bizarre ....

Et ceci en dit beaucoup sur la stratégie adoptée, manifestement risquée où l'on jouera le plus longtemps possible le président sérieux mais où ce sérieux même demeure ce qui risque d'éloigner non seulement les électeurs mais les éléments les plus fragiles d'une majorité plutôt inquiète.

A suivre ...


1) Le Monde

2) voir analyse que nous en faisions