palimpseste Chroniques

La gauche, les Verts, l'Europe et la majorité
septembre 2012

 

janvier février mars avril mai juin juillet aoüt septembre octobre novembre décembre

Le changement c'est pour quand alors, finalement ?

Il aura suffi de peu de choses - mais était-ce si peu d'ailleurs ? - pour que l'horizon déjà sombre, s'obscurcisse encore davantage. Les Verts, sous l'ire à peine contenue de Cohn Bendit, se prononcent contre le Traité Européen et voici que tout le monde s'agite au point même que certains demandent le départ des deux ministres Verts sous l'argument de la solidarité et de la cohérence gouvernementale.

Une question politique, vraiment ?

Sous la Ve, il est d'usage de ne pas considérer un ministre comme le représentant de son parti au gouvernement, gage donné à la puissance de l'exécutif pour mieux combattre l'impuissance des gouvernement de la Ve. Autant dire qu'il est peu étonnant d'entendre Matignon exclure la sortie des deux ministres Verts. Pour peu qu'ils ne commettent pas d'impair par une déclaration malencontreuse qui viendrait bafouer la sacro-sainte solidarité gouvernementale, pour peu qu'ils jouent de l'ambiguité, du mutisme ou de la phrase alambiquée, ils resteront. Et après tout pourquoi pas !

Mais la question n'est pas là.

Ce qui ressort, notamment de l'édito du Monde, c'est la remise en question de la maturité politique des Vers comme s'ils étaient restés de doux rêveurs ou fussent incapable de se mesurer au dur réalisme des faits bruts. Ou que, bien pire encore, la soumission aux règles drastiques de l'austérité budgétaire fût le signe irréfragable du sérieux et de la responsabilité.

Mais qui est le plus irresponsable ? ceux qui doutent de la validité des scenarii européens ? ou ceux qui, à la première difficulté venue, oublient leur engagement environnemental pour en revenir aux vieilles recettes de l'énarchie ambiante ?

Pendant ce temps, le monde court à sa perte et nous avec ! dans vingt ans, assurément, on se mordra les doigts d'avoir cru l'équilibre budgétaire essentiel quand pour tout le reste, le déséquilibre croît avec l'avidité de l'apocalypse.

Il ne nous reste que l'optimisme un peu forcé d'E Morin ou le désespoir de Jared Diamond !

Ce pouvoir tout neuf paraît tellement usé ; déjà.