palimpseste Chroniques

Arrogance 2012

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Un industriel - mais en est-ce seulement un et ne s'agirait-il pas plutôt d'un simple financier ? - qui donne 60 jours au gouvernement pour trouver une solution à Florange !

On croit rêver !

Au delà de la catastrophe industrielle annoncée, de la preuve patente de la désindustrialisation de la France qu'il faudra bien plus que l'entregent, le bagout et les jeux de scène d'un Montebourg pour enrayer ; au delà des récriminations d'une droite qui a la mémoire courte, il y a une vraie question de principe.

Jamais, dans une démocratie digne de ce nom, ce ne peut être un agent économique, un quelcon,que pôle technique qui puisse à ce point dominer le jeu qu'il en puisse venir à intimer des ordres au politique. La démocratie est le contraire de la technocratie, par principe, par son origine même. Faut-il rappeler, pour ne prendre que cet exemple, que l'armée est aux ordres du politique avec un président, chef suprême des armées et que ce fut toute la gloire de la IIIe - et surtout de Clemenceau - d'avoir su diriger une guerre longue et difficile tout en maintenant la prééminence du politique et le libre jeu des institutions parlementaires ?

C'est ici le signe sans doute le plus cruel de l'influence délétère de quarante années d'idéologie libérale présomptueuse dans sa domination, pétrie de certitudes plus volages les unes que les autres : à force de vouloir cantonner le politique à son rôle régalien, on l'aura tellement affaibli qu'un groupe industriel, même podagre, parasite et prédateur, s'arroge désormais l'insupportable morgue de morigéner un Etat et lui imposer ses conditions.

Triste ! Inquiétant !

C'est ici aussi qu'on attend la gauche : donner, redonner enfin, ses lettres de noblesse à la politique.