palimpseste Chroniques

La revoilà

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Une ITV dans le Monde de ce soir ... et il n'en faut pas plus pour que cela bruisse et que d'aucuns y voient malice. C'est à ceci assurément qu'on reconnaît une bête politique : jamais abattue, toujours prompte à rebondir et d'autant plus dangereuse qu'elle se sentirait blessée.

Royal est une bête politique : elle en a toutes les caractéristiques. Celle qui n'avait pas hésité à célébrer en 2007 le soir du 2e tour comme si cela avait été une victoire ; celle qui n'hésita jamais à braver un appareil qu'elle savait lui être hostile ; celle qui glisse toujours ça et là des propositions souvent transgressives, en tout cas détonnantes, après avoir respecté un laps décent de silence - comme si elle avait été en deuil - remonte désormais à l'assaut dans un contexte qui peut lui paraître favorale et en tenant des propos on ne peut plus légitimistes.

Des propos qui illustrent néanmoins le passage à vide du pouvoir : les unes ne cessent pas qui soulignent ou bien la faiblesse d'Ayrault, ou bien les couacs à la tête de l'Etat.

Mais derrière tout ceci, le signe aussi des dysfonctionnements du système politique :

- la dyarchie parfois assumée entre Premier Ministre et Président demeure révélatrice d'une constitution présidentielle mais conservant les formes du parlementarisme. Ce qui ne va pas sans poser systématiquement problème ni susciter des crises à la tête de l'état et ceci quasiment depuis 58.

- l'affaissement aussi du rôle des partis qui se contentent souvent de n'être que des relais au lieu d'être des forces de propositions. Qu'il y ait, par exemple au moment du vote du budget, des états d'âmes, après tout pourquoi pas ? Ce serait aussi le rôle des parlementaires de nuancer, amander le projet gouvernemental. Que nenni ! C'est delà que vient le malaise des parlementaires et qu'on se surprend à vouloir réentendre ce qu'en campagne fut annoncé et... finalement pas tenu ! mais faut-il vraiment s'en étonner ?

Pour ce qu'elle dit : au fond, elle se contente, dans l'agenda défini par le président, de solliciter une dynamique de gauche pour qu'on n'en reste pas au saumâtres mesures de rigueur : c'est logique et souhaitable.

Le pouvoir en place a un vrai problème : quand bien même sa polique serait une réussite, les effets positifs ne se feraient sentir qu'à mi-mandat voire plus tard. Il va bien falloir donner du grain à moudre, entre temps, non ?

 


1) lire :

impair

piège

autorité en péril

2) faut-il rappeler que l'UNR puis l'UDR se contentèrent de voter les lois de de Gaulle au point que le Canard Enchainé finit par appeler godillot le député gaulliste de base ?

J Baumel
A Chalandon
R Frey
A Sanguinetti
R Tomasini
Y Guena