Elysées 2012

Plutôt réussies ces primaires ...

En dépit de l'inénarrable mauvaise foi de Copé sur France 2, ce soir, stigmatisant ces deux millons de français qui ne seraient que 4 % des électeurs et moins que les 3 millions fréquentant la braderie de Lille, il faut bien reconnaître que cette participation est un fait politique d'importance.

Il n'est qu'à relire les commentateurs du début de l'été pour comprendre que personne n'était assuré de la réussite du dispositif et que si en juin certains rêvaient en silence à un million de votants, personne n'aurait sans faire rire osé pronostiquer ces 2 millions et quelques.

Deux leçons politiques

La participation traduit indéniablement le début d'un processus où le débat participatif prend corps. Les électeurs disent leur intérêt pour le politique et leur volonté d'y prendre toute leur place. On est loin de la désillusion, plus loin encore d'un fatalisme de bon aloi qui se fût soumis à l'impératif des marchés, à l'évolution naturelle du système.

Ce vote est la défaite du discours technocratique.

Le score de Montebourg, quoiqu'il se passe, où qu'il se place, demain, est révélateur : clairement perçu à l'aile gauche du parti, son projet de démondialisation a été entendu. Il marque cette tendance à la radicalisation que nous avions déjà repérée, qui empêchera le vainqueur de la semaine prochaine de ne proposer qu'une version social-libérale à peine ripolinée des classiques projets politiques qu'on nous traîne depuis trente ans.

Hollande séduit certes, Aubry tient la distance, elle qu'on dit plus marquée à gauche que celui-là, mais le seul qui eut un discours clairement audible ce fut Montebourg . Audible parce que résumable en deux ou trois concepts !

Deux concepts, un slogan, une image : c'est cela qu'il faut pour mener campagne et maintenir sur la distance la cohérence entre les trois. Tout ce qui manque à Joly, on l'a vu.

Comprendre la lame de fond qui émerge de cette participation : elle ne présage pas le résultat de mai mais annonce en tout cas que l'électorat loin d'être paralysé par la crise, a l'intention d'envoyer une réponse forte et déterminée.

Cette élection, décidément, tient ses promesses.