Palimpsestes

Plusieurs anciens ministres de droite ont été battus
LE MONDE | 18.06.07

Outre Alain Juppé à Bordeaux, plusieurs anciens ministres et secrétaire d'Etat, élus UMP dans leur circonscription, ont subi dimanche des revers inattendus.

Outre Alain Juppé à Bordeaux, plusieurs anciens ministres et secrétaire d'Etat, élus UMP dans leur circonscription, ont subi dimanche des revers inattendus.

A commencer par l'ancien ministre de la culture et de la communication (2005-2007), Renaud Donnedieu de Vabres, battu dans la 2e circonscription d'Indre-et-Loire par Jean-Patrick Gille, premier secrétaire de la fédération socialiste de ce département.

Elu à l'Assemblée nationale depuis 1997, M. Donnedieu de Vabres avait fait son entrée au gouvernement de Dominique de Villepin en 2005, comme ministre de la culture et de la communication. Il avait déjà fait une apparition furtive comme ministre délégué dans le premier gouvernement qui avait suivi la réélection de Jacques Chirac, en mai 2002, mais en était sorti un mois plus tard en raison de sa mise en cause judiciaire dans l'affaire du financement du Parti républicain. Il avait été condamné, le 16 février 2004, par le tribunal correctionnel de Paris pour "blanchiment d'argent" à 15 000 euros d'amende.

Trois autres anciens membres des gouvernements précédents connaissent un sort identique. François d'Aubert, élu depuis 1978 dans la 1re circonscription de la Mayenne, ministre de la recherche à deux reprises (1995-1997 et 2004-2005), a perdu son mandat contre Guillaume Garot (PS). Tout comme Marie-Thérèse Boisseau, ex-secrétaire d'Etat aux personnes handicapées (2002- 2004) dans la 6e circonscription d'Ille-et-Vilaine, qui cède son siège au seul nouvel élu du MoDem, Thierry Benoit.

Le ministre délégué au tourisme (2002-2007) des gouvernements Raffarin et Villepin, Léon Bertrand, député de la 2e circonscription de Guyane depuis 1988, n'a pas résisté non plus à Chantal Berthelot (PS guyanais), vice-présidente du conseil régional.

CINQUANTE-CINQ DÉÇUS

D'autres personnalités de l'UMP enregistrent également des défaites, toutes aussi symboliques. C'est notamment le cas de Jean-Michel Dubernard, député de la 3e circonscription du Rhône depuis 1986. Il est devancé par Jean-Louis Touraine (PS), premier adjoint au maire de Lyon, Gérard Colomb.

A Lille, Christian Decocq, qui avait réussi à ravir la 3e circonscription du Nord au socialiste Alain Cacheux en 2002, s'est incliné à son tour face au même Alain Cacheux, qui retrouve ainsi les bancs du Palais-Bourbon. Avec cet échec de son leader, la droite lilloise va devoir se réorganiser en vue des prochaines élections municipales. Pendant sa campagne, M. Decocq avait annoncé qu'en cas de défaite, il ne conduirait pas la liste de son parti pour affronter Martine Aubry comme il l'avait fait en 2001.

D'autres personnalités de la droite parlementaire moins emblématiques ont également fait les frais de ce second tour. Dominique Paillé dans les Deux-Sèvres, qui pendant la campagne de la présidentielle figurait parmi les proches de Nicolas Sarkozy, et l'ancien juge Alain Marsaud dans la Haute-Vienne s'inscrivent dans cette liste des battus.

Au total, ils sont cinquante-cinq déçus, anciens députés qui siégeaient sur les bancs de l'UMP, à ne pas partager la victoire de leur parti.

 
Yves Bordenave