Chronique du quinquennat

Législatives acte 1

On a peine à y croire : premier tour demain. Peine à y croire tant la campagne aura été discrète soit par intérêt de certains camps soit par lassitude de l'électorat, soit encore à cause des projecteurs inévitablement jetés sur le nouveau pouvoir en place ... Preuve supplémentaire en tout cas que la synchronisation du calendrier dénature irrémédiablement la nature du régime.

Dès avant l'instauration du quinquennat, à cause des dissolutions qui ont suivi de près les présidentielles de 81 et 88, c'est-à-dire à quatre reprises déjà, des législatives auront produit le même effet - avec nuances. Abstention forte et confirmation du vote des présidentielles. Campagnes courtes, atones.

Ce fut le cas cette année encore.

Et pourtant l'horizon politique qui se dégagera le 17, non encore éclairci, peut être bien différent selon que le PS dispose ou non de la majorité absolue ; dépende un peu ou beaucoup de ses alliés plus ou moins encombrants.

Le scrutin n'est peut-être pas si incertain que cela ; en revanche ce sont bien les contours de la majorité qui le sont. Pompidou au gré de ses différentes conférences de presse aura beaucoup glosé sur la notion de majorité présidentielle et parlementaire. Et sans doute n'avait-il pas tort de proclamer que la majorité en 73 était achevée et que c'était précisément le rôle des élections de constituer une nouvelle majorité. La semaine prochaine effectivement la Nation se sera donné une nouvelle majorité parlementaire.

En revanche ce qui n'est toujours pas clair ce sont les contours de la majorité présidentielle. Or s'il est un exemple flagrant à ne jamais oublier c'est justement celui de Giscard qui aura payé cher la non coïncidence entre majorité parlementaire et présidentielle. Celui qui était issu de l'aile centriste de la majorité présidentielle précédente n'avait pas voulu en 74 dissoudre la Chambre pour tenter d'obtenir une majorité qui lui corresponde. Mal lui en prit : très vite, et surtout après la démission de Chirac en 76, il se trouva en face d'un socle gaulliste qui négocia son soutien au cordeau pour le lâcher en 81.

Le gouvernement Ayrault 1 c'était prévu est presque un gouvernement monocolore - aux deux écologistes et radical près - en attendant l'élection de la nouvelle Assemblée. Mais après ? Hollande avait indiqué que feraient partie de sa majorité présidentielle tous ceux qui auront appelé à voter pour lui au second tour et que seraient appelés au gouvernement tous ceux qui le désireraient.

Bien vague ! Pour le moment seuls les socialistes font partie clairement de cette majorité ! mais quid des écologistes ? des communistes pourtant liés au Front de Gauche ?

Or pour autant que se dessine demain une assemblée où les socialistes n'auraient pas à eux seuls la majorité, ce serait bien la définition même de la majorité présidentielle qui se verrait remise en question.

C'est bien pour cela que cette élection est décisive ! bien pour cela qu'il est particulièrement dommageable pour la démocratie elle-même que la succession des élections écarte ainsi les électeurs d'un choix si crucial.

 


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