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Offensive ?

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Les hommes du Président

Le voici quasi omniprésent, sur tous les fronts et, insensiblement s'efface la figure de normalité sans pour autant d'ailleurs épouser l'omniprésidence de Sarkozy.

Après le dénigrement systématique1 et facile, tant les couacs et les maladresses furent nombreuses, après aussi son intervention sur la Une en septembre et son ITV dans le Monde, le voici de retour et, comme à chaque fois, une ITV dans la presse écrite avant. La semaine prochaine la conférence de presse semestrielle à quoi il s'était engagé - la première eut lieu entre les deux tours 2 - en même temps qu'il assure le service après-vente des emplois d'avenir.

Tout ceci était prévisible, finalement. La période du vote du budget en même temps que la publication du rapport Gallois signifiaient ensemble l'adoption de mesures difficiles. Ce qui n'était peut-être pas prévu est que le Front de Gauche se hérisse si vite au point de faire capoter deux textes importants au Sénat ; que les écologistes commencent à se poser la question de leur participation au gouvernement.

Ce que Hollande avait tenté de fixer en septembre - fixer un agenda - et annoncer la seconde étape, plus rose, à partir du milieu de son mandat aura été, plus vite que prévu, occulté complètement par la série de mauvaises nouvelles. Tout est à refaire ! à reprendre.

Ce n'est certainement pas un hasard si dans les confidences faites à la presse, relayées par l'article de Joffrin dans le Nouvel Obs, Hollande déclare vouloir s'attacher à restaurer le lien entre les Français.

Voici le politique de retour. C'est son job, c'est aussi sa seule porte de sortie : tant qu'il se contentera de vouloir résoudre la crise financière et budgétaire, il donnera l'impression de n'être qu'un technicien contraints d'appliquer les règles apprises et imposées par les marchés. Reprendre la main, c'est ouvrir la voie - celle de l'objectif politique.

Avoir suivi, plus qu'on ne l'avait annoncé, mais avec moins de brusquerie qu'il ne le préconisa, les recommandations de Gallois signifie qu'on le veuille ou non, un virage du quinquennat bien plus rapide que celui qu'avait opéré Mitterrand en 83 mais finalement en germe dans la relative absence de promesses de la campagne.

Les promesses de Hollande sont en creux - ici réside tout son problème. Elles ne consistent pas en l'augure d'un avenir radieux mais seulement dans l'espérance d'un partage plus équitable de l'amère potion. C'est tout sauf enthousiasmant.

Qui avait parlé de rêve français ?

La lecture que fait Hollande de la crise demeure assez classique : féru de cycles, il s'attache à croire qu'après celui de l'effort, reviendra bien celui de la croissance. Il n'y a qu'à s'y préparer et attendre. Voici pour lui le danger ! Que la relance tarde à venir, que la croissance soit si peu que ce soit retardée et peine demain à dérouler quelque effet visible et c'en sera fini !

Hollande dépend beaucoup des circonstances : c'est cela aussi qu'ici et là on lui reproche. Un politique se doit d'avoir la main, sinon de la prendre ! Ce n'est qu'à cette condition - ou celle d'y faire croire - qu'il peut apparaître comme un homme fort.

 


1)ce qu'on a appelé ici et là le Hollande bashing

2) le 25 avril très exactement c'est-à-dire aux lendemains du 1e tour :


Déclaration de F. Hollande en introduction de la... par francoishollande