Elysées 2012

Femmes en politique

Malgré les promesses non tenues, l'UMP promeut la parité hommes-femmes (1)

xL'UMP veut en faire l'objet d'un débat oubliant un peu que ce fut déjà fait en 2007 et que les promesses n'ont pas vraiment été tenues.

26 propositions figurent ainsi dans un rapport pompeusement intitulé La place des femmes dans la société Un rendez-vous avec la modernité

 

En dépit des acteurs de premier plan

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Sans être d'un optimisme naïf, ni oublier le fait que les femmes sont peu présentes dans le rang des élues et à peine mieux dans celui des investies (voir les chiffres) il n'est pas tout à fait anodin que, pour la seconde fois, le PS pourrait présenter une candidate, que les écologistes soient dirigées par une femme et envisage d'en présenter une autre, que le FN ait à sa tête une femme, fût-elle la fille de sa figure tutélaire.

Evidemment la féminisation de la vie politique ne pourra se réaliser convenablement que par le bas et force est de constater que la loi sur la parité n'a de loin pas porté ses effets attendus, faute d'être toujours respectée. Néanmoins on peut considérer comme une réelle avancée que des partis ayant des chances de gagner, en tout cas de figurer en bonne place, ne considèrent plus comme un risque, voire une vue de l'esprit, de présenter ou se faire représenter par une femme. Il fut un temps, il y a à peine trente ans, où une frange non négligeable de l'électorat déclarait reconsidérer son vote si le candidat de leur choix était une femme ou un juif. Ce ne semblee plus être le cas. C'est une réelle avancée. Elle ne présume en rien de l'affaissement du machisme ambiant ni de l'antisémitisme, certes, mais elle souligne au moins que les lignes bougent et que le fait d'être une femme n'est plus un obstacle dirrimant.

Notre retard en la matière, qui est réel, traduit notre histoire ; cette timide avancée indique quand même que la réalité sociale évoluant rapidement, la classe politique est contrainte à terme de se mettre à son diapason.

C'est toute la question de la représentativité politique, certes. Mais une classe politique est légitime quand elle relaie les aspirations, les tendances, les opinions du souverain populaire dans sa diversité ; non pas simplement parce qu'elle s'ajuste à la réalité sociologique ou à la parité sexuelle. M'avait agacé lorsque la presse s'émerveillait que les USA eussent élu un noir à la présidence. On aura entamé l'ostracisme et les préjugés le jour où l'on n'aura même plus besoin de le souligner parce qu'on aura plutôt analysé, critiqué ou encensé le programme et pas l'homme ou ses origines.

Idem ici ! E Badinter n'eut en son temps pas tout à fait tort lorsqu'elle s'insurgea contre la loi sur la parité, avançant que la république ne connaissait que des citoyens. (3) C'est cet universalisme-là qui a longtemps évité à la France de sombrer dans le communautarisme ; c'est d'avoir mis le doigt dans l'engrenage qui aujourd'hui rend ce communautarisme si difficile à évincer. Les termes ont beau être polissés (issus de la diversité, par exemple) ils n'en restent pas moins troublants et inquiétants, qui masquent difficilement un ostracisme réel.

Qu'il est difficile pour un homme d'évoquer cette question sans tomber dans le préjugé, sans être ipso facto taxé de parti pris. Prendre le risque néanmoins d'affirmer que si l'inégalité homme/femme est loin d'être un problème résolu, elle restera cependant toujours un enjeu continu, un combat de chaque instant parce qu'il n'est pas de réalité sociale figée ; qu'elle est un enjeu politique éminent, social assurément mais pas démocratique.


1) Le Monde du 21/06/11

pour une analyse plus fine voir l'observatoire de la parité

2) lire Colloque « Femmes et pouvoirs » (XIXe - XXe siècle) tenu au Sénat

3) « La révision constitutionnelle de 1999, qui ne pourra plus être effacée, introduit dans la politique française une philosophie différencialiste ? ce que même les Américains n'ont jamais osé. « Elle est à la fois une erreur historique et une grave atteinte à la tradition politique française. « Le législateur a pris le problème de l'inégalité à l'envers. La véritable raison pour laquelle les femmes sont moins nombreuses que les hommes en politique, c'est qu'elles assument 80 % des tâches privées. « Si l'on ouvre la boîte de Pandore de la «discrimination positive» en faveur des femmes, il est inévitable que d'autres communautés demandent à leur tour à bénéficier d'un quota de représentation dans les assemblées. D'ores et déjà plusieurs associations ont exigé des quotas dans l'audiovisuel où, d'après elles, les Noirs sont sous-représentés. « Scandaleuse, la loi paritaire est aussi inutile. Le débat public sur la sous-représentation des femmes a enclenché spontanément une politique volontariste : lors des élections européennes, même les partis les plus conservateurs ont présenté des listes paritaires avant d'y être contraints par la modification constitutionnelle. « Soulignons enfin le mépris que la loi paritaire affiche pour la notion historique de mérite républicain. « Je suis convaincue que dans leur immense majorité les Françaises préfèrent être choisies pour leur compétence plutôt que pour leur sexe. » *

Revue Histoire