Elysées 2012

Civilisation

Dialogue de sourds Concepts
Valeurs Populisme
  Césarisme
  Civilisation
  Relativisme
  Système

 

Sans revenir sur ce que nous avons déjà écrit sur la question au moment des déclarations de Cl Guéant ...

On a ici un exemple flagrant du danger que représente le flirt avec des notions sur-investies idéologiquement et sous-investies scientifiquement ... au point de ne pas même véritablement pouvoir être entendues comme des concepts.

Si civilisation renvoie étymologiquement à cité et à citoyen, comment oublier que le contraire de civilisé est barbare ou sauvage ? comment oublier ce qu'aura représenté la superbe occidentale en terme de conquête, de mépris, de ségrégation voire de racisme ordinaire ? Comment oublier que celui qui ainsi classe et évalue, irrémédiablement se place lui-même au sommet de la hiérarchie qu'il invente ?

Mais, ici encore, tout se joue autour de l'ambiguïté des notions ! Qu'on ne se méprenne pas, il ne faut pas confondre cause et effet : ce n'est pas parce que les notions sont confuses que la pensée s'égare là sur des terres honteuses ; c'est au contraire parce que s'y trouve exprimée une pensée sinon fasciste du moins extrême-droitiste que l'on est amené à utiliser des concepts oiseux !

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Quand on écoute bien le réactionnaire de service qu'est, dans cette émission, Ivan Rioufol, on décèle que derrière ce qu'il nomme la question impossible à poser se cache en réalité, totalement inaudible, presque inavouable, une xénophobie dirigée contre l'Islam, même si à plusieurs reprises il l'affuble du qualificatif radical !

On y voit parfaitement, en tout cas, combien sont mélangés ici, faits culturels, religions, idéologies - les fameuses valeurs - , formes d'organisations sociales et politiques, projets politiques etc. Ce que Ivan Rioufol a difficulté à prononcer, au point de bafouiller, c'est combien il sent la société française menacée par une tentative de subversion du domaine public par une idéologie issue d'une religion - l'islam radical - portée par une immigration de peuplement .

Nous y voici ! Quand bien même il s'ingénie à préciser radical, c'est bien à l'islam que ce monsieur fait référence ; c'est bien à une logique de menace par l'extérieur que nous avons affaire qui illustre combien ces libéraux qui n'aiment rien tant que la libre circulation des biens et des marchandises, ne détestent rien tant que la libre circulation des hommes - en tout cas quand il s'agit de non-européens.

Nous y voici ! A ce rêve jamais éteint d'une société, sûre d'elle et dominatrice, qui aime bien l'étranger mais chez lui, et de préférence dominé, d'une société monocolore où l'autre est toléré s'il sait se faire discret et assimilé, c'est-à-dire digéré ; où il aurait droit limité de cité à condition à la fois de ne pas être trop en nombre et de rester silencieux et soumis.

RioufolMais c'est assez dire - civilisation, idéologie, religion, culture - que tous ces termes fonctionnent ici comme synonymes dans une confusion idéologique qui confine à la mauvaise foi et permet, avec un assez joli culot, de reprocher à la gauche de manquer à ses propres valeurs au point de ne pas se reconnaître dans ce qui lui semble une évidence - la supériorité des valeurs de liberté à celle de la tyrannie par exemple. Ce quidam * , auteur d'un inénarrable De l'urgence d'être réactionnaire, en reprenant les propos de Guéant a néanmoins le mérite de poser la question où justement elle fait problème et où elle doit être posée, qui est celle des fondements de la république, des principes même de la Nation. Il dit, à mots découverts, mais à concepts flous, ce que peuvent être les hantises d'une société qui ne sait penser ses évolutions qu'en terme de menaces ou de décadence, ses mutations qu'en terme de repli ; et cherche quoiqu'elle en dise, ses réponses dans le passé, même si elle se targue de se faire le héraut d'une société économique d'avenir. Car, ce en quoi nous sommes ici en présence, n'est rien d'autre que l'effet dépolitisé, d'une idéologie libérale qui aura tellement voulu déconnecter l'économie du politique, tellement anémié l'Etat, qu'il ne reste plus au politique que le réflexe frileux du vieillard sénescent se réfugiant dans sa bulle stérile. Et là vraiment ça pue le pétainisme à plein nez !

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1) voir son blog

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autour de la laïcité : c'est un sujet que nous avons déjà évoqué au moment du

discours du Latran par Sarkozy en décembre 2007

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Bouveresse

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sur le populisme : lire ce que nous en écrivions

qui tient par ailleurs un blog et chronique au Figaro et considère la crise actuelle non comme celle de la finance mais bien celle de l'Etat Providence et donc comme une crise de la social-démocratie ... ben tiens !