Elysées 2012

La gauche toujours en tête, Sarkozy à la traîne. Marine en embuscade (1)

Il y en aura tellement d'autres... et celui-ci comme les précédents est tellement précoce qu'il n'a pas d'autre sens que de mesurer non les intentions de vote mais la popularité des acteurs.

Tant que les primaires socialistes et Verts ne seront pas achevées rien ne sera clair sinon l'étiage bas de Sarkozy. Tout ceci ressemble à s'y méprendre à une veillées d'armes. Les forces en présence se scrutent et c'en est à qui tirera le premier. A gauche, une dynamique forte, oui, mais bien négative encore. Faute de candidat désigné, sans doute, mais plus grave, faute d'enthousiasme, cette dynamique reste négative : c'est surtout le rejet du président sortant qui propulse la gauche. Ce ne sera pas suffisant sur le long terme. L'un ou l'autre (Hollande ou Aubry) devront s'inventer un personnage, une ligne de front, une dynamique clairement identifiable.

Le score de Sarkozy contraste singulièrement avec la confiance de ce dernier qui, d'après la presse, estime que, depuis le retrait de DSK l'affaire est pliée. Que son indéniable savoir-faire électoral complique la tâche de ses adversaires est une évidence. Pas plus qu'il y a cinq ans, l'alternance n'est assurée en dépit du score élevé de la gauche et de ses atouts en régions. Néanmoins, l'abus de confiance reste dangereux. C'est une chose de paraître homme nouveau et d'entamer l'air de la rupture quand on est en seconde ligne ; c'en est une autre lorsqu'on est sortant et que son propre bilan passe si mal.

Il sortira du bois plus tard : tout indique qu'il a intérêt à laisser ses adversaires se dévoiler préalablement. Quelques thèmes apparaissent déjà en plus de la sécurité : l'éducation avec cette nouvelle offenssive contre le collège unique. Où l'on reconnaît l'habileté du personnage : mener une campagne revient à en imposer les thèmes à ses adversaires. Et il le commence déjà.

 

Rien à dire sur le score de M le Pen : élevé sans qu'on puisse dire qu'elle ait profité de l'afffaire DSK ni de ses interventions tonitruantes à ce moment-là. Il faut dire qu'elle est demeurée discrète de dernier mois. Elle se ménage la bougresse : de son point de vue elle a raison. La séquence, comme disent les chroniqueurs, est à présent aux primaires. Il vaut mieux la laisser passer et attendre l'automne.

 

 


1) Le monde du 23 Juin : l'article est ici

sur le site d'IPSOS : lire

Baromètre d'intention de vote pour l'élection présidentielle - Vague 2 from Ipsos-France on Vimeo.