Elysées 2012

Le pire et le meilleur ...

aurait-on envie d'écrire. Le meilleur des candidats, assurément, qui connaît tous les rouages de cette folle course. Le pire des présidents, tant pour l'image dégradée qu'il aura offert de la fonction que pour la politique qu'il aura promue.

Quand on institua le quinquennat d'aucuns se dirent cinq ans c'est bien court ! Avec lui, que ce fut si long !

Que dire de lui qui ne fut écrit ici et là ? Inévitablement, fonction oblige, il aura occupé place éminente mais sa conception managériale, apolitique en fait, de conduire les affaires de l'Etat, son hyperprésidence, comme on la nomma parfois, auront saturé tout l'espace au point de lasser, d'agacer ; au point aussi de vider Matignon de toute substance.

Il a deux points forts : il maîtrise parfaitement les medias, qu'il contrôle, il est maître du calendrier. S'il ne piaffe pas d'impatience d'en découdre, comme cet hyperactif en est capable, il pourra se permettre, à l'instar de tous ses prédécesseurs, de se déclarer tard et donc de mener campagne courte. Fringuant quand tous les autres seront déjà épuisés. Une Blietzkrieg lui ressemblerait assez : encore faut-il en inventer la stratégie.

La difficulté de tout sortant est d'assumer son bilan tout en continuant de faire rêver, au moins espérer. Une élection peut se perdre sur un bilan, jamais se gagner.

Quel coup ne nous a-t-il pas encore fait ? Même si le bilan international lui aura permis de se pousser du coude et d'apparaître comme un homme d'Etat, une élection ne se gagne pas non plus sur la politique étrangère.

Il aura trop passé son temps à déclarer qu'on ne l'avait pas élu pour faire la sieste pour qu'il puisse se défausser demain sur la crise, réelle, et proclamer qu'il a fait ce qu'il a pu.

Soyons cyniques : deux choses peuvent encore le sauver

Une crise, économique, financière, internationale, environnementale qu'importe, tellement grave qu'il paraîtrait le seul à pouvoir l'endiguer ou au moins la gérer, au nom de son expérience.

Une Marine Le Pen au second tour face à lui : un 21 Avril donc ! Car, même si l'électorat de gauche renâclerait sans doute plus à voter pour lui qu'en 2002, il y aurait partie aisée.

Je le dis : le pire pour une politique du pire.

Soyons prudents nonobstant : l'homme a des réserves. Il nous avait fait le coup du J'ai changé et étonnamment cela avait marché.

Alors .... ?

Nous aurons tous remarqué que depuis quelques temps, il s'essaie au retrait pour se donner de l'air ou de la hauteur ... pour éviter les bourdes en tout cas. Ni le cas DSK ni sa future paternité ne l'auront vu sur-jouer et ceci déjà est un événement.

Gageons que dans les prochains mois, crise grecque notamment, il se repliera sur l'international histoire de montrer qu'il est président efficace mais se consacrant à l'essentiel. Il est certain en tout cas que s'il s'engage trop tôt dans la mêlée (résistera-t-il ? ) il est perdu.

Le paradoxe, dans l'histoire, c'est que lui aussi sera obligé de s'inventer une stature présidentielle, comme n'importe quel autre candidat.

Le paradoxe c'est qu'il allait dans le sens de l'attente populaire en se faisant volontaire et actif au rebours d'un Chirac qui semblait ne rien faire et attendre. N'est-ce qu'une question de mesure, je ne crois pas. C'est bien sa politique qui est en cause. Dans tous les cas de figure, le gagnant sera celui qui sera parvenu à la fois à être présent, proche, et à hauteur distante de l'événement.

Beau challenge.


1) relire ce discours de janvier 2007 au congrès de l'UMP

le revoir , histoire de rire, amèrement ....


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