Chronique du quinquennat

Résultats du premier tour :

La fin, ou presque de ce grand interlude ! Dans une semaine l'affaire sera faite et les choses sérieuses pourront délibérément commencer - et les inévitables mauvaises nouvelles s'annoncer.

Délectons-nous encore de ce délicieux hors d'oeuvre avant l'indigestion à venir. Plusieurs choses ressortent de ces résultats qui méritent commentaire et que la presse a évidemment relevées :

- le taux d'abstention

- l'échec de Mélenchon

- l'échec de Bayrou

- le score de la droite pas tout à fait ridicule

- le score du FN

- le score de EELV

 

Tout ceci, pris ensemble, dessine les contours des cinq prochaines années mais annonce en même temps les questions qui n'eurent pas de réponse et à quoi il faudra bien, demain, s'atteler et ceci à droite comme à gauche.

La première question, politiquement cruciale, sera résolue la semaine prochaine : la majorité qui appuiera le gouvernement. Pris de ce côté-ci l'affaire n'est pas mauvaise pour Hollande, débarrassé d'un Front de Gauche trop bruyant ; maître aisé des écologistes dont le score est finalement assez faible. Les mains sont libres pour lui : c'est assurément le meilleur scénario pour lui et que la majorité soit étroite ne peut que le conforter : les rangs se resserrent dans ces cas là quand au contraire les bisbilles foisonnent quand les majorités sont pléthoriques.

La bipolarisation continue à jouer : avec une assez jolie mauvaise foi - mais pouvait-il dire autre chose ? - Copé serina tout au long de la soirée que le score de l'UMP était à peu près égal à celui du PS. C'est vrai mais c'est oublier que l'UMP est déjà un rassemblement de la droite parlementaire et qu'il n'a pas vraiment de réserves de voix ni d'autres alliés que le Nouveau Centre quand le PS via les Verts, le MRG, et même le Front de Gauche au moins via le PC a une assez belle réserve qui constitue précisément l'avance de la gauche. Mais oui, il a raison, le PS est hégémonique à gauche, comme l'UMP l'est à droite. Et ils le restent. A moins d'un éclatement de l'UMP, toujours possible, et d'une complète recomposition de la droite qui obligerait à tout reconsidérer dont surtout le rapport au FN, il faut bien admettre que ces élections, à première vue, ne semblent pas bouleverser un équilibre politique assez classique qui domine depuis 2002.

Reste ce paradoxe étrange d'un pays qui n'a pas basculé à gauche ; bien au contraire !