Elysées 2012

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Jolie polémique ces ultimes jours de campagne sur l'empressement à enfreindre la loi qui titille manifestement les médias tout embarrassés d'être vraisemblablement doublés par les réseaux sociaux.

Il fallait s'y attendre : le canal de communication est poreux, qui fuit de part en part. J'aime cette part de désordre constitutive de l'ordre et sait combien cet embrouillamini reste l'écôt du réel à la vie.

Mais signe en même temps l'obsession capricieuse d'une impatience ravageuse : ivre de parousie cette époque, décidément oublie le temps de n'adorer que l'instant. Ne supporte aucune fissure entre la cause et l'effet.

Aux antipodes bibliques, nous n'imaginons plus que mille ans pussent être comme un jour et nous désolons constamment qu'un jour pût ressembler au millénaire. Cette époque, décidément, manque de silence, de patience ; manque de lenteur.

Il n'est pourtant que l'ennui qui sache dilater nos désirs... et raidir nos pas.

Le plus drôle est que nos impatiences se joue pour un scénario écrit de longtemps comme si notre caprice consistait exclusivement à vouloir plus vite encore confirmer ce que nous savions ou que notre empressement ne fût que d'identifier le futur avec le passé. C'était écrit, je vous l'avais bien dit.

A trop vouloir le présent, on égare passé comme futur

Le temps jamais ne suspend son vol : c'est cela que l'on appelle la fuite !

J'aime ces canaux percés, ces tuyaux poreux ; j'aime ce qui perd ! les gouttelettes infinies qui s'égarent, égayent nos chemins ; entrouvrent l'horizon.