Elysées 2012

Bayrou au Zénith *

La presse s'accorde à voir dans ce meeting l'occasion pour Bayrou de relancer une campagne en panne d'élan. Il est vrai que les sondages sont loin de lui être favorables, qui le font stagner quand il y a cinq ans il culminait, à la même époque autour de 18%.

Au Pays

Tout commence par une ode à la fois lyrique

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et si personnelle à quoi l'on doit tout, qui vous fait et que l'on fait. Avec ce petit retour sur Kennedy et son ne pas se demander ce que le pays peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour votre pays. Occasion de rappeler à la fois l'enfant de la terre, pour séduire la province profonde et nostalgique, mais aussi enfant de la république à qui il doit l'école, la bourse et l'agrégation de quoi séduire tout ce monde enseignant bousculé et déprimé depuis cinq ans et qui se souvient de ce temps où il fit les soubassements de la république.

Toujours sur ce ton de prédicateur un peu las, Bayrou en appelle au courage ; à se redresser les manches, à prendre notre destin en main. Tout son discours tient en ceci : une véritable conversion

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intérieure qui consisterait à aller rechercher les causes de nos difficultés en nous-mêmes plutôt qu'à l'extérieur. D'où la répétition de ces items de courage, lucidité ou combat. Lui aussi se pose comme tenant d'un discours de vérité supposant sans vraiment le dire que les autres mentiraient ou, en tout cas occulteraient une partie de la vérité.

Enfin, nouveau chez lui, la prolifération de je qui scande tout son discours jusqu'à l'annonce

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de toutes les mesures qui seraient prises dans les six premiers mois de son mandat. Ces je tranchent quelque peu avec les mains tendues vers le public supposé être le seul véritable promoteur du changement. Pas de conditionnel mais un futur, comme pour mieux désigner l'imminence de la victoire à quoi son ton las laisse pourtant deviner qu'il y croit de moins en moins. Période délicate pour sa campagne - où il devra bien relancer une dynamique et donc forcer un peu le trait pour conserver sa place de troisième au mileu de ces prétendants remuants que sont Mélenchon et Le Pen.

Remarquons simplement pour finir combien souvent République est répétée comme si le pacte républicain était effectivement redevenu l'enjeu de cette présidentielle décidément bien surprenante.

 


1) le discours est téléchargeable ici