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De la philosophie, de la mort, de la crainte et autres sottises.

 

Une série, prolongée au fil de l'eau, sur la mort et ses figures

 

Contexte Bertrand Herz Mémorial Répulsion fascinée Défis For de la vanité de la philosophie de la vertu de la philosophie

 

Je n'ignore pas que des élections approchent ni que la saison des affiches, arrachées ou non, est bien plus empressée qu'un printemps foutraque. Me promenant, voyant cet affiche de ce Jordan machinchose dont je n'eus pas même à scruter l'appartenance tant l'oxymore qui lui fait office de slogan le signale dans les rangs des ces boutiquiers infâmes qui depuis quarante ans bientôt font de la peur leur fonds de commerce.

Je ne sais d'où sort ce Jordan Machinchose avec cet air de jouvanceau trop vite pétri de morgue et d'invectives… sans doute des ateliers interlopes de la tribu Le Pen ! Qu'importe d'ailleurs.

Il ressemble tellement à ce qu'il vend

Que ces zélateurs de l'esprit d'entreprise vantent en même temps la sécurité en dit long sur le salmigondis qui leur sert de référence théorique. Eh quoi peut-on d'ailleurs décemment faire le choix de l'insécurité ?

J'admire ce grand n'importe quoi où patauge désormais la classe politique : un ministre de l'intérieur manifestant avec des policiers huant l'institution judiciaire ; un président soufflant sur toutes les braises possibles des divisions partisanes espérant par là tirer son épingle du jeu … mais d'un jeu de destruction massive : quel intérêt, sinon minable, de présider un champ de ruines ? Un premier secrétaire du PS souhaitant un « droit de regard » de la police sur la justice …

J'en passe tant m'en saisit le dégoût.

Je m'agace de n'avoir plus envie de seulement voter mais ne m'en étonne plus.

Revenir alors, mais c'est bien traiter néanmoins le même sujet, à cette philosophie où je me sens encore chez moi ; à cette philosophie dont on dit qu'elle est apprendre à mourir quand je suis persuadé qu'on en pourrait dire le contraire sans que ceci change grand chose.

Je n'ignore pas que la peur est le moteur de nombre de nos actes ou au contraire, parmi nos paralysies, de maintes lâchetés : est-ce la mort que nous craignons le plus ou seulement la souffrance que nous supposons lui précéder : Girard a montré que nombreuses sont les violences qui trouvent leur origine dans ces peurs et au mois autant les rituels mimétiques supposés nous permettre de les endiguer. C'est sans doute pour cela que je répugne tant à ces marchands de peur qui ne sont rien pires que des marchands de mort.

Pourquoi alors vouloir évoquer la mort ? Est-ce mon âge qui, la sentant insidieusement prendre corps, se souvient du laboureur sentant sa mort prochaine et s'apprête avant d'entamer la dernière étape de sa vie à mettre ses affaires en ordre ? est-ce la distance accentuée par les circonstances qui me font soudain trouver bien étrange ce monde qui m'agace plus souvent qu'il ne suscite appétence ?

Tenter comme je le fis autrefois pour les figures de l'intime de dessiner les figures de la mort …

Peut-être pour cette série de fables croquées dans un article trouvé un peu par hasard