Aux sources obscures du nazisme

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1) le courant volkisch

Les acteurs
H Blavatsky
Guido von List
J Lanz von Liebenfels
Rudolf von Sebottendorf
Otto Rahn
Herman Wirth
Karl Maria Wiligut
D Eckart
 

2) Les sources occultes

3) les lieux communs

4) une démarche réactionnaire

5) une démarche identitaire

6) une démarche scientifico-religieuse

7) une démarche démiurgique

8) Une démarche fusionnelle

 

 

 

Derrière la grande histoire, en dessous, dans les tréfonds les plus noirs, se cachent parfois de curieuses figures. Il ne s'agit pas ici de donner une explication mystique du nazisme - ce serait absurde. Il y a bien, dans les registres historiques, politiques, idéologiques et économiques largement de quoi rendre compte de la période nazie. Il y a pourtant dans la période de la République de Weimar à la fois un bouillonnement intellectuel, une confusion politique, un désastre économique en germe et une profusion de sectes et mouvements mystiques divers dont S Zweig dans Le Monde d'hier rend parfaitement compte.

Or ni A Hitler lui-même, ni certains de ses affidés (Hess, Himmler, Goebbels ou encore Rosenberg) ne restèrent étrangers à ces courants idéologiques à quoi ces derniers participèrent parfois dès les origines. Or, il est indéniable que du Reich des mille ans jusqu'à la manière de mener les congrès de Nuremberg, de l'idéologie où la mystique du chef avait sa part mais aussi la supériorité de la race aryenne à l'organisation même de la SS il y eut quelque chose qui ressembla bien à l'invention non seulement d'un nouvel ordre mais d'une nouvelle religion.

Cette mystique qui contribua vraisemblablement à l'enthousiasme populaire, a des origines, des auteurs, des protagonistes aussi : en voici quelques uns.

Qu'on ne s'y trompe pas : il ne s'agit pas ici de proposer une nouvelle interprétation du nazisme et, surtout pas, d'en suggérer une quelconque théorie mais seulement de suggérer un contexte qui n'est pas que politique ou économique mais aussi idéologique. L'Allemagne de l'après 18 est désemparée : sans réelle expérience démocratique elle se voit imposer une république d'autant plus fragile qu'elle résulte d'une révolution communiste avortée ; orpheline devant une aristocratie militaire qui s'est dérobée; exsangue bientôt par les réparations dues aux vainqueurs, affaiblie par la crise de 29. Cette Allemagne-là que le militarisme autoritaire n'a pas déserté est instable : sa courte histoire est parsemée de tentatives de coups d'état, d'assassinats politiques et de luttes de rue.

Mais cette Allemagne-là est encore hantée par ses ambitions de grandeur : en attente non tant d'un homme providentiel que d'un Messie, d'un Sauveur, elle est parcourue par une forte tension messianique qui ne demandait qu'à être satisfaite. une certaine conception romantique du rôle supposé grandiose de l’Allemagne dans l’histoire du monde, une croyance quasi-mythique et largement partagée de la supériorité germanique, une grande méfiance envers les institutions démocratiques et l’attente d’un homme providentiel : tout ceci rassemblé suffisait déjà à constituer le mélange détonnant qui n'allait pas tarder à exploser.

Les inspirateurs

H Blavatsky (1831/1891)

Personnage étonnant que celui de cette aventurière qui fut en même temps fondatrice de la théosophie. Première à pénétrer dans des régions de l'extrême-orient où les occidentaux se risquaient peu elle aura dès le début de ses voyages été en quête surtout de chamans, de lamas, de mediums et autres spirites.

Sans entrer dans le détail de ses pérégrinations ni d'ailleurs de sa doctrine on notera cependant que celle qui fonda la Société de Théosophie se voulut à la fois transmetteur et fondateur d'une religion qui dépasserait toutes les autres en en faisant la synthèse. Faite de bric et de broc comme toute démarche syncrétique, entremêlant références bibliques, mythologiques et références hindoues souvent invérifiables, la théosophie eut ses heures de gloire à la fin du XIXe et jusque dans les années 20 avant que de fréquentes scissions - dont celle de l'anthroposophie de R Steiner d'ailleurs - ne minent son influence. On doit indiscutablement à la théosophie un élan donné à l'étude comparée des religions et en particulier à une découverte plus poussée du bouddhisme et de l'indouhisme mais si la cohérence de la théosophie impliquait qu'on mît l'accent sur la Fraternité universelle, ce n'est, manifestement, pas ce dernier point qui intéressa le plus les occultistes de tout poil qui furent bien plus passionnés par l'affirmation selon laquelle à la source des textes les plus anciens se trouverait une civilisation plus ancienne dont Blavatsky a cru reconnaître les traces dans l'Atlantide ; une race fondatrice : les aryens.

Il serait faux et injuste de voir en Blavatsky une idéologue pré-nazie ; en revanche le manque cruel de rigueur intellectuel de sa démarche, ce mélange inimitable de références invérifiables, de mythes et de légendes firent qu'il n'aura pas été difficile de la tirer de ce côté-là et, en tout cas, que nombres de populistes volkisch y puisèrent ce qui leur fut utile pour étayer leur fantasme de supériorité de la race aryenne.

 

Guido von List (1848/1919)

Celui-là, autrichien de naissance, est caractéristique au moins en ceci que, jeune, il part à la recherche des sources spirituelles perdues dans le grand vent de la modernité où il ne se reconnaît pas. C'est un lieu commun de tout ce courant que de se sentir à l'intersection d'un monde qui a disparu et pour lequel on éprouve une nostalgie puissante et d'un monde moderne qui n'existe pas encore. A l'origine de l'appétence occultiste, il y a sûrement ceci d'abord : cette certitude d'une intersection mais surtout d'une mutation à venir dangereuse pour ce qu'elle éloignerait des origines, des sources ; la nécessité ressentie d'aller chercher chez les grands anciens la force de lutter contre une évolution invariablement perçue comme délétère et pourvoyeuse de décadence.

L'apport de List tient dans cette réhabilitation des grandes religions nordiques et des vieux cultes germains où List crut voir l'expression même de la puissance germanique et, en conséquence, la disqualification de la religion chrétienne comme la marque même d'un affaissement moral où il ne sera pas difficile, en se servant de Nietzsche, de voir la marque du faible de la morale du ressentiment, et donc du juif. Tient dans cette démarche consistant à chercher dans la nature le divin et les forces spirituelles perdues. Dans ces anciens cultes germains, il verra la marque des géants nordiques de l'Atlantide faisant ainsi le lien, implicite, avec Blavatsky.

C'est bien ici l'autre grande caractéristique de tout ce courant : cette volonté acharnée d'aller chercher ses références et ses réponses très en amont dans le temps, et, en particulier dans un passé pré-chrétien. L'idée d'un croisement qui eût été raté, l'obligation faite de revenir en arrière et de recommencer l'histoire à partir de ces traces enfouies constitue à l'évidence la marque commune de tout ce courant occultiste. Que ceci s'accompagnât progressivement d'un anti-christianisme farouche, d'un paganisme avoué et d'un rejet de toute latinité sera accentué encore par le nazisme et ses affidés qui ne retiendra du passé antique que ce qui, du monde hellénique pouvait participer de la force vitale du paganisme (Sparte plutôt qu'Athènes, par exemple). On y entrevoit la puissance qui se veut révolutionnaire de tout ce courant : aux antipodes exacts de toute l'histoire et la culture européenne qui s'affirme à partir du double héritage de la philosophie grecque et du judéo-christianisme, l'occultisme empreint de volkisch que saisira le nazisme cherche ses sources dans le grand Nord, dans le barbare, dans le païen, dans la force pure.

Son second apport est sa découverte des runes dont il affirme la signification mystique et où il verra bientôt une vision des forces invisibles de la nature des signes sacrés des moyens de concentration qui stimulent l'introspection. De la récupération des Eddas, aux mythes originaires des Géants du Nord source des culte à Wotan et de toute la tradition germanique, jusqu'à l'herméneutique des runes, on a ici rassemblé tout ce qui fera le fond commun du nazisme en tout cas de son orchestration rituelle.

Enfin, même si la svastika apparaissait déjà dans le signe de la société de théosophie de Blavatsky, il semble bien que ce soit par son entremise que la croix gammée ait été présentée comme symbole de la race aryenne et transmise à Hitler.

 

J Lanz von Liebenfels (1874/1954)

Autre personnage curieux, haut en couleur, que ce Lanz qui se fait d'abord moine cistercien pour avoir été illuminé par les Templiers puis renonce à ses voeux en 1899 pour estimer que l'ordre avait trahi sa doctrine originelle qui était raciste. Immergé dans l'atmosphère de la chevalerie médiévale, il croit discerner dans ses études la certitude qu'autrefois les demi-dieux nordiques se seraient accouplés avec des animaux. Les rejetons de cet accouplement seraient les races sombres du Sud promptes à corrompre les aryens bancs ! Il fonde Ostara revue destinée à propager sa théorie raciale. Il s'installe ensuite au château de Werfenstein érigé en Nouvel ordre des Templiers dont la mission n'est rien moins que de préparer la grande lutte à venir qui est un combat de civilisation pour la victoire de la race aryenne contre l'emprise des peuples sombres. Une salle du Graal est même installée pour les initiés où l'on priera pour demander à dieu d'éliminer les races inférieures.

On pourrait voir dans cette organisation le fruit des élucubrations d'un mystique dévoyé si l'on n'y trouvait conçues, anticipées, toutes les affres de la politique raciale du IIIe Reich. Ce qui est certain en tout cas c'est que Hitler a lu la revue Ostara et qu'il y trouva en tout cas la confirmation de ses idées.

S'il y a controverse sur l'influence que Liebenfels exerça sur Hitler, en revanche il est à peu près certain que son apport réside non dans son racisme que Hitler puisera plutôt chez von List mais plutôt dans la dimension fortement religieuse et mystique de sa démarche où des ordres secrets aux initiés on pourra voir la préfiguration de la manière dont un Himmler par exemple concevra la SS.

 

 

 

Rudolf von Sebottendorf (1875/1945)

Installé en Turquie en 1908, naturalisé turc en 1911, Adam Alfred Rudolf Glauer revint en Allemagne en 13 sous le nom de Sebottendorf. Celui qui, initié au soufisme et à la théosophie s'était donné la mission de concilier le Coran et la franc-maçonnerie. Il est en tout cas révélateur de tous ces personnages qui, sous couvert de syncrétisme, révèlent surtout un absolu manque de rigueur intellectuelle, une confusion conceptuelle invraisemblable.

Sebottendorf rejoint en 17 un Ordre des Germains qui n'était alors qu'une aimable assemblée de chercheurs en ethnographie pour la transformer, en août 18 à Munich, en société secrète la Thule Gesellschaft, dont le symbole, la croix de Wotan, n'est pas très éloigné de la croix gammée.

L'idéologie proclamée est l'antisémitisme, l'antirépublicanisme, le paganisme et le racisme.La société porte la marque de son temps : dans cette période troublée qui voit fleurir les conseils de soldats et d'ouvriers, qui voient à Munich la maison royale déposée au profit d'un conseil dirigé par un juif, Eissner.

Ce qu'il y a de marquant, que l'on retrouvera, c'est bien en allant chercher ses modèles dans la mythique Thulé, de pouvoir proclamer que la race aryenne ne trouverait pas ses sources en Inde, mais, bien plutôt, dans celle mythique, du grand Nord hyperboréen.

Von Sebottendorf tentera le renversement de ce conseil et inaugure sous la forme de corps francs, milices et autres groupes paramilitaires ce qui sera la marque de toute la période qui suivra ; marque en tout cas, par là, l'entrée en force dans le champ politique, non pas seulement sous la forme de discours, mais bien sous celle d'une intervention musclée. Von Sebottendorf affirmera plus tard que la Thule Gesellschaft aura été l'ancêtre du parti nazi. Exagérée sans doute sous cette forme, l'affirmation contient néanmoins une once de vérité : d'une part, la Thule Gesellschaft a effectivement mais modestement participé financièrement à la fondation du DAP ; de nombreux membres de la société sont de futurs dignitaires du régime : Jörg Lanz von Liebenfels, Guido von List, Hermann Göring, Heinrich Himmler, Rudolf Hess, Alfred Rosenberg, Julius Streicher, Hans Frank et si Hitler n'en a pas été membre, il est néanmoins avéré qu'il assista à de nombreuses conférences de la société.

Dietrich Eckart (1868/1923)

Entre 1918 et 1920, Eckart édita le périodique antisémite Auf gut Deutsch, avec Alfred Rosenberg et Gottfried Feder. Féroce critique de la République de Weimar, il s’opposait farouchement au traité de Versailles qu’il considérait comme une trahison et soutenait la Dolchstoßlegende (la légende du coup de poignard dans le dos). En 1919, Eckart participa avec Gottfried Feder et Anton Drexler à la fondation du Deutsche Arbeiterpartei (Parti ouvrier allemand), plus tard renommé Nationalsozialistische deutsche Arbeiterpartei (NSDAP). Premier éditeur du journal du NSDAP, le Völkischer Beobachter, et écrivit également les paroles du Deutschland erwache (« Allemagne, réveille-toi »), qui devint l’hymne du parti nazi.

Eckart rencontra Adolf Hitler en août 1919. Il exerça une influence considérable sur Hitler dans les années qui suivirent et on pense généralement qu’il est à l'origine des théories du parti nazi. Peu d’autres personnes ont eu autant d’influence sur Hitler au cours de sa vie. Ce fut Eckart qui présenta Alfred Rosenberg à Hitler. Entre 1920 et 1923, Eckart et Rosenberg travaillèrent sans relâche au service d’Hitler et du parti. Par l’intermédiaire de Rosenberg, Hitler découvrit les ouvrages de Houston Stewart Chamberlain, dont Rosenberg tirait son inspiration. Rosenberg éditait le Münchener Beobachter, un journal du parti, initialement détenu par la Société de Thulé. C’est dans les pages du Münchener Beobachter que Rosenberg publia le Protocole des Sages de Sion.

Le 9 novembre 1923, Eckart fut impliqué dans le Putsch de la brasserie. Il fut arrêté et emprisonné à la forteresse de Landsberg avec Hitler et d’autres officiels du parti, mais relâché peu après pour des raisons de santé. Il décéda le 26 décembre 1923 à Berchtesgaden d’une attaque cardiaque causée par sa dépendance à la morphine. Il fut enterré dans le vieux cimetière de Berchtesgaden.

On lui prête cette phrase, avant de mourir :

Suivez Hitler. Il dansera, mais c'est moi qui ai écrit la musique. Nous lui avons donné les moyens de communiquer avec Eux.
Ne me regrettez pas : j'aurai influencé l'histoire plus qu'un autre Allemand

 

Otto Rahn (1904/1939)

C'est par le truchement de cet archéologue que le mythe du Graal entra dans le registre occulte du nazisme et en particulier de la SS.

Le Graal, pierre de lumière tombé depuis les sphères célestes autour de quoi se rassemblent les chevaliers pour protéger de toute impureté et de tout matérialisme sordide et de toute tentation de la chair. Mythe qui correspondait bien aux visées d'Himmler qui voulait faire de la SS cet ordre sacré chargé de protéger la lumière aryenne contre la pénombre judéo-bolchévique.

Himmler le fit entrer dans la SS dans sa garde personnelle et lui permit de mener ses recherches sur la mythologie. Quand son homosexualité fut avérée, on le dégrada et il demanda bientôt de quitter la SS. Il mourut lors d'une excursion dans le Tyrol en mars 39.

C'est sans doute sous l'influence de Rahn que fut aménagé le Wewelsburg qui en fit non seulement le quartier général de la SS et un centre de formation mais aussi un véritable lieu de culte.

Deux chambres ont été construites dans la tour nord du château :

- une chambre représentative, le Obergruppenführersaal ( salle des généraux) entourée de douze piliers. Sur le sol en marbre a été laissé un ornement d'un vert foncé, mosaïque circulaire, au milieu duquel se trouvait un disque d'or. Stylisation de runes signifiant à la fois la victoire et la veille intellectuelle. Ce que l'on nomme soleil noir veut signifier la lumière pure du Nord et le savoir supérieur de Thulé.

- au sous-sol, juste en-dessous : une chambre pour la prière des morts (inachevée) . Peu avant la fin de la guerre, la SS a fait exploser la pièce qui a été partiellement détruite.

 

Herman Wirth (1885/1981) fondateur de l'Ahnenerbe

L'Ahnenerbe, Studiengesellschaft für Geistesurgeschichte (Héritage des ancêtres, société pour l'étude des idées premières), est créée par Heinrich Himmler le 1er juillet 1935. Sa présidence est d'abord confiée à un préhistorien renommé, Herman Wirth, puis, après le désaveu public infligé à celui-ci par Adolf Hitler, au doyen de l'université de Munich, Walther Wüst, spécialiste de littérature et de religions de l'Inde, le 1er février 1937. L'organisation, au service des idées mystiques, terme employé par les universités du régime Hitlérien, d'Himmler, comptait 137 savants et 82 techniciens (libraires, secrétaires, etc.)1. Wolfram Sievers, qui fut condamné à mort lors du procès des médecins de 1947, était nommé secrétaire général de l'Ahnenerbe par Himmler. À la demande de Himmler en 1942, l'Ahnenerbe a procédé à des expérimentations médicales dans des camps de concentration sur des prisonniers, notamment à Dachau et à Natzweiler-Struthof. Condamné pour crimes contre l'humanité, Wolfram Sievers, le dernier directeur de l'Ahnenerbe, fut pendu en 1948, après le procès des médecins à Nuremberg.

Wirth qui tenait pour acquise l'existence de l'Atlantide, chercha au gré des expéditions qu'il fit dans le Grand Nord, la preuve que les sources de la race aryenne trouvaient là leur place et c'était au fond, l'objectif qu'on lui avait assigné.

Karl Maria Wiligut (1866/1946)

C'est la même démarche pour ce curieux personnage qu'est Wiligut qu'on nomma parfois le Raspoutine de Himmler. Il proclamait que la religion germanique de l'Irminisme, avait été révélée en 12.500 avant JC pour adorer le dieu germanique "Krist". Le christianisme actuel n'aurait été qu'un vol de cette tradition germanique. L'Irminisme aurait été battu par une religion schismatique, le Wotanisme. L'église catholique, les juifs, la franc-maçonnerie n'auraient cessé à leur tour d'étouffer la tradition irministe.

Il se sera cru lointain descendant d'une archaïque tribut gothique et disposer du souvenir héréditaire qui lui permettait de plonger dans l'histoire millénaire de la race nordique. Parti à la recherche lui aussi des derniers restes d'une religion germanique ancienne, il rejoint ainsi tous ceux qui virent dans les restes archéologiques les signes d'un vieux culte pré-chrétien héritier des Géants du grand Nord, des Atlantes ! Ainsi il considéra avec Himmler les Externsteine comme les ultimes restes d'un lieu de culte remontant à l'Atlantide.

Karl Maria Wiligut aura une grande influence sur Himmler. Il sera responsable de la section d'Histoire ancienne de l'institut de recherche de la SS. Sous son inspiration Himmler multiplia ainsi de toutes pièces de nouveaux lieux de culte supposées consacrer la lointaine origine nordique de la race aryenne.

Ainsi l' abbaye de Quedlinburg où repose le roi Henri Ier dit l'oiseleur dont il se croyait la réincarnation et avec qui il prétendit s'entretenir lors des cérémonies qui lui furent consacrées. Il ne fait aucun doute que sous l'influence de Wiligut, Himmler conçut la SS non seulement comme ce qu'elle fut, la garde prétorienne du régime, mais comme un ordre sacré réunissant l'aristocratie nouvelle c'est-à-dire les initiés de l'Ordre Nouveau. A cette fin les SS ne recevaient pas seulement une éducation militaire mais spirituelle, occulte où notamment l'enseignement de la signification des runes et les pratiques rituelles occupèrent une grande place.

Quand il s'avéra que les idées de Wiligut lui avaient valu un internement psychiatrique dans les années 20, Himmler dut le faire quitter la SS sans que pour autant celui-ci cesse d'être à ses côtés conseiller proche.

 

 


1) MOSSE, Georges L., Les racines intellectuelles du Troisième Reich. La crise de l’idéologie allemande, Paris, Calmann-Lévy, Mémorial de la Shoah, 2006, p. 21

2) on trouvera certaines de ses oeuvres téléchargeables ici dont notamment :

- La doctrine Secrète

- Isis dévoilée

3) on retrouve ici le choix imposé par Wagner