Textes

K Jaspers
Nietzsche et le christianisme

 

Jésus aurait donc enseigné une nouvelle manière de vivre : sans soucis matériels, sans résistance, sans violence, sans vengeance, tourné vers autrui. L’amour fraternel sans discrimination, sans exclusion, pas même l’étranger, jusqu’à aimer ses ennemis. Jésus a montré la relativité des lois, des règles; il ne condamne personne; il pardonne à tous, ne craint pas les mauvaises fréquentations: la notion de péché disparaît presque (alors qu'il fut prétexte pour juger et condamner). Jésus parle du monde intérieur, de la vie spirituelle, du détachement, mais ne dénigre pas les biens terrestres. Il parle par signes, par métaphores, en paraboles: rien ne doit être pris au sens littéral. Il n’expose pas de doctrine, il n’institue pas de sacrements, ni de hiérarchie parmi ses disciples. Il propose le profond bonheur du sage, la paix de l’âme épanouie, la recherche du divin en nous-mêmes." Chacun reçoit le message à sa convenance, selon son degré d’évolution. L’orientation est donnée, le but est fixé; à chacun de se remettre en question. Et Jésus montre l’exemple. Il a donné sa vie pour ses amis sans crainte de la souffrance ni de la mort (selon les Évangiles). " Mais combien d’hommes peuvent-ils suivre le même chemin ? "