Textes

Ideen, P 17

 

L’être individuel sous toutes ses formes est, d’un mot très général, contingent. Tel il est; autre il pourrait être en vertu de son essence. (…)
Or par son sens même cette contingence qui s’appelle alors facticité a sa limite: elle a un corrélat auquel elle est liée, la nécessité; mais cette nécessité ne désigne pas la simple permanence de fait d’une règle valable de coordination entre des faits spatio-temporels; elle présente tous les caractères de la nécessité éidétique (…). Quand nous disons: chaque fait “en vertu de sa propre essence”, pourrait être autre, nous exprimions déjà que, par son sens tout ce qui est contingent implique précisément la possession d’une essence, et donc la possession d’un Eidos qu’il importe de saisir dans sa pureté, et qui à son tour se subordonne à des vérités d’essences de différents degrés de généralités. Un objet individuel n’est pas seulement quelque chose d’individuel , un “ceci là”, quelque chose d’unique; du fait qu’il a “en soi-même” telle ou telle constitution, il a sa spécificité, son faisceau permanent de prédicats essentiels qui lui surviennent nécessairement (en tant “qu’il est tel qu’en soi-même il est”, de sorte que d’autres déterminations, celle-là secondaires et relatives puissent lui échoir