Textes

Méditations cartésiennes

 

La perception de cette table est, avant comme après, perception de cette table. Ainsi, tout état de .conscience en général est, en lui-même .conscience; de quelque chose, quoiqu’il en soit de l’existence réelle de cet objet et quelque abstention que je fasse, dans l’attitude transcendantale qui est mienne, de la position de cette existence et de tous les actes de l’attitude naturelle. Par conséquent, il faudra élargir le contenu de l’ego cogito transcendantal, lui ajouter un élément nouveau et dire que tout cogito ou encre tout état de .conscience; vise quelque chose, et qu’il porte en lui-même, en tant que visé (en tant qu’objet d’une intention) son cogitatum respectif.


Chaque cogito, du reste, le fait à sa manière. La perception de la “maison” vise (“se rapporte à”) une maison - ou plus exactement, telle maison individuelle- de la manière perceptive; le souvenir de la maison vise la maison comme souvenir; l’imagination comme image; un jugement prédicatif ayant pour objet la maison “placée là devant moi” la vise de la façon propre à un jugement prédicatif; un jugement de valeur surajouté la viserait encore à sa manière et ainsi de suite.
Ces états de .conscience; sont ainsi appelés états intentionnels. Le mot intentionnalité ne signifie rien d’autre que cette particularité qu’a la conscience d’être conscience de quelque chose, de porter, en sa qualité de cogito, son cogitatum en elle-même.