Elysées 2012

Tout se paie

Deux leçons à tirer du dernier sondage Viavoice :

- si Hollande reste en tête jusque et y compris dans sa capacité supposée à résoudre la crise, Sarkozy augmente de 2 points même si cela est insuffisant pour réduire l'écart. Avec la prudence qui sied à ce genre d'exercice remarquons que le score des deux protagonistes est élevé (46 et 29%) quand il s'agit d'exprimer les souhaits de victoire, bien trop élevés pour être confondus avec des intentions de vote ; tout au plus peut-on dire que la progression du président n'est toujours pas suffisante pour réduire l'écart, et encore moins pour une victoire au 2e tour sans que l'on puisse véritablement savoir si cela provient de son déficit d'image, de son incapacité à réellement capitaliser sur la crise ou due la maigre réserve de voix en dehors de l'UMP.

- la gauche paie cash le minable cafouillage de la période qui vient de s'écouler. Les chroniqueurs évoquent la division ramenant aux élections précédentes et qui fit effectivement les électeurs s'éloigner mais il n'est pas impossible que le piège de la crise ait commencé de se refermer sur la gauche qui la laisse ergoter sur des points d'accords peu lisibles et cesser de pouvoir dessiner de grandes perspectives. C'est globalement que la gauche aura cédé ce coup-ci en image de victoire passant sous la barre des 50%, mêmesi elle reste devant et le fait même que la candidadure de Joly soit perçue ici comme un obstacle ne laisse pas d'interroger.

Décidément, quand une affaire est mal emmanchée .... il est vrai que les deux dernières semaines auront été calamiteuses.

Ce qui paraît finalement le plus inquiétant, des deux côtés d'ailleurs, reste encore l'impression donnée par les deux impétrants de n'avoir plus prise sur les événements. L'Europe semble s'enfoncer pesamment dans la crise, et la France en premier lieu, sans que les décisions prises, la succession des sommets à un rythme échevelé y puissent mais. Comme si le politique avait perdu la main. D'un autre côté Hollande paraît comme plombé par les anicroches partisanes au dessus de quoi il cherche à s'élever sans y réellement parvenir, ce qui finira pas se payer en terme de stature présidentielle. Ce qui finira par se voir.

N'oublions pas le score de Le Pen qui est loin d'être bas. Qui à ce jeu - de massacre - ne peut qu'y gagner.

Le fait enfin que le débat sur le nucléaire se soit joué sur la pire combinaison de stéréotypes, certes, mais surtout sur l'abandon immédiat de toute préoccupation environnementale, le fait que sitôt passée la crise, tout projet de réinventer un modèle de développement durable, moins calamiteux pour la planète, ait été abandonné, montre combien peu Joly parvient à imposer ses thèmes de campagne. Elle disparaîtra vite ! Cohn Bendit avait sans doute raison de préférer que d'emblée il n'y eût pas de candidature verte aux présidentielles.