Georges Clemenceau (1841-1929)
Célébrissime, une des personnalités, sans conteste de la IIIe République, il aura pourtant connu un parcours assez contrasté.
- une première période où, parlementaire, il se fait la spécialité d'être le grand tombeur de ministère
- une seconde où écarté du parlement à la suite du scandale de Panama, il se présentera comme un grand Républicain engagé et publiera notamment dans son journal de l'époque, l'Aurore, le J'accuse de Zola. Il est, sans conteste, avec Jaurès, l'un des grands protagonistes de l'Affaire Dreyfus.
- une troisième où, entré tardivement dans la carrière ministérielle (cabinet Sarrien, puis son propre gouvernement) où il se présente comme le premier flic de France et n'hésite pas à envoyer la troupe contre les grévistes
- une quatrième où, nommé en 17, pour diriger le gouvernement, il se présente comme le Tigre, celui qui à la fois mène la guerre à outrance et qui restera au pouvoir jusqu'à la conclusion du Traité de paix à Versailles.
Grand parlementaire, député puis sénateur, aux saillies souvent ravageuses, mais drôles auss *i, grand journaliste, il est aussi le prototype de l'homme fort qui servira de modèle à gauche comme à droite. Et en tout cas à de Gaulle comme seule antidote aux ravages du parlementarisme.
Mais il est aussi révélateur du glissement à droite de cette République : en 1876, le programme de Clemenceau était effectivement résolument radical et s'opposait sans ambiguité aux stratégies opportunistes de Ferry et consort. A mesure que la République mit en place les réformes inscrites dans le programme de Belleville et dans celui du parti radical, ne restait plus qu'à gérer. De radical d'opposition, le parti devint parti d'ordre et de gouvernement. Clemenceau le reflète assez bien.
ne notons que cet échange avec Jaurès durant son premier ministère ...
« Monsieur Jaurès, vous promettez tout à l'ouvrier, mais vous n'êtes tout de même pas le bon Dieu !
- Et vous, vous n'êtes pas le Diable !
- Qu'en savez-vous ? »