Il y a un siècle....

Séance du 3 novembre 1915

 

Au cours de la Première Guerre mondiale, à l’occasion de la formation de son gouvernement de guerre, le plus long du Premier conflit mondial

[…]

M. Aristide Briand, président du Conseil, ministre des affaires étrangères. C’est avec une émotion profonde que je viens à cette tribune pour répondre aux diverses questions qui m’ont été posées. Je sens toute la gravité de l’heure et toutes les responsabilités redoutables qu’elle fait peser sur moi.

Je veux, dans cette première rencontre avec vous, m’expliquer en toute sincérité et simplicité. Je ne vous apporte pas un discours.

Tous les sentiments que la guerre a pu faire éclore dans les cœurs, que ce fût dans le pays ou au Parlement, ont été exprimés en maintes circonstances depuis le début des hostilités par mon ami et collaborateur René Viviani, mon chef d’hier, en un langage trop magnifique pour que je m’essaye à l’égaler.

Nous sommes aujourd’hui en présence des réalités qui nous pressent ; nous devons les regarder froidement en face et ne je n’hésiterai pas à vous exposer sans ambages toute ma pensée.

Ce pays ne craint pas que soient débattus publiquement ses intérêts vitaux ; il s’est montré digne d’entendre toutes les vérités ; il a passé le front haut, serein, à travers les heures les plus douloureuses, les plus cruelles.

Jamais aucun pays ne s’est, à aucune époque, montré plus beau, plus noble que notre grand pays de France à la minute même où l’angoisse étreignait son cœur. (Vifs applaudissements unanimes.) Lorsque sur nous semblait passer un vent de catastrophe, lorsqu’aux portes de Paris déferlait la vague mugissante de l’agression brutale, à ce moment d’anxiété profonde, tous les Français gardaient entière leur fermeté d’âme ; jamais la confiance ne les a abandonnés. (Nouveaux applaudissements.)

Depuis quinze mois, malgré les deuils qui frappent les familles, malgré la gêne imposée au pays, il reste calme, il conserve sa foi ; rien ne le trouble. (Très bien ! très bien !) Faisons-lui donc confiance à notre tour. Discutons ses intérêts en représentants libres, chargés d’un devoir qu’ils veulent remplir ; discutons-les avec le souci de l’heure, avec la réserve que les responsabilités de la défense nationale commandent non seulement aux membres du Gouvernement, mais aussi aux mandataires du pays, conscients de leur haute mission. (Applaudissements.)

Dans de pareilles conditions, je vous le dis nettement, nous n’appréhendons aucune rencontre avec vous : notre collaboration sera aussi complète, aussi étroite que vous pouvez le désirer, et nous ne négligerons aucune occasion opportune de nous expliquer avec vous à cette tribune publique. (Très bien ! très bien !)

Les orateurs qui m’y ont précédé ont soulevé des questions sur lesquelles ils voudront bien me permettre, au moins pour certaines d’entre elles, de passer rapidement.

Les curiosités de l’honorable M. Emile Constant, celles de l’honorable M. Rameil, relatives aux circonstances qui ont précédé, entouré la constitution du ministère, permettez-moi de les négliger un peu.

Ce ministère s’est formé en temps de guerre, dans des conditions à certains égards anormales, j’en conviens, mais il importait avant tout que ce ministère ne sortît pas, aux yeux du pays inquiet, d’une crise douloureuse. Loin de prêter à la critique, la présence au sein de mon cabinet de collègues avec lesquels pendant quinze mois, j’ai pris mes responsabilités, ― que je revendique tout entières ―, la collaboration de mon ami René Viviani, qui, hier, présidait un gouvernement dans lequel je tenais la place qu’il occupe aujourd’hui, mériteraient une approbation unanime. (Très bien ! très bien !)

Je dois déclarer que je n’aurais pas accepté la mission périlleuse de constituer ce gouvernement si je n’avais obtenu de l’esprit de sacrifice de mon ami Viviani qu’il voulût bien y siéger à mes côtés. Il l’a fait ; ce n’est pas pour le diminuer et c’est au contraire pour l’honorer.

Il serait inadmissible qu’il y eût rupture entre les efforts d’hier et ceux d’aujourd’hui et de demain. (Très bien ! très bien !) Le pays ne le comprendrait pas.

Il est possible qu’à certaines heures vous ayez le souci de rechercher les responsabilités, de vous demander si telle chose qui s’imposait n’a pas été faite, si on a perdu plus ou moins de temps.

Il faut savoir, pour avoir vécu ces heures tragiques, à quelles difficultés on s’est heurté ; il faut savoir quelle bonne volonté ont montrée tous les membres du Gouvernement pour essayer de surmonter ces obstacles. Il faut enfin reconnaître que l’expérience indispensable pour faire face à toutes les nécessités de la situation a du s’acquérir non sans une inévitable lenteur et je suis convaincu qu’il n’est pas aujourd’hui dans votre esprit de revenir sur le passé pour fixer des responsabilités.

Le jour où vous le ferez, je serai à la tribune pour prendre les miennes en pleine solidarité avec mes collègues du cabinet précédent.

Nous sommes à une heure où il nous est possible, profitant de l’enseignement des faits, de nous déterminer nettement.

Le Gouvernement a dit dans sa déclaration sur quel programme il a été formé ; il s’est constitué pour l’action, pour des décisions rapides.

Il a le sentiment très vif et très profond qu’il faut faire pénétrer dans tous les services publics cette pensée que le pays est en guerre et que les méthodes de paix doivent faire place à des méthodes de guerre. (Applaudissements.)

Ce n’est pas une critique, toujours facile, que je fais de notre administration. Ses tâtonnements, ses hésitations funestes peuvent avoir des conséquences funestes, mais elles tiennent souvent à des scrupules de consciences nés eux-mêmes du respect des traditions.

Des fonctionnaires à qui se sont imposées, pendant toute la durée de leur carrière, des formalités plus ou moins minutieuses et que le temps de paix n’avait pas habitué aux initiatives et aux grandes responsabilités, soudains jetés dans des conjonctures aussi redoutables, se sont trouvés aux prises avec des difficultés extraordinaires, entièrement nouvelles pour eux.

Comment auraient-ils pu, du jour au lendemain, passer des méthodes du temps de paix à celles du temps de guerre ?

Il faut aujourd’hui ― et le Gouvernement s’y emploiera de toute son autorité ― il faut que tous nos fonctionnaires, que tous les agents de nos administrations se rendent compte que l’heure n’est pas aux vaines formalités ; elle exige la promptitude des initiatives et la rapidité de l’exécution. (« Très bien ! très bien ! »)

Il est non moins essentiel qu’une étroite coopération s’établisse entre tous les services publics, et nous y tiendrons la main. (Applaudissements.)

Nous ne vous demandons pas sur les affirmations d’une déclaration ministérielle de nous accorder cette confiance enthousiaste et sans réserve à laquelle certains orateurs ont semblé enclins.

Mais, sauf examen ultérieur de nos actes, accordez-nous aujourd’hui la confiance unanime dont nous avons besoin pour gouverner avec toute l’autorité désirable.

Vous nous confirmerez votre confiance lorsque vous nous aurez vus agir. (« Très bien ! très bien ! ») Vous nous la donnerez complète et durable, lorsque vous aurez pu nous juger sur les résultats que nous vous apporterons. (Applaudissements.)

Nous ne vous demandons pas de nous suivre aveuglément ; nous vous demandons seulement de nous laisser engager dans la voie tracée par notre déclaration, accompagnés de votre sympathie, de vos vœux pour notre réussite dans l’œuvre qui nous a été confiée. (Applaudissements.)

Au fur et à mesure que se dérouleront les événements auxquels nous appliquerons notre action, nous aurons soin, comme nous l’avons promis, de vous renseigner exactement sur tout ce qui peut vous intéresser pour le bon accomplissement de votre mandat.

M. Renaudel nous a demandé comment nous comprenons la collaboration du Gouvernement avec les Chambres. Qu’il relise les termes de notre déclaration ; il y verra que nous acceptons toutes les méthodes régulières de travail parlementaire.

Mais il voudra bien comprendre qu’il ne nous est pas possible dès aujourd’hui de nous engager d’une manière définitive sur tel ou tel mode exceptionnel de procédure. L’usage nous en paraît devoir être réservé pour des circonstances opportunes telles que l’initiative du Gouvernement puisse aller au-devant de vos désirs. (« Très bien ! très bien ! »)

Il ne faut pas que certaines procédures exceptionnelles soient imposées au Gouvernement dans des conditions qui contribueraient à affaiblir son autorité et avant d’y recourir. Il et indispensable de tenir compte de l’état des esprits dans le pays, ainsi que des répercussions qu’elles peuvent avoir.

Nous nous prêterons à ces procédures s’il nous apparaît qu’elles sont sans danger pour le pays, sans danger aussi pour l’institution parlementaire, et si nous sommes assurés que le Gouvernement n’aura pas à parler sur des questions qui lui sont interdites.

Dès lors qu’il s’agira d’une méthode régulière de travail, la collaboration entre le Parlement et le Gouvernement sera, je vous le répète, aussi intime et aussi étroite que vous le pouvez souhaiter.

Messieurs, nous n’avons pas hésité à aborder dans notre déclaration un sujet délicat qui a soulevé bien des polémiques : la question de la censure.

Une proposition de loi a été déposée à l’effet de la régler ; le problème viendra donc devant vous dans toute son ampleur. Vous apercevrez alors très vite qu’il n’est pas aussi facile à résoudre que certains bons esprits ont pu le supposer.

J’ai assisté, au sein du Gouvernement précédent, à tous les efforts sincères qu’a faits mon prédécesseur pour concilier les libertés de l’écrivain avec les exigences de la défense nationale. Je sais combien nombreuses ont été les réunions qu’il a tenues avec les associations de la presse dans le désir de réduire au minimum la discipline imposée par les circonstances. Ses efforts n’ont pas réussi à donner toute satisfaction aux membres de la presse…

Un membre sur les bancs du parti socialiste. Tant s’en faut !

M. le président du conseil. … parce qu’en réalité le problème est complexe ; il serait même insoluble si les membres de la presse ne consentaient pas à s’imposer une part de la gêne qui pèse sur le pays tout entier et à s’astreindre d’eux-mêmes à la discipline nécessaire en temps de guerre.

Nous recherchons, en collaboration étroite et sympathique avec eux, tout ce qui pourra être obtenu par des moyens de conciliation, tout ce qui, dans les modalités de la censure, pourra être supprimé pou rendre les discussions politiques aussi libres que possibles.

Par conséquent nous espérons qu’à très brève échéance ce problème recevra une solution conforme à la fois au désir des hommes politiques…

M. Jules Roche. J’ai des raisons pour l’espérer aussi.

M. le président du conseil. … et aux nécessités de l’heure.

J’arrive maintenant à une question plus élevée.

Tout à l’heure, j’ai constaté avec tristesse, avec peine, que certaines paroles, sans doute mal interprétées, avaient soulevé sur les bancs de la Chambre une émotion qui risquerait de faire croire à un désaccord sur la question la plus grave qui puisse se débattre dans cette Assemblée.

Comment des Français pourraient-ils être ainsi désunis à cette heure, alors qu’il n’est pas un de nous qui envisage seulement une simple possibilité de paix sans la victoire complète ? (Applaudissements prolongés et unanimes.)

Pas un de nos collègues à l’extrême gauche ne tiendrait un autre langage à cette tribune.

M. Joseph Caillaux. Très bien !

M. le président du conseil. … ils ont été un des éléments les plus fermes et les plus agissants de la solidarité française. (Applaudissements sur les bancs du parti socialiste.) Ils étaient plus attachés par la tradition fondamentale même de leur parti aux idées de paix que les hommes appartenant à d’autres partis ; ils ont donc d’autant plus de mérite… (Dénégations sur les bancs des droites et sur d’autres bancs.)

M. le président. Laissez achever la phrase, Messieurs.

M. le marquis de Pomerou. Nous avons toujours voté, nous, toutes les demandes de crédit pour la défense nationale ! Il ne faut pas l’oublier.

M. le président du conseil. … Comment ne pas admettre avec patience, avec calme, que ces bons Français exposent leur pensée ?

Par l’attitude qu’ils ont eue hier ils méritent qu’on leur fasse crédit our demain.

Quant au Gouvernement qui n’a pas le droit de laisser planer le moindre doute sur ses intentions, il a tenu à proclamer solennellement quelles sont ses vues en face de ce problème ; il les a indiquées brièvement dans sa déclaration et j’ai remarqué avec plaisir que l’assemblée tout entière y souscrivait. (« Très bien ! Très bien ! »)

A un moment ― hélas ! lointain encore, il faut avoir le courage de le dire à ce pays (Applaudissements) qui aura le courage de l’entendre ― la question de la paix pourra se poser.

Mais c’est qu’alors nos armes auront été victorieuses (Applaudissements), c’est que notre sol sera libéré, c’est que les provinces arrachées si douloureusement du sein de la France nous auront été restituées (Vifs applaudissements unanimes), c’est que l’héroïque Belgique qui s’est laissé martyriser pour nous sera délivrée et rétablie dans l’intégralité de son indépendance politique et économique (Nouveaux applaudissements), c’est que la vaillante Serbie aura été, de même affranchie. (Applaudissements.)

Alors seulement nous pourrons penser à la paix.

Quelle sera cette paix ? Sera-ce une paix quelconque dont se contenterait une France égoïste, satisfaite de la réalisation de ses désirs personnels ? Oh ! non, Messieurs, je me refuse à croire que mon pays qui fût si beau dans les circonstances que nous avons traversées, puisse descendre à une aussi mesquine et basse conception de son rôle. La France, dans cette guerre ― est le champion du monde. (La Chambre se lève. ― Applaudissements prolongés et unanimes.)

Elle est debout, l’épée à la main, se battant pour la civilisation et pour l’indépendance des peuples. Quand elle abaissera son épée, c’est qu’elle aura obtenu toutes les garanties d’une paix durable, d’une paix solide ; c’est que par cette paix donnée au monde par la France et ses alliés toute arrière-pensée de domination tyrannique aura fait désormais place à l’idée du progrès dans la civilisation par la liberté des peuples jouissant de leur pleine autonomie. (Applaudissements prolongés.)

Voilà, Messieurs, la paix vers laquelle s’en vont les soldats de France (Vifs applaudissements), la seule qui soit digne de nous, la seule dont il puisse être question.

Puisque nous pouvons être unanimes sur ce point, puisque nous avons, hélàs ! une longue route à parcourir ensemble avant d’atteindre notre but, à quoi bon des discussions (Vifs applaudissements) et pourquoi nous séparer pendant la marche ?

M. Maginot. Ce sont des questions qui ne se posent pas.

M. le président du conseil. Ce sont, en effet, des questions qui ne se posent pas, qui ne saur

Jamais personne, à aucun moment, ne pourra faire à notre pays le reproche de prendre figure d’agresseur et de nation de proie.

Pendant plus de quarante ans, avec une plaie au flanc, il a montré combien cependant il était attaché à la paix qu’il s’est appliqué à maintenir malgré tous les défis, malgré toutes les provocations n’attendant que du triomphe du droit et de la justice la réparation du mal qui lui avait été fait. Soudain on se précipite sur lui, on s’efforce de l’écraser, de l’anéantir dans ses libertés, de tuer en lui l’un des principaux agents de civilisation du monde. (« Très bien ! Très bien ! ») On veut lui imposer, ainsi qu’autres nations civilisées, je ne sais quelle hégémonie, je ne sais quelle tyrannie qu’aucun pays digne de ce nom ne pourrait supporter ! (Applaudissements.) Il s’est dressé, il a repoussé l’agresseur, il le tient à bout de bras. Qui donc oserait dire que dans ces circonstances la France est apparue comme une nation de proie ?

C’est ailleurs qu’il faut chercher la nation de proie. Tant qu’elle gardera ses serres, son bec, ses intentions homicides, il ne saurait être question de paix avec elle. (Vifs applaudissements.) C’est seulement lorsqu’elle se sera résignée à reprendre son rang parmi les nations avec la pensée de se développer selon son génie en respectant le génie des autres (Bravos et applaudissements), c’est seulement lorsque nous l’aurons mise dans l’impossibilité d’attenter à l’indépendance des autres peuples que nous pourrons parler de la paix. (Applaudissements.)

Cette paix-là, ce sera la paix française, rêvée par nous (Vifs applaudissements) ; la paix glorieuse qui aura restauré le droit non pas seulement pour la France mais pour le monde civilisé tout entier.

Telle est sur ce point la pensée du Gouvernement. Je tenais à l’affirmer nettement afin d’éviter qu’à l’abri d’une équivoque ne vienne à naître un désaccord entre nous. (Applaudissements.)

Je m’excuse d’avoir été si long. (Dénégations sur les bancs du parti socialiste.) Je voudrais cependant ajouter que, chaque fois que dans cette atmosphère politique où traînent parfois des relents du passé, ou, de quelques sentiments d’union que nous avons animés quand nous y entrons, nous risquons, au contact d’adversaires de la veille, de voir en nous, dans les Français que nous sommes, se réveiller le vieil homme, des vellléités de polémiques surgiront, lorsqu’elles grandiront au point de nous dresser les uns contre les autres, oh ! Messieurs, dans ces minutes-là, nous tournerons nos pensées vers les tranchées, nous nous dirons qu’au même moment il y a des hommes qui sont là depuis quinze mois, qui ont dû quitter leurs familles, leurs intérêts, qui tombent pour leur patrie ou qui vont s’exposer pour elle.

Puis, nous écartant de cette ligne glorieuse, allant dans le pays, à travers les villes et les campagnes, nous évoquerons l’image de ces admirables femmes de France (Applaudissements) gardant sous leurs voiles de deuil le regard clair et l’esprit serein ; nous nous dirons qu’elles ont fait au service de la patrie le sacrifice le plus douloureux qui soit. Elles ne pleurent pas parce qu’elles savent que les leurs sont morts pour la France ; Elles ne pleurent pas parce qu’elles espèrent que ce sacrifice ne sera pas stérile ; elles ne pleurent pas parce qu’elles veulent assister à la victoire cimentée par le sang de ceux qui leur furent chers. (Vifs applaudissements.)

Alors ne donnons pas à celles-ci, ne donnons pas à ceux-là le spectacle de divisions qu’ils sont incapables de comprendre. Soyons ici leurs représentants, leurs vrais représentants. (Applaudissements.) Apportons ici leur âme, leurs espérances, leur goût de gloire et de victoire ; donnons-leur le spectacle d’un Parlement qui reflète les tranchées, d’un Parlement qui reflète les sentiments du pays. (Applaudissements.)

Messieurs, si ces pensées ses présentent à notre esprit dans les moments où quelque mauvais démon risquera de nous pousser à la division, alors je suis sûr qu’un souffle de solidarité passera sur nous et que nous nous rapprocherons aisément. Nous resterons unis comme dans ces belles journées dont le souvenir demeurera impérissable, comme au début de la guerre, comme aux heures où nous entendions les paroles magnifiques de mon prédécesseur et tous, debout, nous cirerons : vers la victoire ! Vive la France ! (Tous les députés se lèvent. ― Applaudissements prolongés ― M. le président du conseil, de retour à son banc, reçoit les félicitations de ses collègues et de ses amis.)

[…]