Elysées 2012

Un été qui se finit tôt

La rentrée se fait, d'habitude, plutôt vers le 25 Août : ce devait être le 24, jour du 1e conseil des ministres et de l'annonce des nouvelles mesures budgétaires et fiscales. Las, la crise de la dette, comme on dit, l'effondrement des bourses, les marchés qui s'affolent...

La personnification

Il y a quelque chose de spectaculaire dans la crise actuelle : la manière dont la presse par le des marchés, de la bourses. Un acteur personnifié : les marchés ont peur ; sont impatients ; sont irrationnels ….

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On se souvient d’un de Gaulle déclarant que la politique de la France ne se fait pas à la corbeille qui était moins une réalité qu’une injonction politique.
Sauf que ce ne revient pas du tout au même de parler de corbeille ou de marché. La première a un je ne sais quoi de misérable, de pitoyable, de mesquin quand le second, deus ex machina, venant régenter le reste de l’actualité, vient s’inviter à la table des agapes estivales toutes destinées initialement à une veillée d’armes politique avant le grand tournoi mais qui subitement tournent au jeu de massacre fiduciaire

 

Le registre de la psychologie

Il faut rassurer ; les marchés s'affolent ... les termes tournent toujours autour du même terme de la peur. C'est ce même thème qui fait le lit, on le sait, d'à peu près tous les discours de Sarkozy :

Schizophrénie

C'est le mot qui vient spontanément à l'esprit tant, paradoxalement les marchés si prompts à en appeler à la réalité, semblent la perdre complètement, engoncés dans une logique infernale, furieusement contradictoire.

Car après tout, comment qualifier une attitude qui est baissière quand les risques de déficit s'avèrent croissants et dangereux; mais en même temps joue sur la même baisse, une fois des mesures de rigueur prises, par crainte que celles-ci n'affectent les perspectives déjà faibles de croissance mondiale. Vouloir le tout et son contraire, cela s'appelle contradiction, au mieux - absurdité - au pire. Tout semble se passer comme si les marchés obéissaient à une logique propre, qui n'aurait d'autre canons que les siens propres, déconnectés du réel.

Impuissance

Comme si, quoiqu'on fasse, cela devait revenir au même. Ce qui se nomme effectivement impuissance. Ou que les mesures toujours restassent insuffisantes. Phénomène déjà observé en 2008 où, après le sauvetage du système bancaire, les marchés se permirent de critiquer les déficits publics qui, après tout, se sont quand même aggravés par cette mutualisation publique de la dette privée.

C'est bien ceci que refuse l'électorat : la soumission à une logique d'abandon qui renoncerait à toute rupture en abandonnant les politiques aux intérêts privés. La dénégation du politique au profit exclusif d'un capitalisme financier.

Cette impuissance, comment mieux la souligner, qu'après la réaction au mini sommet Merckel-Sarkozy du 16 Août ?

 


voir reportage AFP


Les matins d'été - Jacques Delors par franceculture