Elysées 2012

Jean-Luc Mélenchon veut séduire les électeurs déçus par l'accord PS-EELV

 

Se présenter comme le seul recours à gauche de la gauche, c'est aujourd'hui la stratégie de Jean-Luc Mélenchon. Face à des candidats d'extrême gauche qui peinent à se faire connaître et à un candidat PS accusé de se plier au diktat des marchés, le député européen a déploré, dimanche 20 septembre, le "discours de témoignage" qui sera désormais, selon lui, celui d'Europe Ecologie-Les Verts après son accord avec le PS.

"Pour nous, c'est une grosse déception. On espérait avoir Europe Ecologie-Les Verts plutôt de notre côté", a déclaré le candidat du Front de gauche (Parti communiste, Parti de gauche, Gauche unitaire), dimanche 20 novembre, sur France 3, évoquant des sujets comme la "VIe République" ou le retour à la retraite à 60 ans.

"IL VA FALLOIR RAMER DOUBLE"

"On attendait leur renfort, pour qu'il y ait plusieurs voix qui disent la même chose, explique-t-il au Monde. Ça va être plus compliqué, maintenant, d'expliquer qu'on peut faire autrement. Il va falloir ramer double."

Pour M. Mélenchon, "le plus problématique", c'est le "ralliement (d'EELV) à la politique d'austérité". "En signant ce texte, les écologistes se sont ralliés à l'austérité de gauche, puisqu'ils sont d'accord avec le retour à 3 % en 2013 et l'équilibre des comptes publics absolu - c'est-à-dire plus de dette, plus de déficit en 2017", a-t-il dit sur France 3. Désormais, pour le député européen, le PS et EELV sont à mettre dans le même sac.

L'objectif est de séduire les électeurs écologistes qui seraient déçus par cet accord. "Pour un écologiste aujourd'hui, a-t-il déclaré, c'est plus facile de voter Front de gauche, parce qu'il y a un référendum à la clé, que de voter pour un accord où on continue à produire du combustible nucléaire." En raison d'un désaccord interne sur le sujet - le PCF est pour le nucléaire, le PG contre -, le Front de gauche a en effet choisi le référendum formule pour trancher la question. M. Mélenchon, qui a proposé en vain au PS et à EELV d'en débattre, rappelle aussi avec gourmandise qu'un référendum sur le nucléaire faisait déjà partie des 110 propositions de François Mitterrand en 1981.

Outre le débat sur le nucléaire, M. Mélenchon propose la nationalisation de l'énergie, un grand service public de l'eau et l'interdiction des OGM en plein champ.


Raphaëlle Besse Desmoulières