Elysées 2012

Le pouvoir d'achat, priorité des Français pour l'élection présidentielle

Les Français veulent un président capable de "changer véritablement les choses". Ils se détermineront d'abord sur des "propositions" et des "idées". Jusque-là, rien d'étonnant. Sans surprise, non plus, c'est en fonction de la capacité des candidats à "faire face à la crise", beaucoup plus que pour "manifester un mécontentement" ou par adhésion à une "personnalité" qu'ils feront leur choix.

Si elle confirme que les enjeux économiques et sociaux sont ceux qui préoccupent le plus les Français, loin devant l'insécurité, le fonctionnement de la justice, l'environnement, le nucléaire ou les inégalités hommes-femmes, l'enquête réalisée par Ipsos-Logica Business Consulting permet toutefois de préciser les choses.

D'abord, les électeurs distinguent ce qui les préoccupe pour le pays et ce qui les concerne personnellement. Le chômage, les déficits publics, les inégalités sociales et l'immigration appartiennent à la première catégorie. Trois sujets, en revanche, les préoccupent tout particulièrement en tant qu'individus : les retraites, les impôts et, très loin devant tout le reste, le pouvoir d'achat.

RALLIER L'ÉLECTORAT FRONTISTE

Selon les électorats, toutefois, la hiérarchie des attentes est différente. En 2007, Nicolas Sarkozy avait promis d'être "le président du pouvoir d'achat". Aujourd'hui, son électorat est moins directement sensible à cette question, qui constitue cependant la préoccupation majeure de tous les autres électorats.

En revanche, sa base électorale reste particulièrement sensible aux autres thèmes mis en avant pendant sa précédente campagne : l'insécurité, qui inquiète 15 % des Français à titre individuel, préoccupe 23 % des électeurs de M. Sarkozy. L'immigration, thème sensible pour 11% des Français, concerne 14 % des électeurs du chef de l'Etat.

En termes d'attente, les électeurs de Marine Le Pen sont cependant – et de loin – les plus exigeants. Comme ceux de François Bayrou, de François Hollande ou de Jean-Luc Mélenchon, ils placent au premier rang de leurs préoccupations le pouvoir d'achat et les retraites. Ils sont en revanche beaucoup plus préoccupés que les électeurs de gauche par les hausses d'impôts, l'insécurité et l'immigration – ce qui les rapproche de l'électorat sarkozyste.

En 2012, une des clés de la victoire, si le second tour les oppose, sera la capacité de Nicolas Sarkozy et de François Hollande à rallier les électeurs de Marine Le Pen.

A ce jour, ces derniers font nettement plus confiance au président sortant qu'au candidat socialiste pour faire face à une crise internationale et prendre des décisions difficiles (70 % contre 28 %), pour lutter contre l'insécurité (67 % contre 30 %), mieux faire fonctionner l'Europe (64 % contre 34 %) et les protéger des conséquences de la crise économique (56 % contre 42 %).
Thomas Wieder