Elysées 2012

A Nice, Marine Le Pen entre dédiabolisation et starification

Le Front National, version Marine Le Pen, c'est désormais string et teasing. Pour l'ouverture de ces premières journées d'été avec la nouvelle présidente du parti d'extrême droite, la flamme tricolore, symbole du parti depuis sa création a disparu du décor de fond, tricolore tout de même, de l'immense tribune du palais des congrès de Nice. La petite flamme n'apparaît plus que sur des petits strings en coton blanc en vente à la boutique du FN, au milieu des briquets et des casquettes.
De même que ces journées d'été ne sont plus celles du FN mais «les journées d'été Marine 2012». «Elle a quand même pris un peu la grosse tête», confie un membre du bureau politique. Une manière de se poser pour elle en candidate à la présidentielle, au dessus des partis.
Quant au teasing, il a été pratiqué, tout au long de la matinée de samedi, par les cadres du parti pour annoncer le ralliement «d'une importante personnalité issue de la société civile dont le nom allait être divulgué en début d'après-midi seulement sur un site Internet».
Vers 13 heures, le nom d'Yves Bertrand, ancien patron des Renseignements généraux était révélé. Sur le site de causeur.fr, l'ancien grand flic déclare qu'il faut «arrêter avec la diabolisation de Marine Le Pen, injuste et absurde à cause de son nom. Marine Le Pen est sympathique, respectable et républicaine».
Plus tard, Paul-Marie Couteaux, ancien député européen villiériste et compagnon de route du FN depuis quelques temps, a franchi un pas supplémentaire en déclarant sa flamme à la présidente du FN. «Je suis heureux de pouvoir vous dire oui avec confiance, conscience et impatience, que nous gaullistes orphelins et souverainistes dispersés, nous sommes prêts à combattre avec côtés».
Ce FN ripoliné par Marine le Pen n'est, en tous cas, du goût d'Yvan Benedetti, un des partisans de Bruno Gollnisch, exclu en juin du FN. Cet ancien militant de l'Oeuvre française, groupuscule ouvertement fasciste, tenait samedi une conférence de presse pour dénoncer le ralliement de Marine Le Pen aux valeurs du système, selon lui.

CHRISTOPHE FORCARI


Libération