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Brèves

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A la terrasse d'un café non loin de chez moi ! Cette fin d'après-midi. L'un regarde l'autre payer avec son téléphone et grommelle à cause de cette concession à la moderité et cet assaut de technologie devant quoi, manifestement il regimbe.

Ah et comment va-t-on faire demain si on n'a pas de téléphone ?

Déjà qu'il faut Internet pour déclarer ses impôts. C'est comme en Chine y a plus d'argent ! on paye tout en carte. Pour nous surveiller c'est sûr.

On n'est plus libre ! C'est pire que le communisme.

 

Pourquoi ai-je songé aux Brèves de Comptoir ?

Pour l'absurdité sans conteste même si ici elle n'est pas voulue.

Il y a quelque chose de l'ordre du vertige qui vous prend à mesurer la distance sidérale entre ce qui peut se dire ici, la réalité et le discours convenu et officiel des classes dirigeantes. Que l'auto-proclamé bon sens populaire sollicite souvent trop la patience et notre humanisme, j'en conviens. Qu'il soit de bon ton de toiser avec un mépris à peine poli cette humanité qu'on nomme peuple, quitte à parler de populisme, je ne l'admettrai jamais.

J'ai en réalité infini respect pour cette démocratie si fragile qui parvient à avancer, vaille que vaille, avec une bourgeoisie aussi vaniteuse et impropre à se remettre en question et une base si aisément encline à s'enflammer, à hurler au complot, à patauger dans les mêmes fétides préjugés. J'y vois un espoir mais l'impossible consolation.

Oui, Rousseau avait raison, la sottise se répartissant harmonieusement tout au long de l'échiquier politique ne manque pas de s'annuler au profit du peu de rationalité que le système parvient à laisser filer. Non, contrairement à ce qu'is crurent tous, de Robespierre à Jaurès ; de Jules Ferry à Blum éducation, instruction n'y changent pas grand chose. Le combat contre les préjugés est perdu d'avance ; jamais la raison même développée, ne prémunit contre la bêtise, l'erreur ; voire l'horreur.

Alors mieux vaut en rire !