Bloc-Notes 2017
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Gauche ? Qu'est-ce qu'être de gauche ?

Cette réflexion que j'avais entamée, mais non achevée, il y a presque dix ans, je voudrais la reprendre ici

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3) Clivage donc qui demeure mais entre quoi et quoi ?

Se poser la question revient effectivement à se demander ce que gauche signifie - et donc droite. On peut bien admettre que ce clivage qui a structuré depuis si longtemps la vie politique française a changé de sens - tout en admettant qu'il persiste.

depuis les années 1980, d’autres clivages structurants sont venus bousculer, ou déborder, la traditionnelle opposition droite-gauche. Le premier se joue autour de l’idée de la souveraineté et de la question nationale (…) A partir des années 1980, en effet, s’installe face au mouvement en profondeur de la mondialisation le clivage entre France ouverte et France fermée
Rosanvallon

C'est en tout cas la thèse de Rosanvallon dans cet ITV accordée au Monde :

Mais c'est trop peu dire ! et omettre, notamment, de grands événements comme la Commune de Paris qui entre de plain pied dans la légende de la gauche ou, plus décisif encore, la longue hégémonie de la théorie marxiste sur la gauche française jusque dans les années 80.

Mais c'est assez dire que dans tout ceci se rejoignent à la fois des facteurs économiques et sociaux - classe sociale à quoi l'on s'estime appartenir - et un facteur idéologique. C'est-à-dire à la fois une représentation du présent - comment on voit sa place dans la société - et le futur - comment on la voudrait voir évoluer.

Bouleversements

Or, sur chacun de ces deux points, il serait stupide de ne pas constater que toutes les lignes ont bougé :

Dans la mesure où gauche et droite se définissent finalement l'une par rapport à l'autre, il n'est pas étonnant qu'elles soient affectées, chacune pour leur part, par ces bouleversements - ce que traduit assez bien la campagne présidentielle de cette année :

Une constante pourtant

Sous des formes certes diverses, cette confrontation de deux tendances se perpétue parfois même jusque dans ses ancrages régionaux ou territoriaux. De Gaulle, on l'a vu, y voyait une expression du binôme ordre/progrès qui résumait à lui seul les courants divers traversant le peuple. D'où la nécessité d'une culture du compromis, du débat et d'une présidence qui fût au dessus des partis pour exercer son rôle à la fois d'arbitre et de guide. Dans la logique républicaine, le compromis et le débat sont assurés par le parlement ; la fonction arbitrale par l'exécutif. C'est assez dire que le débat soulevé par le veto royal en 89 se poursuivra tout au long de notre histoire républicaine sous la forme de l'équilibre sans cesse à trouver et, sans doute, à réinventer, entre l'exécutif et le législatif où s'opposent invariablement une culture de l'efficacité, du pragmatisme, d'un côté, et, de l'autre, goût des idées, nécessité de la réflexion.

Car il est assez clair que la permanence de ce clivage peut être entendue par deux côtés :

autant l’élection parlementaire permet l’expression d’un pluralisme et d’une extension des formes partisanes, autant l’élection présidentielle conduit, au contraire, à une polarisation des forces. Rosanvallon

Le traumatisme du 21 janvier

 

 

 


1) comment oublier que décider vient de de-caedere - caedo signifiant précisément couper, trancher - ni que d'ailleurs fort logiquement trancher signifie prendre une décision.

2) exécuter, d'ailleurs, qui signifie passer du virtuel au réel, mettre en œuvre une décision de justice, mais donc aussi mettre à mort vient de exsequi « suivre jusqu'au bout, d'où accomplir, achever et poursuivre en justice ; punir