Bloc-Notes 2016
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Le crime majeur

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Il réside selon moi moins dans cette dérive que l'on aime dans les cercles autorisés nommer populiste pour mieux s'en démarquer que dans ces réflexes identitaires que, d'abord sous l'égide du souverainisme, on laissa se propager sans y répondre.

Ne pas s'y tromper : la campagne brittanique aura comporté son lot plus que suffisant de délires et de haines anti-immigrés et parfois plus simplement xénophobes. Derrière tout ceci une vomissure dont les extrêmes droites se sont depuis longtemps emparé et qui gagne avec une rapidité contagiruse plus qu'inquiétante.

Crime moral ! Faute politique !

Ecumes évidemment que ces demandes un peu absurdes de referendum en France, aux Pays-Bas et que sais-je encore.

L'Europe est désormais prise à son propre piège : quoiqu'elle fasse, elle perdra. Qu'elle cède, pour se redonner une virginité démocratique, et inévitablement elle explosera. La défiance populaire est trop lourde, désormais. Qu'elle récuse ces demandes et aille de l'avant de son propre chef et inévitablement le reproche de technocratisation s'amplifiera ainsi que le déni de démocratie.

Toute la presse s'exclame en appelant à une refondation de l'Europe. Logique. Rien ne serait pire que de continuer comme avant, dit-on, ici et là ! Certes. Mais on le fera néanmoins. Rappelons-nous 2002 : on en aura dit à peu près la même chose.

Les politiques, autant que les technocrates d'ailleurs, ergotent sur de vieux logiciels ; croient pouvoir préparer l'avenir avec des visées du XIXe - même pas du XXe et sont même incapables d'anticiper les périls environnementaux.

Pour en sortir il faudrait un de ces monstres comme l'Histoire en sécrète parfois ! Je ne le vois poindre ni à Paris, ni à Berlin ; moins encore à Londres.

L'histoire n'est jamais écrite d'avance et comme l'écrivait autrefois E Morin parfois c'est du comble de la catastrophe que surgit l'improbable. Mais si l'histoire sait se faire rusée, il en faudra bien de réinvention du politique pour sortir de la nasse fasciste qui pointe.

Repartir d'une page blanche ? mais n'est-ce pas là un phantasme de cartésien; L'événement n'efface ni les tentations totalitaires, ni les replis frileux ; ni les obsessions libérales ni la mondialisation ; encore moins les divisions internes si criantes quand il s'agit de la France et de l'Allemagne.

Sans doute aurons-nous demain rendez-vous avec l'Histoire mais qui saura saisir l'opportunité ?

Pendant ce temps-là les foules braillent pour clébrer je ne sais quelle victoire de foot ! Le tragique toujours se drape de futilité.