Chronique du quinquennat

Semaine 1
(15 au 22 mai)

Un président qui s'installe et qui immédiatement s'en va courir de conférences internationales en sommets américains ; un gouvernement qui se forme et qui, à défaut d'enthousiasmer, détonne par la promesse tenue de la parité ; par ces tout nouveaux visages confirmant à quelques exceptions près, le passage de relais à une autre génération qui n'est même plus celle de 97 ; quelques couacs ; quelques grincements ...

Une droite bien embarrassée d'avoir peu à critiquer puisque rien n'a encore vraiment été fait ; qui camoufle comme elle peut des divisions lourdes de promesses et de menaces ; un Mélenchon qui se cherche une place et qui aura du mal à la trouver après les envolées présidentielles ; une le Pen en embuscade prête à monnayer ses appuis, prompte surtout à jouer les trouble-fête.

Une semaine pas tout à fait comme les autre : oui l'interlude continue ! parce que jusqu'au 17 juin rien n'est véritablement fixé.

On sent les arguments s'aiguiser et les luttes se fomenter : il faudra bien ici tirer les leçons de la défaite. L'opposition est aussi faite pour cela : faire une cure de réflexion et se donner les armes et les thèmes de la campagne suivante. Les institutions sont ainsi faites que ce sera celle de 2017 et la propension qu'aura eue l'électorat de toujours retoquer les majorités sortantes - à la notable exception de 2007 même si ce fut sous l'aune de la rupture) confère à ces espérances une bonne dose de vraisemblable.

Un président qui a l'air de s'amuser et qui nargue d'une discrète pointe d'ironie ceux qui le préjugeaient incapable d'un air du vous voyez, je me débrouille et une presse qui affecte de prendre pour argent comptant des avancées qui ne sont pourtant que de savantes et diplomatiques concessions de communiqué officiel qui n'engage pas à grand chose.

Oui, décidément,ce ne sont encore que des images et un petit bruit de fond qui disent un peu, promettent beaucoup : elle préfigurent sans doute un peu de la musique des cinq prochaines années.