palimpseste Chroniques

2012

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J'avais, il y a quatre an, consacré une notule à l'élection d'Obama à la Maison Blanche en me disant sottement que l'on aurait vraiment fait un pas le jor où l'on ne considérerait même plus comme un événement l'élection d'un noir à la présidence. C'était une première, soit ! d'importance symbolique, assurément ! elle ne méritait sans doute pas cet excès d'enthousiasme pas plus que le bilan du même ne justifie cet assaut d'indignités.

Je relevais surtout la dimension religieuse que l'élection d'un nouveau suscitait invariablement quand bien même on sût, devinât ou craignît les invariables déceptions.

En quatre ans, beaucoup a changé, une crise financière est passée par là qui n'en finit pas, et ce lancinant sentiment d'une catastrophe imminente qui conditionne beaucoup de nos comportements.

En France une élection qui n'aura suscité aucune espérance ni de véritable enthousiasme au point que nul n'est surpris vraiment de la dégrongolade dans les sondages d'opinion ; aux USA, une candidature d'Obama qui provoque aussi peu d'espérance que de délirant enthousiasme il y a quatre ans ....

On peut en faire la lecture d'ANDREW DIAMOND et constater que le pays, pris dans le tourbillon de la litanie libérale est incapable désormais non seulement de lutter contre les inégalités grandissantes mais surtout incapable de le seulement vouloir ; on peut aussi se dire, simplement, que si même un Obama n'a rien pu ni voulu y faire, qui ?

La vérité qui est dévoilement tient peut-être à cette désillusion-ci qui signe à sa façon la mort du politique. Ceux-là sont des gestionnaires, le plus souvent honnêtes, mais incapables de dérouler d'autres recettes que celles sagement apprises dans la Vulgate économiste de leur bourgeoisie élitaire.

C'est ceci qui est le plus triste ou désespérant : ce sentiment qu'il n'y a rien qui se puisse faire et que tout nous échappe à moins de provoquer ou laisser se provoquer une grosse rupture dont nul ne peut imaginer ni les formes ni les conséquences.