Elysées 2012

Des intellectuels

Ce texte de Badiou sur le racisme des intellectuels paru dans Le Monde.

A la fois juste et terriblement agaçant ....

A méditer

Juste quand il écrit qu'on ne peut se contenter de faire la moue devant la montée du FN et qu'il est assurément facile, un peu trop, d'en revenir aux explications électorales paresseuses du vote protestataire ou sociologiques, mais si peu, de cette frange de la population délaissée par la mondialisation, victime , et qui n'aurait pas su ou pu prendre le train en marche.

Au fond, et ce fut vrai déjà de la vague poujadiste des années 50, on ne fait en disant cela que baptiser la difficulté et non l'expliquer. Car après tout la frange délaissée de la population pourrait tout aussi bien glisser du côté de la gauche extrême et on dispose finalement de peu d'explications satisfaisantes sur cela.

Le propos de Badiou, mais faut-il s'en étonner, consiste à s'en prendre à la fois à nos dirigeants successifs et aux intellectuels.

Le contenu de cette page nécessite une version plus récente d’Adobe Flash Player.

Obtenir le lecteur Adobe Flash

On a beaucoup accusé Mitterrand de s'être servi de l'émergence du vote FN pour conserver, reconquérir le pouvoir. La droite elle-même a parfois flirté mais jusqu'à cette dernière campagne a refusé de véritables alliances avec le FN.

Mais l'essentiel ne serait pas là mais plutôt dans la compromission intellectuelle entre les milieux dirigeants et il vise surtout les dirigeants socialistes tant de la période Mitterrand que de la période Jospin. Pas étonné que la droite soit en pointe avancée, mais manifestement dégoûté que la gauche jamais ne se soit véritablement insurgée ni n'ai lutté contre ce qu'il appelle racisme culturel.

Mais il s'en prend aux intellectuels, complices, qui ont laissé, depuis le terrain laissé libre par le communisme, libre cours à leurs préjugés bourgeois qui conjuguent à la fois un certain mépris pour le peuple et un discours convenu sur les valeurs.

Soit ! Badiou nous la joue trahison des clercs façon Julien Benda mais sans humilité.

M'agace au fond cette bonne conscience inquisitoire qui d'emblée se place elle-même au delà de ce qu'elle dénonce comme si ce fabuleux discours de vérité avait jamai évité la parole officielle, ou que Badiou échappât jamais à ce qu'il dénonce. Ce côté donneur de leçons d'un autre âge laisse rêveur.

 

S'il fallait, ce qu'à Dieu ne plaise, se résigner à expulser des gens, il serait préférable qu'on choisisse nos gouvernants plutôt que les très respectables ouvriers marocains ou maliens.