palimpseste Morale

Héraclite
Fragments

version Tannery

 

1. Quant au logos, ce logos éternellement réel, les hommes à ce sujet sont sans compréhension tant qu'on ne leur en a pas parlé et quand on commence à leur en parler. Alors que toutes choses se produisent conformément au logos, on croirait qu'ils n'en ont pas fait l'expérience. Alors qu'ils ont en fait l'expérience de paroles et de faits analogues à ceux que je décris en distinguant chaque chose selon sa nature, et en expliquant comment elle est. Les autres hommes ne savent pas ce qu'ils font étant éveillés, de même qu'ils ne savent plus ce qu'ils ont fait [en rêve] dans leur sommeil.

2. …C'est pourquoi il faut s'attacher au commun. Car le commun unit. Mais lors que le logos est commun aux êtres vivants, la plupart s’approprient leur pensée comme une chose personnelle.

3. (Le soleil a) la grandeur d'un pied humain.

4. Si la félicité résidait dans les plaisirs du corps, nous dirions que les bœufs ont la félicité quand ils trouvent du foin à brouter.

5. Vainement les hommes souillés de sang par le sang se purifient; comme si quelqu'un qui est tombé dans la boue se lavait avec de la boue. Si on voyait un homme agir ainsi on le croirait fou. Et ils prient les images des dieux, comme si on s'entretenait avec une maison. Ils ne savent pas ce que sont les dieux et les héros.

6. Le soleil est nouveau chaque jour.

7. Si tous les êtres devenaient fumée, les narines les discerneraient.

8. Ce qui s'oppose coopère, et de ce qui diverge procède la plus belle harmonie, et la lutte engendre toutes choses.

9. Un âne choisirait des chardons plutôt que de l'or.

10. Unis sont tout et non tout, convergent et divergent, consonant et dissonant; de toutes choses procède l’un et de l'un toutes choses.

11. Tout ce qui rampe a pour partage les coups.

12. Pour ceux qui entrent dans les mêmes fleuves, autres et toujours autres sont les eaux qui s'écoulent ; et les âmes à partir des liquides s'en vont en vapeurs (chaudes et sèches).
[Zénon nomme l'âme une exhalaison (chaude et sèche) sensible.]

13. Trouver son plaisir dans l'ordure.

15. Si ce n'était pas pour Dionysos qu'ils font la procession et chantent l'hymne du phallus, ce seraient des actions de la dernière impudence. C'est un seul et même être que Hadès et Dionysos, pour qui ils délirent et font les bacchants.

16. [La clarté] qui ne se couche pas, comment lui échapperait-on ?

18. Si on n'espère pas, on ne trouvera pas l'inespéré; car on ne peut le chercher, il n'est pas de voie vers lui.

21. Tout ce que nous voyons éveillés est mort, tout ce que nous voyons endormis est sommeil.

22. Ceux qui cherchent de l'or retournent beaucoup de terre et trouvent peu.

23. Si ces choses [les crimes] n'étaient pas, ils ne reconnaîtraient pas le nom de la Justice.

24. Les dieux et les hommes honorent les morts de la guerre.

25. Les plus grands malheurs (moros) obtiennent les plus grands partages.

26. L'homme dans la nuit touche une lumière, étant mort pour lui-même et vivant. Endormi, il touche ce qui est mort, ayant éteint sa vue. Éveillé, il touche ce qui est endormi.
[Proportion.]

27. Ce qui attend les hommes morts, c'est tout autre chose que leur espérance et leur opinion.

28. Celui qui est le plus estimé connaît et préserve des apparences. Mais certes la justice s'empare des artisans et des témoins du faux.

29. Les meilleurs choisissent un seul bien en échange de tous les autres, la gloire éternelle en échange des choses mortelles. La multitude se rassasie comme des troupeaux.

30. Ce monde (cet ordre du monde - cosmos), le même pour tous, aucun des dieux, aucun des hommes ne l'a fait, mais toujours il a été, est et sera, feu toujours vivant, allumé selon la mesure, éteint selon la mesure.

31. Les conversions du feu; d'abord la mer, et de la mer, la moitié terre, la moitié ouragan. La mer s'écoule (il s'écoule comme mer) et est mesurée dans (eis) le même logos qu'avant l'apparition de la terre.

[La mer est l’apeiron, la matière. Le feu est la semence.]

32. Le un, cet unique sage, ne veut pas et en même temps veut être nommé du nom de Zeus.

33. La loi, c'est aussi obéir à la volonté de un.

34. Entendant sans comprendre, ils sont comme des sourds. Cette parole témoigne à leur sujet, que présents ils sont absents.

35. Les philosophes doivent être au courant de beaucoup de choses.

36. La mort pour les âmes est devenir eau [cf. les fumées exhalées des eaux, cf. baptême], la mort pou l'eau est devenir terre. De la terre naît l'eau et de l'eau naît l'âme.

37. Les porcs se lavent avec le fumier, les oiseaux avec la poussière et la cendre.

38. Thalès, le premier astronome.

39. A Priène naquit Bias, fils de Teutamos, qui avait plus de valeur (logos) que les autres.

40. L'étendue des connaissances n'enseigne pas à avoir l'esprit ; sans quoi elle l'aurait enseigné à Hésiode et Pythagore, et encore à Xénophane et Hécatalos. (??)

41. Etre sage consiste en un seul point, qui est savoir que la pensée (gnomè) gouverne toutes choses au moyen de toutes choses.

42. Il faut éteindre l’ubris de préférence à l'incendie.

44. Le peuple doit défendre la loi comme une muraille.

45. On ne peut trouver les limites de l'âme, même en faisant toute la route, tant elle a un logos profond.

46. [Il nommait la pensée] le mal sacré.

47. Ne pas conjecturer au hasard du plus important.

48. Le nom de la flèche est vie, son œuvre est mort.
[Calembour.]

49. Nous entrons et n'entrons pas, nous sommes et ne sommes pas dans les mêmes fleuves.

50. Ceux qui ont entendu non moi mais le logos, sont d'accord que la sagesse, c'est : un est tout.

51. Ils ne comprennent pas comment ce qui s'oppose s accorde dans une identité.
L'harmonie est changement de côté (acte de tourner, va et vient, ),comme pour l'arc et la lyre.
[Cf. Lao Tseu sur l'arc.]

52. Le temps est un enfant qui joue au trictrac. Ce royaume est celui d'un enfant.

53. La guerre est mère de toutes choses, reine de toutes choses, et elle fait apparaître les uns comme dieux, les autres comme hommes, et elle fait les uns libres et les autres esclaves.

54. L'harmonie invisible est plus que l'harmonie manifeste.

55. Je fais cas de tout ce qu'on peut voir, entendre, apprendre.

57. Hésiode est maître de la plupart des choses. On sait qu'il a su la plupart des choses. Et il ne connaissait pas le jour et la nuit, car ce sont une seule et même chose.

58. [Mal et bien sont un.] Les médecins, coupant, brûlant partout, demandent un salaire, qu'ils ne méritent pas de recevoir, ayant fait [les mêmes choses] ( ?).

59. La route du [foulage ?] (la révolution de l’instrument nommé vis dans le foulage, droite et oblique ; car elle monte et en même temps tourne en cercle) droite et oblique est une seule et la même.

60. La route qui monte et qui descend est une seule et la même.

61. La mer est l'eau la plus pure et la plus souillée, buvable et salutaire pour les poissons, imbuvable et mortelle pour les hommes.

62. Les immortels sont des mortels, les mortels sont des immortels, car ils vivent la mort et meurent la vie les uns des autres.

63. [Résurrection de la chair.] Ils se lèvent devant l'être qui est là et deviennent gardes vigilants des vivants et des cadavres.

64. La foudre gouverne tout. La foudre est le feu éternel, un feu sage et auteur de l’administration du monde.

65. [Le feu est] besoin et rassasiement.

66. Le feu survenant jugera et saisira toutes choses.
[Ailleurs il nomme le feu : celui qui vit éternellement.]

67. Dieu est jour et nuit, hiver et été, rassasiement et famine.
Il change comme [le feu] qui, quand il est mêlé aux parfums, reçoit un nom selon le plaisir de chacun.

67a. [Araignée et toile, âme et corps.]
L'araignée au milieu de la toile sent dès qu'une mouche dérange un fil et y court vite, comme regrettant la perfection du fil, ainsi l'âme de l'homme quand une partie du corps est blessée y court, comme ne pouvant supporter la blessure du corps, auquel elle est solidement jointe par la proportion.

68. [H. nommait remèdes... quoi ?]

69. [Deux espèces de sacrifices, ceux des hommes parfaitement purs et les autres.]

70. [Les opinions des hommes :] jeux d'enfants.

71. … celui quine savait plus où menait la route.

72. Ce logos qui gouverne l'ensemble de toutes choses (tout l'univers), avec lequel ils ont continuellement le plus étroit commerce, ils en sont séparés, et les choses qu'ils rencontrent chaque jour leur paraissent étrangères.

73. … il ne faut pas parler et agir comme endormant.

74. [Ne pas faire comme les enfants des parents ( ? ?).]

75. [Ceux qui dorment] sont ouvriers et coopérateurs de ce qui se produit dans le monde.

76. Le feu vit la mort de la terre, l'air vit la mort du feu, l'eau vit la mort de l'air, la terre vit la mort de l'eau. La mort du feu est naissance de l'air, la mort de l'air est naissance de l'eau. (Donc air == âme.) La mort de la terre est de naître comme eau, et la mort de l'eau de naître comme air, et de l'air, comme feu, et ainsi de suite.
[La série change.]

77. Pour les âmes devenir humides est délices ou mort.
[Délices, c'est pour elles la chute dans la naissance, le devenir ().]
Nous vivons leur mort (des âmes) et elles vivent notre mort.

78. Le comportement humain n'enferme pas les connaissances ; le divin si.

79. L'homme est regardé comme sans raison par rapport à la divinité () comme l'enfant (nouveau-né) par rapport à l’homme.

80. Il faut savoir que la guerre est liaison, union (ó), que la justice est lutte, que toutes choses se produisent conformément à la lutte.

81. [L'art des rhéteurs : ] x àó chef des couteaux (ou épées).

82. Le plus beau singe est laid comparé à l'espèce humaine.

83. L'homme le plus sage comparé à Dieu est un singe pour la sagesse, la beauté et le reste.

85. Lutter contre le cœur est dur. Car tout ce qu'il veut, on l'achète au prix de l'âme (de la vie ?).
[i.e. on mourrait pour obtenir ce que le cœur désire. Il est plus pénible de renoncer au désir du cœur qu'à la vie.]

86. [La plupart des choses divines] échappent à la connaissance par manque de foi.

87. L'homme mou aime à chaque mot être... ?

88. C'est une même chose qu'être vivant et mort, éveillé et dormant, jeune et vieux. Ces choses sont changées les unes dans les autres et de nouveau changées.

89. Pour ceux qui sont éveillés il n'y a qu'un seul et même monde.

90. Le feu est la monnaie de toutes choses et toutes choses sont la monnaie du feu, comme l'or pour les marchandises et les marchandises pour l'or.

91. On ne peut pas se baigner deux fois dans le même fleuve. [Toutes choses] se répandent et de nouveau se contractent, s'approchent et s'éloignent.

92. La sibylle avec sa bouche insensée.

93. Le maître dont l'oracle est à Delphes ne dit pas, ne cache pas, mais signifie.

94. Car le soleil ne franchira pas ses mesures. Autrement les Erinyes alliées de la Justice le surprendraient.

96. Les cadavres doivent être rejetés plus que la fange.

97. Les chiens aboient contre ceux qu'ils ne connaissent pas.

100. [Le soleil, comme surveillant et gardien des révolutions de l'année, délimite... et manifeste les changements] et les heures qui apportent toutes choses.

101. J'ai été en quête de moi-même.

101a. Les yeux sont des témoins plus précis (sûrs) que les oreilles.
[Constatation et ouï-dire.]

102. Pour Dieu toutes choses sont belles, bonnes et justes. Les hommes conçoivent les
unes comme injustes les autres comme justes.

103. L'origine et l'achèvement sont réunis dans la circonférence du cercle.
[Spirale, image du progrès intérieur.]

104. Quel est leur esprit, leur pensée? Ils obéissent aux incantations des peuples, ils ont pour instructeur la foule, ne sachant pas que la multitude est mauvaise, que les bons sont en petit nombre.

105. Homère était astrologue.

106. Un seul jour est comme (par) n'importe quel jour.

107. Les yeux et les oreilles sont de mauvais témoins pour les hommes qui ont une âme inculte.

108. De tous ceux dont j'ai entendu les discours, nul n'est parvenu à ceci, à savoir connaître qu'être sage est être séparé de toutes choses.

109. Il vaut mieux cacher son ignorance.

110. Il ne serait pas meilleur pour les hommes que tous leurs voeux soient accomplis.

111. La maladie fait trouver du plaisir dans la santé, le mal dans le bien, la famine dans l'abondance, l'épuisement dans le repos.

112. Etre raisonnable est la plus grande vertu, et la sagesse est de dire la vérité et d'agir conformément à la nature avec attention.

113. La raison est commune à tous.

114. Ceux qui parlent avec intelligence (ùó), il faut qu'ils se fortifient au moyen de ce qui est commun à [tous] [toutes choses] comme une ville avec la loi, et beaucoup plus fermement. Car toutes les lois humaines se nourrissent d'une seule loi divine. Car elle peut ce qu'elle veut et suffit à toutes choses et triomphe.

115. Le logos de l'âme est quelque chose qui s'accroît soi-même.

116. Il appartient à tous les hommes d'avoir la connaissance de soi et la sagesse.

117. L'homme quand il est ivre est conduit par un enfant tout petit et trébuche et ne fait pas attention où il va, ayant l'âme humide.

118. L'âme qui est lumière sèche est la plus sage et la meilleure.

119. L'habitude est le génie de l'homme ( à ).

120. Les limites de l'aurore et du soir sont l'ourse, et en face de l'ourse [le gardien] [le buffle?] de Zeus éthéré.

121. Il était digne des gens d'Ephèse...

122. à - marche pour s'approcher ?

123. La nature aime à être cachée.

124. Ce monde parfaitement beau était comme [des ordures ?] [de l'eau d'égout ?] coulant au hasard [chaos originel].

125. Même les boissons mélangées se séparent si on ne les agite pas.

125a. [Richesse aveugle - H. aux Éphésiens : ] Que la richesse ne vous abandonne pas pour que vous soyez convaincus de vice.

126. Les choses froides s'échauffent, les choses chaudes se refroidissent, l'humide sèche, le sec s'humecte.

126a. Selon le logos (ordre) des saisons, le sept est uni quant à la lune, séparé quant aux ourses, (sèmeio, signes de la Mémoire immortelle (comme signa, images de Dieu).

127. [Héraclite disait aux Égyptiens :] Si ce sont des dieux, pourquoi chantez-vous sur eux des chants funèbres ? Si vous chantez sur eux des chants funèbres, vous ne les prenez pas pour des dieux.

132. Les honneurs tiennent en esclavage les dieux et les hommes.

134. L'enseignement est un autre soleil pour ceux qui le reçoivent.

136. Les âmes des morts de la guerre sont plus pures que celles des morts de maladie.

137. Tout est déterminé par la destinée.

 

 


Fragments
Traduction française de Tannery (1887)

1 à 30 31 à 60 61 à 90 91 à 129

 

Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, VII 132


1. Ce verbe, qui est vrai, est toujours incompris des hommes, soit avant qu’ils ne l’entendent, soit alors qu’ils l’entendent pour la première fois. Quoique toutes choses se fassent suivant ce verbe, ils ne semblent avoir aucune expérience de paroles et de faits tels que je les expose, distinguant leur nature et disant comme ils sont. Mais les autres hommes ne s’aperçoivent pas plus de ce qu’ils font étant éveillés, qu’ils ne se souviennent de ce qu’ils ont fait en dormant.

Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, VII 133


2. Aussi faut-il suivre le (logos) commun ; mais quoiqu’il soit commun à tous, la plupart vivent comme s’ils avaient une intelligence à eux.

Aétius, Opinions, II, 21, 4


3. (le soleil) sa largeur est d’un pied.

Albert le Grand, De uegetabilibus, VI, 401


4. Si felicitas esset in delectationibus corporis, boues felices diceremus, cum inveniant orobum ad comedendum.

Anatolius [cod. Mon.gr.384, f, 58]


4a. Célébrer des sacrifices sanglants ne sert pas plus a nous purifier que la boue ne laverait la tache qu’elle a faite.(Léon Robin)

Fragmente Griechischer Theosophien, 68


5. Ils prient de telles images; c’est comme si quelqu’un parlait avec les maisons, ne sachant pas ce que sont les dieux ni les héros.(Léon Robin)

Aristote, Météorologiques, B 2, 355a 13


6. (le soleil) chaque jour nouveau.

Aristote, De sensu, 5, 443a 23


7.Si toutes choses devenaient fumée, on connaîtrait par les narines.

Aristote, Ethique à Nicomaque, Θ, 2, 1155b4


8. Ce qui est contraire est utile; ce qui lutte forme la plus belle harmonie; tout se fait par discorde. (Léon Robin)

Aristote, Ethique à Nicomaque, K5, 1176a7


9. L’âne choisirait la paille plutôt que l’or.

Ps. Aristote, Traité du Monde, 5. 396b7


10. Joignez ce qui est complet et ce qui ne l’est pas, ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses.

Ps.- Aristote, Traité du monde, 6, 401, a 8s.


11. Tout reptile se nourrit de terre.

Arius Didyne dans Eustèbe, Préparation évangélique, XV, 20, 2.


12. A ceux qui descendent dans les mêmes fleuves surviennent toujours d’autres et d’autres eaux.

Clément, Protreptique, 34, 5 .


15. Car, si ce n’était pas de Dionysos qu’on mène la pompe, en chantant le cantique aux parties honteuses, ce serait l’acte le plus éhonté, dit Héraclite ; mais c’est le même, Hadès ou Dionysos, pour qui l’on est en folie ou en délire.

Clément; Pédagogue, 99, 5.


16. Qui se cachera du feu qui ne se couche pas?

Clément, Stromates, II, 8, 1.


17. Ce n’est pas ce que pensent la plupart de ceux que l’on rencontre; ils apprennent, mais ne savent pas, quoiqu’ils se le figurent à part eux.

Clément, Stromates, II, 24, 5.


18. Sans l’espérance, vous ne trouverez pas l’inespéré qui est introuvable et inaccessible.

Clément, Stromates, II, 24, 5.


19. Ils ne savent ni écouter ni parler.

Clément, Stomates, III, 14, 1.


20. Quand ils sont nés, ils veulent vivre et subir la mort et laisser des enfants pour la mort.

Clément, Stromates, IV, 2, 4, 2.


22. Ceux qui cherchent l’or fouillent beaucoup de terre pour trouver de petites parcelles.

Clément, Stromates, IV, 10, 1.


23. On ne connaîtrait pas le mot de justice, s’il n’y avait pas de perversité.

Clément, Stromates, IV, 4, 16, 1.


24. Les dieux et les hommes honorent ceux qui succombent à la guerre.

Clément, Stromates, IV, 7, 49, 3.


25. Les plus grands morts obtiennent les plus grands sorts.

Clément, Stomates, IV, 141, 2.


26. L’homme dans la nuit, allume une lumière pour lui-même ; mort, il est éteint. Mais vivant, dans son sommeil et les yeux éteints, il brûle plus que le mort ; éveillé, plus que s’il dort.

Clément, Stromates, IV, 22, 144, 3.


27. Les hommes n’espèrent ni ne croient ce qui les attend après la mort.

Clément, Stromates, V, 1, 9, 3.


28. L’homme éprouvé sait conserver ses opinions ; le châtiment atteindra les artisans de mensonge et les faux témoins.

Clément, Stromates, V, 14, 104, 2.


30. Ce monde été fait, par aucun des dieux ni par aucun des hommes ; il a toujours été et sera toujours feu éternellement vivant, s’allumant par mesure et s’éteignant par mesure.

Clément, Stromaque, V, 14, 104, 3.


31. Les changements du feu sont d’abord la mer, et, de la mer, pour moitié terre, moitié prestère. La mer se répand et se mesure au même compte qu’avant que la terre ne fût.

Clément, Stromates, V, 115, 1.


32. L’un, qui seul est sage, veut et ne veut pas être appelé du nom de Zeus.

Clément, Stromates, V, 14, 115, 2.


33. La loi et la sentence est d’obéir à l’un.

Clément, Stromates, V, 115, 3. & Préparation évangélique, XIII, 13, 42.


34. Les inintelligents qui écoutent ressemblent à des sourds ; le proverbe témoigne que, tout présents qu’ils soient, ils sont absents.

Clément, Stromates, VI, 17, 2.


36. Pour les âmes, la mort est de devenir eau ; pour l’eau, la mort est de devenir terre ; mais de la terre vient l’eau, de l’eau vient l’âme.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, I, 88.


39. Dans Priène, vivait Bias, fils de Teutame, dont on parle plus que des autres.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 1.


40. La polymathie n’enseigne pas l’intelligence; elle eût enseigné Pythagore,
Xénophane et Hécatée.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 1.


41. II n’y a qu’une chose sage, c’est de connaître la pensée qui peut tout gouverner partout.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 2.


43. Mieux vaut étouffer la démesure qu’un incendie.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 2.


44. Le peuple doit combattre pour la loi comme pour ses murailles.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 7.


46. La présomption est une maladie sacrée.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 1.


50. Ce n’est pas à moi, mais au logos qu’il est sage d’accorder que l’un devient toutes choses.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 2.


51. Ils ne comprennent pas comment ce qui lutte avec soi-même peut s’accorder. L’harmonie du monde est par tensions opposées, comme pour la lyre et pour l’arc.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 4.


52. L’Éternel est un enfant qui joue à la pettie ; la royauté est a un enfant.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 4.


53. La guerre est père de tout, roi de tout, a désigné ceux-ci comme dieux, ceux-là comme hommes, ceux-ci comme esclaves, ceux-la comme libres.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 5.


54. Il y a une harmonie dérobée, meilleure que l’apparente et où le dieu a mêlé et profondément caché les différences et les diversités.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 15.


55. Ce qu’on voit, ce qu’on entend, ce qu’on apprend, voilà ce que j’estime davantage.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 6.


56. Les hommes se trompent pour la connaissance des choses évidentes, comme Homère qui fut le plus sage des Grecs. Des enfants, qui faisaient la chasse à leur vermine, l’ont trompé en disant: « Ce que nous voyons et prenons, nous le laissons; ce que nous ne voyons ni prenons, nous l’emportons ».

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 2.


57. La foule a pour maître Hésiode ; elle prend pour le plus grand savant celui qui ne sait pas ce qu’est le jour ou la nuit ; car c’est une même chose.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 3.


58. Les médecins taillent, brûlent, torturent de toute façon les malades et, leur faisant un bien qui est la même chose qu’une maladie, réclament une récompense qu’ils ne méritent guère.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 4.


60. Un même chemin en haut, en bas.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 5.


61. La mer est l’eau la plus pure et la plus souillée ; potable et salutaire aux poissons, elle est non potable et funeste pour les hommes.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 6.


62. Les immortels sont mortels et les mortels, immortels ; la vie des uns est la mort des autres, la mort des uns, la vie des autres.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 6.


63. De là ils s’élèvent et deviennent gardiens vigilants des vivants et des morts.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.


64. La foudre est au gouvernail de l’univers.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.


65. Le feu est indigence et satiété.(Léon Robin)

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.


66. Le feu survenant jugera et dévorera toutes choses.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.


67. Le dieu est jour-nuit, hiver-été, guerre-paix, satiété-faim. Il se change comme quand on y mêle des parfums ; alors on le nomme suivant leur odeur.

Marc Aurèle, Pensées, IV, 46 ; Maxime de Tyr. XII ; Plutarque de E. 18. 392c.


76. Mort du feu, naissance pour l’air ; mort de l’air, naissance pour l’eau.

Celse, dans Origène, Contre Celse, VI, 12.


78. Le naturel humain n’a pas de raison, le divin en a.

Celse, dans Origène, Contre Celse, VI, 42.


80. Il faut savoir que la guerre est commune, la justice discorde, que tout se fait et se détruit par discorde.

Platon, Hippias majeur, 289 a.


82. Le plus beau singe est laid en regard du genre humain.

Platon, Hippias majeur, 289 b.


83. L’homme le plus sage parait un singe devant Dieu.

Aristote, Ethique à Eudème, B 7, 1223 b 23 s.


85. Il est difficile de résister à la colère ; elle fait bon marché de l’âme.

Clément, Stromates, V, 13, 88, 4.


86. Cacher les profondeurs de la science est une bonne défiance ; elle ne se laisse pas méconnaître.

Plutarque, De audientis poetis, 28 D.


87. L’homme niais est mis hors de lui par tout discours.

Plutarque, Consolation d’Apollonius, 106 E.


88. Même chose ce qui vit et ce qui est mort, ce qui est éveillé et ce qui dort, ce qui est jeune et ce qui est vieux ; car le changement de l’un donne l’autre, et réciproquement.

Plutarque, Sur l’E de Delphes, 388 DE.


90. Contre le feu se changent toutes choses et contre toutes choses le feu, comme les biens contre l’or et l’or contre les biens.

Plutarque, Sur l’E de Delphes, 392 B.


91. On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve.

Plutarque, Sur les oracles de la Pythie 397 A.


92. La sibylle, de sa bouche en fureur, jette des paroles qui ne font pas rire, qui ne sont pas ornées et fardées, mais le dieu prolonge sa voix pendant mille ans.


93. Le dieu dont l’oracle est à Delphes ne révèle pas, ne cache pas, mais il indique.


94. Le Soleil ne dépassera pas les mesures ; sinon, les Erynnies, suivantes de Zeus, sauront bien le trouver.


95. II vaut mieux cacher son ignorance; mais cela est difficile quand on se laisse aller à l’inattention ou à l’ivresse.


96. Les morts sont à rejeter encore plus que le fumier.


97. Les chiens aboient après ceux qu’ils ne connaissent pas.


98. Les âmes flairent dans l’Hadès.


99. Sans le Soleil, on aurait la nuit.


101. Je me suis cherché moi-même.


104. Quel est leur esprit ou leur intelligence?


107. Ce sont de mauvais témoins pour les hommes que les yeux et les oreilles quand les âmes sont barbares.


108. De tous ceux dont j’ai entendu les discours, aucun n’est arrivé à savoir que ce qui est sage est séparé de toutes choses.


110. II n’est pas préférable pour les hommes de devenir ce qu’ils veulent.


111. C’est la maladie qui rend la santé douce et bonne ; c’est la faim qui fait de même désirer la satiété, et la fatigue, le repos.


114. Ceux qui parlent avec intelligence doivent s’appuyer sur l’intelligence commune à tous, comme une cité sur la loi, et même beaucoup plus fort. Car toutes les lois humaines sont nourries par une seule divine, qui domine autant qu’elle le veut, qui suffit à tout et vient à bout de tout.


117. L’homme ivre est guidé par un jeune enfant ; il chancelle, ne sait où il va ; c’est que son âme est humide.


118. Où la terre est sèche, est l’âme la plus sage et la meilleure.L’âme sèche est la plus sage et la meilleure. L’âme la plus sage est une lueur sèche.
C’est l’âme sèche, la meilleure, celle qui traverse le corps comme un éclair la nuée.

119. Le caractère pour l’homme est le daimone.

120. De l’aurore et du soir les limites sont l’Ourse, et, en face de l’Ourse, le Gardien de Zeus sublime (l’Arcture).

121. Les Ephésiens méritent que tous ceux qui ont âge d’homme meurent, que les enfants perdent leur patrie, eux qui ont chassé Hermodore, le meilleur d’entre eux, en disant: « Que parmi nous il n’y en ait pas de meilleur; s’il y en a un, qu’il aille vivre ailleurs ».

129. Pythagore, fils de Mnésarque, plus que tout homme s’est appliqué a l’étude, et recueillant ces écrits il s’est fait sa sagesse, polymathie, méchant art.