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Sottise, malhonnêteté, démesure
Ou le libéral propre sur lui pris en flagrant délit d'autoritarisme

 

Ce pseudo-colloque, tenu à la Sorbonne supposé en découdre avec le wokisme !

Sans doute faudrait-il s'attacher à comprendre ce qu'est ce machin-chose qu'improprement on nomme wokisme. Après tout je ne déteste pas la controverse et il semblerait bien plutôt qu'elle fût de l'essence même de la recherche et de la démarche scientifique. Après tout, j'aurai été moi-même agacé par certaines des dérives observées ici ou là, tant autour de la question coloniale - les statues déboulonnées par exemple - que sur la question du genre - la propension à voir partout une hégémonie du mâle blanc et la nécessité d'une guerre pour y mettre fin - Autant de débats qui mériteraient d'être rationnellement menés.

Mais quoi, un colloque univoque, où toutes les interventions pointaient dans la même direction dénégatrice sans qu'un réel débat puisse en surgir puisqu'aucun espace pour des réponses ou questions suite aux interventions n'avait été prévu, peut-il avoir quoique ce soit de scientifique ? Ici on ne parla pas ensemble ; on asséna invectives sur anathèmes, en un soliloque qui, en d'autres temps, eût prêté à rire.

Mais quoi ? un colloque initié par un ministre de l’Éducation visant clairement à indiquer ce qui doit être pensé, transmis et enseigné saurait-il être autre chose que, bien pire que de la censure, l'établissement d'une pensée officielle ? Rajoutons à cela les invectives conjointement menées avec Vidal, ministre de l'Enseignement Supérieur, contre l'islamo-gauchisme et il devient difficile de n'y pas suspecter une offensive délétère ressemblant à s'y méprendre à une mainmise idéologique.

Je n'aime pas ces pseudo-concepts, importés à la hâte des luttes US contre les ségrégations raciales sans même qu'on s'interroge sur leur pertinence en France. Je déteste ces manipulations paresseuses qui ressemblent plus à des prêts-à-penser qu'à des outils de recherche. Je m'inquiète d'une liberté de la recherche qu'on paraît désormais vouloir mesurer au millimètre…

Revoici l'Ordre moral d'Albert de Broglie ? Doit-on demain craindre quelque autodafé ?

Pourtant il y a de quoi penser derrière tout cela :

Mais l'heure n'est plus à la prudence ou à la méthode. Mais à l'invective.

Ce n'est pas la première fois que le libéralisme se trahit : sous la figure policée du technocrate, très vite pointe le doigt revanchard des Torquemadas d'arrière-boutique ivres de vérité, de pureté. D'ordre.