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Augures

Quand tout ceci a-t-il bien pu commencer ?

C'est à ceci que je songeai quand ce texte de Serres me passa sous les yeux. Je demeure d'ailleurs émerveillé par la sagacité de ces textes qui viennent à moi plus que je ne les cherche, parfois pour illustrer mon propos ou le conforter, parfois mystérieusement pour l'ensemencer.

C'était Kant qui me vint le premier à l'esprit lui et ses antinomies de la raison pure : cette étonnante mise en page où figurait à gauche la démonstration de la thèse, à droite celle de l'antithèse, les deux également pertinentes. Bien sûr elles suggéraient les limites de la raison - c'était déjà assez pour me plaire - surtout l'une d'elles portait sur l'impossibilité de penser un début radical.

Nous y voici !

J'aime ces récits inauguraux si obstinément ambivalents : la Genèse, l'exégèse biblique l'affirme, entremêle des textes issus de deux sources différentes ; la fondation de Rome doit sans doute tout aux jumeaux mais d'eux, remontant à Enée, à la guerre de Troie ; ailleurs, à un autre ensemencement, plus ancien. Le judaïsme doit évidemment tout à Moïse, mais qui est-il, lui, sauvé des eaux, hébreux de naissance, égyptien d'adoption ?

Non décidément, il n'est pas d'origine radicale. Les dieux eux-mêmes, ou bien en ont une, troublante et détestable - Zeus est fils et petit-fils d'infanticides, jaloux et cruels - ou totalement impensable - ce brouhaha originel, ce tohu-bohu initial qui est à la fois ce rien à partir de quoi tout se crée, mais quelque chose néanmoins …

Et tandis que les Juifs demandent des signes - σημεῖα-, et que les Grecs cherchent la sagesse
1Coe, 1, 22

S'il est pourtant un point commun à toutes les cultures, une obsession universelle à quoi l'on doit sans doute autant religions, sciences, magie ou art et tout ce qui de près ou de loin, théorique ou pratique, relève de la culture, c'est bien ce refus de l'absurde, ce déni d'un monde qui n'aurait aucun ordre ni signification - au point que les grecs le nomment justement cosmos - cette espérance qu'à certains moments, volontairement ou-par mégarde, le monde tel notre inconscient laisserait filer quelque indice, quelque trace, quelque acte manqué.

Est-ce un hasard ? Débuter quelque chose se dit parfois inaugurer, de cet acte précisément par lequel, avant de prendre des décisions importantes qui engageraient la cité, on scrutait dans le ciel les signes qui pourraient guider notre action. On le faisait parfois en lisant dans les entrailles de volatiles, le vol des corbeaux ou simplement le ciel, les étoiles, les orages.

À MADAME ROGER DES GENETTES. — [1861 ?]
Un bon sujet de roman est celui qui vient tout d'une pièce, d’un seul jet. Cest une idée mère d’ou toutes les autres découlent. On n’est pas du tout libre· d'écrire telle ou telle chose; On ne choisit pas son sujet. Voilà ce que le public ` et les critiques ne comprennent pas. Le secret des chefs-d’œuvre est la, dans la concordance du sujet et du tempérament de l’auteur. Vous avez raison, il faut parler avec respect de Lucrèce; je ne lui vois de comparable que Byron, et Byron n’a pas sa gravité, ni la sincérité de sa tristesse. La mélancolie antique me semble plus profonde que celle des modernes, qui sous-entendent tous plus ou moins l’immortalité au delà du trou noir. Mais, pour les anciens, ce trou noir était l’infini méme ; leurs rêves se dessinent et passent sur un Fond d'ébène immuable. Pas de cris, pas de convulsions, rien que la fixité d'un visage pensif. Les dieux n’étant plus et le Christ n’étant pas encore, il y a eu, de Cicéron a Marc—Aurèle, un moment unique ou l'homme seul a été. Je ne trouve nulle part cette grandeur, mais ce qui rend Lucrèce intolérable, c’est sa physique qu’il donne comme positive. C'est parce qu’il n’a pas assez douté qu’il est faible; il a voulu expliquer, conclure l S’il n’avait eu d’Epicure que l’esprit sans en avoir le système, toutes les parties de son œuvre eussent été immortelles et radicales. N’importe, nos poètes modernes sont de maigres penseurs a côté d’un tel bomme.
Flaubert Correspondance, en exergue des Mémoires d'Hadrien de M Yourcenar

Voici ère antique, dont notre inculture efface absurdement jusqu'aux dernières traces, où l'homme n'était pas seul au monde. Il ne l'a d'ailleurs jamais été - sauf peut-être à de rares époques si l'on en croit Flaubert - et s'il le crut, ces dernières années, ce ne fut en tout cas pas sans désastres que son ignorance du monde aura provoqués. N'être pas seul au monde signifie d'abord avoir quelqu'un avec qui s'entretenir qui puisse répondre aux questions ultimes - pourquoi ? - que nous nous posons ; c'est ensuite ne plus être angoissé - avoir peur peut-être encore, les démons sont parfois si terrifiants, mais au moins deviner de quoi ou qui ; c'est encore, et ce n'est pas rien, satisfaire notre curiosité en même temps que notre superbe, en nous confortant dans la certitude où nous nous complaisons que rien ne se produit au hasard, que le monde est ordonné ; c'est donc nous obliger à regarder le monde, à ne pas le compter pour quantité négligeable ; à en être solidaire. Il n'est pas de vertu sans cette solidarité-ci.

Athènes en inventant le logos nous a appris à nous méfier des apparences et, au moins avec Platon, à le chercher là-bas à l'extérieur. Il n'empêche qu'il faut bien se retourner, tenter de s'accoutumer aux éblouissements ; bref se former. Le monde y est écritoire, exercices et cahier de brouillon. Il dit notre chemin au même titre que nous le siens. Jérusalem, d'emblée, s'en fut chercher le souffle à l'extérieur et a sincèrement cru en un dieu qui se révèle et parle ; a mis ainsi le livre, le signe entre nous et le sens ; nous et le monde. Mais Platon n'a pas tout dit : la sortie de la caverne est un aller sans retour. Qui, la Vérité soutenue en un regard fier, entreprendrait de redescendre pour initier ses congénères, serait pris pour un fou et mettrait sa vie en danger. On ne délaisse pas impunément le monde. Et celui qui voue son existence au texte pour avoir cru vivante la Parole et voulu traquer le sens en tentant l'interprétation se voit pris au piège des salles d'études et de prière. On ne troque pas impunément le siècle pour la règle. Néanmoins, ce monde, puisque comblé de mystères, hanté de sylphes et de naïades, recourbé sur ses propres mensonges, illusions et pièges, encore fallait-il le regarder, l'écouter ; en être.

Hegel assurément avait raison en ceci que la conscience que l'homme a de lui et de l'objet fait qu'il ne pourra plus jamais être du monde comme le serait n'importe qu'elle pierre ou le plus faible des animaux ! Il est désormais devant ! et sa place fait question. Les plus beaux chants, les cris d'angoisse les plus poignants puisent à la source de cet effroi initial qui fait l'homme étranger en sa propre demeure. Tout ce que nous appelons culture et dont nous sommes si fiers. Mais nos croyances aussi ; au divin d'abord.

Contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, nourri de science et d'anticléricalisme, n'y peut mais : ce n'est pas le divin qui nous éloigna du monde ; pas mêmes les sciences/ Le scientisme dévoyé, sans doute ; le préjugé bien pensant, sans doute. La paresse et la sottise.

Alors, oui, il le fallut bien, à notre premier étonnement, à nos premières peurs, il fallut bien répondre, comme nous pûmes ; en nous faisant une représentation du monde, une théorie quelconque selon Comte, extrapolé de notre propre fonds, le seul être dont nous sachions quelque peu, selon Spinoza. Extrapolation, sublimation de notre propre nature, qu'importe au fond : les dieux en qui nous crûmes, que nous vénérâmes autant que craignîmes, non seulement ne nous éloignèrent pas du monde mais nous apprirent à lire en lui comme en un livre, à le servir, chérir et honorer comme s'il se fût agi des dieux eux-mêmes. Nous leur devons d'avoir évité - longtemps - la démesure. Leur silence nous y condamne.

Faut-il regarder le monde ? oui, sans doute. L'écouter surtout. Chants des oiseaux, sifflement des vents s'infiltrant dans les feuillages ; fracas des vagues : c'est de bruit dont nous sommes entourés et même notre urbanisation n'y a rien changé ; nous avons seulement changé de bruits.

Quand ceci a-t-il réellement commencé ? Qui fut-il le premier homme qui sous le gazouillis des merles ou le ululement des hiboux, soudain perçut une mélodie, un rythme ? L'a-t-il seulement cru ou ce chant était-il véritablement dans les choses que la malice d'une Muse l'aura seulement aidé à percevoir ? Je ne sais qu'une chose : la misère de la langue qui a toujours besoin d'un interprète, d'un traducteur et ne se tient jamais seule ; la musique elle chante pour tout le monde d'où qu'il vienne, de quelque terre où il s'imagine enraciné, de quelque conquête dont il veuille importuner ! La musique est universelle : comment le dire mieux ? Elle est le chant du monde.

Chaque fois que nous découvrîmes de tels universaux ou que nous les inventâmes ; chaque fois que nous saisîmes de tels objets qui tel le joker peut prendre tous les sens de n'en avoir aucun, nous déclenchâmes des tempêtes, des révolutions et nous offrîmes de nouvelles ères. Ce fut le cas pour la musique ; ce le fut encore pour la mathématique - qui lui est si intimement liée ; ce fut le cas pour l'argent.

Je ne m'étonne pas que, longtemps, les linguistes cherchèrent la langue universelle : les termes tonitruant du Lux Fiat !

Mais comment savoir si ce sens parfois attendu, parfois inopinément surpris, est un don des dieux ou une trouvaille dangereuse des hommes ? Comment savoir si la colère divine sur les hauteurs du Sinaï n’était pas simplement le claquement sauvage de la foudre sur la roche ou la pauvre fantaisie d'un berger trop bègue pour ne pas imaginer que la tempête ne finisse un jour cette phrase qu'il ne parvenait jamais à terminer ?

Où ceci se passa-t-il ? Au sommet de la montagne ? En plein désert ? ou dans ces étonnants paysages islandais où se meurent les failles et se rejoignent les plaques américaines et eurasiennes, où feux volcaniques et banquise paraissent avoir noué noces infernales ? où des hordes bientôt christianisées inventèrent tout barbares qu'ils fussent mais en véritables précurseurs une forme parlementaire de socialité.

Il existe, dans le monde, des lieux, rares et privilégiés, où le monde se révèle. Boule dense où les quatre éléments se nouent, puisque, parmi les rafales de vent, le feu des volcans y fait naître la terre sous l'eau et la neige, l'Islande tout entière ouvre les portes de la matière ou de l'énergie, de la nature ou du temps, de l'enfer et du ciel ; ses glaciers colossaux, ses cratères bas, ses vallées de pouzzolane noire et rouge, ses fumerolles acides tracent sur la carte et le paysage les initiales de la création. Partout en cette île, vous vivez à l'origine.

C'est en tout cas ce que suggère Serres ici : autre façon de dire que les débuts dont nous parlons, ceux-ci même que l'on inaugure, ne sont pas affaire de temps, mais de lieu. où de l'imprévisible rencontre des deux. Est-il des lieux encore qui ressemblent aux six jours turbulents de la Création ? il en est, assurément, qui dans la rudesse à quoi le climat les condamne ou le fracas volcanique des sols s'en approchent. Les temps d'avant se comptent en milliers et millions d'années : comment imaginer le monde d'avant l'homme ? Yourcenar s'y était essayée autrefois au tout début de ses Archives du Nord et je garde précieusement l'émotion ressentie devant l'apparition de ce ver nu, monstrueux qui fit s'écarter, de peur, les autres animaux. Est-ce un hasard si ce sont les mêmes images qui se glissent sous sa plume, mais je devrais dire les mêmes sons qui crissent sous sa plume ?

Baignons dans ce silence presque vierge de bruits de voix et d'outils humains, où s'entendent seuls les chants des oiseaux ou leur appel avertisseur quand un ennemi, belette ou écureuil, s'approche, le bourdonnement par myriades des moustiques, à la fois prédateurs et proies, le grondement d'un ours cherchant dans la fente d'un tronc un rayon de miel que défendent en vrombissant les abeilles, ou encore le râle d'un cerf mis en pièces par un loup-cervier.
Dans les marécages gorgés d'eau, un canard plonge, un cygne qui prend son élan pour regagner le ciel fait son énorme bruit de voiles déployées ; les couleuvres glissent silencieusement sur la mousse ou bruissent sur les feuilles sèches ; de raides herbes tremblent au haut des dunes au vent d'une mer que n'a encore salie la fumée d'aucune chaudière, l'huile d'aucun carburant, et sur laquelle ne s'est encore aventurée aucune nef.
Yourcenar Archives du Nord

Les oiseaux, empereurs des ciels encore tempétueux, mais qui d'autres alors, hormis les dieux pouvaient les fendre avec telle grâce et agilité. Au sol, toutes sortes d'animaux, triomphants de superbe tels le cerf, terrassé pourtant par un loup … mais surtout ce serpent si inquiétant parce que silencieux.

Est-il plus terrifiant que le silence ? Plus triste qu'une main tendue qu'on ne saisit pas ; que des regards qui désaprennent de se croisier .

Le monde assurément raconte une histoire que nous n'entendons même plus de l'avoir mis à tel écart de nous. Ce n'est pas de les avoir enviés de savoir voler quand nous étions cloués au sol qui nous fit admirer et respecter les oiseaux - de l'aigle impérial dont la majesté avait effectivement de quoi nous ébahir au plus léger des moineaux sautillant plus que ne volant en quête toujours de quelque graine.

Ce fut au contraire d'avoir très tôt compris qu'ils étaient la voix des dieux. Ils semblent avoir déserté en ces périodes de grande dévastation : c'est là grande poésie qui cesse de se déclamer … C'est grande tragédie : les dieux s'en sont allés qui désormais se taisent et Dieu a détourné le regard pour la seconde fois.

Flaubert n'a plus raison : ce moment n'est plus unique s'il le fut jamais. Moment que Flaubert, sans trop y regarder, pouvait trouver à hauteur des espérances : Cicéron, Marc Aurèle, Lucrèce, après tout voici élégante philosophie qui couvre le cliquetis des armes, les cruautés de guerre et les misères de l'esclavage. Mais que dire du nôtre ? Serres raconte ici que lors d'une cérémonie, où il s'agissait de célébrer à la fois l'indépendance de l’île et le parlement ici créé dès les années 980, le vol soudain de migrateurs barrant le ciel d'un immense V attira le regard de la Reine du Danemark et l'émut tant qu'elle se mit à l'applaudir. D'un geste sans parole elle venait de répondre au monde effaçant d'un seul coup le fossé que ses royales élégance et dignité avaient créé avec la foule. Même histoire ou presque que celle de ce rossignol se posant en plein concert sur le rebord du clavier et commençant à chanter comme en duo. Miracle ? ou dialogue rare peut-être mais pas si anodin avec le monde ? Ceci m'indiffère : il n'est de bonne philosophie qz de belles histoires incrustée.

Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.
Mt,3, 16

Faut-il oublier que c'est bien une colombe qui prévint Noé que les eaux s'étaient retirées, une branche d'olivier au bec ? Une colombe encore se placer au-dessus du Christ juste après qu'il fut baptisé : elle n'est rien d'autre que l'Esprit de Dieu … Oublier encore que François d'Assise prêchait aux oiseaux et parvenait même à amadouer le loup de Gubbio. Non les exemples foisonnent que nous aimons à croire légendaires, mythiques ou juste assez délicieux pour endormir encore nos enfants. Ils disent pourtant combien nous n'étions pas seuls et que dans le monde là, à côté de nous, des interlocuteurs, des messagers, des anges, des elfes, fées, sylphes …

Que se fût-il passé si d'aventure les vautours ne s'étaient pas envolés ce 21 avril 753 AD ? Comme si l'homme ne savait que faire sans cette connaissance que les dieux lui confiaient Il aura suffi que les signes fussent incertains pour que s'enclenche la violence mimétique. Remarquons en tout cas que même confuses les indications offertes par les vautours eurent le mérite de déplacer la violence sur les deux protagonistes plutôt que de la laisser se répandre. Quand la foule a la parole, trop souvent elle crie : Barabbas !

De la confusion ou du semblable, le meurtre, toujours : ce fut déjà le cas entre Caïn et Abel. Le silence inaugural nous condamne au meurtre.

Non, décidément, je ne saurai jamais si cette voix qui tonna au cour du premier jour fût réelle ou seulement le fruit du génie d'un aède qui, passant par là, sut entendre, grâce à son imagination, son savoir ou seulement son obstination, ce que personne jusqu'à lui n'avait entendu. Sous le brouhaha … une parole simple, universelle, engageante qui ne se laissait pas enfermer dans le fini des mots. Celui-ci, ce soir-là, car c'était un soir j'en suis convaincu, car il faut bien une nuit entière pour méditer cette lueur et la faire sienne, celui-là prolongea indéfiniment l'écho de la Parole originelle.

Celui-là est l'engendreur des mondes. Son ange.

Façon de parler, dirons-nous ? pas vraiment. La mère, elle aussi, sait entendre, sous les vagissements de son tout-petit, une souffrance, un désir, une peur ou simplement un susurrement d'amour. Les mères sont de la trempe des grands poètes : pourquoi, fichtre, se sont-elles fait usurper leur place ?

Et tant pis si Orphée a raison de penser que jamais les vers ne sauraient égaler la puissance de la musique : oui, bien sûr, les mots flirtent trop avec le même pour parvenir jamais à dessiner l'épaisseur de nos âmes ; oui, assurément nous avons besoin de belles pages d'écriture, brouillonne, raturée ou finement ourlée qui nous fassent rêver, réfléchir ou simplement imaginer ; de pages où les lignes sagement rangées de la partition cachent mal les bourrasques de la tempête que l'ordonnancement saccadé des notes nous offre.

Derrière toute œuvre, il y a un monde qui commence ; une aventure qui s'essaie ; il y a la caresse d'une mère … il y a un dieu qui nous enjoint d'enfin grandir. Oh bien sûr, nous n'entendrons pas tout ; ni ne comprendrons même l'essentiel. Tant pis ! Au moins aurons-nous essayé d'être mieux que ces hyènes voraces rongées de cupidité et d'envies.

On se grandit toujours de savoir encore lever les yeux au ciel et d'écouter la complainte des feuillages agités.

Peut-être, demain, les dieux cesseront-ils de détourner leur regard !

Magnificat !