Bloc-Notes 2016
index précédent suivant

Accueil ->bloc-notes->2015

- >2016 -> Macron

Elle s'en va ...

C'est parce que son départ va au-delà des circonstances et embardées ordinaires que je veux lui consacrer quelques lignes. Je pourrais résumer tout ceci par le théorème de l'inconséquence !

La presse plutôt élogieuse quant à la personne demeure bien plus nuancée sur son bilan place Vendôme. A droite c'est la curée et la violence des propos est d'autant plus crue que la bête semble à terre.

Celle qui aura magnifiquement défendu le mariage pour tous et s'y sera révélée bien meilleure orateur et débatteur qu'on ne l'imaginais déjà aura concentré sur sa tête à peu près tout ce que la droite peut renfermer de haines recuites, de sottise, de racisme, de misogynie. Fut ce parce qu'elle est femme ou noire ? ou les deux à la fois ? C'en était trop pour cette nouvelle droite qui ressemble tellement à l'ancienne, cette droite populaire qui fricote tant avec le diable qu'elle finit par lui ressembler … pour ne pas évoquer le FN et sa bave venimeuse.

Regardons l'histoire : ils ne sont pas si nombreux ces hommes politiques qui concentrèrent tant de haine : Blum ; Mendès-France ; il y a bien pire compagnie. Ah si, j'oubliais : Simone Veil au moment du vote de la loi sur l'avortement en 74 ; mais elle aura commis la pire et triple faute d'être à la fois juive, femme et traître à sa classe sociale !

Je l'ai découverte durant ces presque quatre années au ministère : elle m'avait laissé un souvenir vague lors de la campagne de 2002. De gauche assurément mais très radicale quand même.

Oui mais ! C'est vrai que l'histoire se sera chargée d'évider le radicalisme du programme de Belleville et laissa ces pionniers se rapetasser en club honorable mais poussiéreux de barbons plus centristes que batailleurs ; plus soucieux d'alliance que de projet.

Entre-temps l'histoire a changé de cap !

C'est pour cela que je parle de théorème de l'inconséquence : Macron reste ; Taubira s'en va !

A rebrousse poil, en tout cas chemin voici que les radicaux nous paraîtraient presque mériter à nouveau leur patronyme quand il ne reste du socialisme que les veules traînées de nos renoncements.

Elle est une vraie politique, solidement assise sur des principes que pus personne n'évoque. Une vraie républicaine ! Sans doute sa place au ministère devenait-elle intenable : la réforme constitutionnelle à venir est indigeste. Ne restent donc plus que des boutiquiers, les experts en tout genre en petites trahisons ordinaires et ce libéralisme rampant et sectaire qui leur sert de viatique - je n'ose même plus écrire pensée.

Tant pis pour eux ! tant pis pour nous !

Refermons vite cette parenthèse détestable.