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Primaires ....
J'adore les revenants. Celui-ci en est un. Auto-blanchi de l'affaire Bygmalion sous prétexte qu'il n'eût pas encore été mis en examen, le voici paradant sur les estrades diverses pour afficher sa candidature aux futures primaires de la droite et du centre. Fort bien ! Après tout, si l'on compte bien, après Alain Juppé, François Fillon, Nadine Morano, Frédéric Lefebvre, Hervé Mariton et Jean-Frédéric Poisson, il s’agit du septième candidat déclaré à l’investiture présidentielle : ce n'est plus une primaire mais une foire d'empoigne.
Même aporie qu'à gauche en 2012 : sur quel programme ? Celui du parti ? mais alors qu'est ce qui différenciera les différents impétrants ? Celui des candidats ? mais alors à quoi sert de faire voter une ligne politique par le parti ? Tout ceci est délétère qui, d'une part, laisse décidément entrevoir combien les partis ne sont plus désormais que des coquilles vides, tout juste des machines électorales habilitées à orchestrer le grand barnum ; qui, d'autre part, jette une lumière cru sur les candidats dont la féroce ambition politique a décidément fini d'occulter l'éventuel engagement sur un programme.
Cette démocratie, décidément, est bien malade.
Alors quoi ? Quoi de singulier dans la petite musique de celui-ci ? Rien sinon celle du technocrate hanté d'efficacité. Le voici proposant de gouverner par ordonnance. La chose est effectivement prévue pour des cas précis, pour des situations d'urgence ou pour dénouer des blocages. Voudrait-il en faire un mode régulier de fonctionnement ?
Ce qui fait le fond de toute démarche républicaine - le débat, l'amendement … - est ici balayé d'un revers de manche boudeur au nom de la sacro-sainte efficacité. Nous voici, avec le sinistre refrain des réformes de fond que les autres ont raté mais que lui, évidemment, réussirait à mener, avec cette mégalomaniaque litanie d'un système à repenser et refonder radicalement, au cœur même de la duperie des dernières années : un discours de campagne radical - même si ces réformes résonnent toujours en terme de régression sociale - qu'accompagnera la cantilène morose de l'expert matamore…
Cette démocratie est décidément moribonde.