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Aristote défenseur de la rhétorique

 

Il lui consacre trois textes : la Poétique, la Rhétorique et les Topiques.

Ce qui fait la différence de position d'Aristote par rapport à son grand prédécesseur tient me semble-t-il à deux choses :

 

La rhétorique utilise les mêmes moyens que la logique, mais faute d'argumenter sur des vérités ou des postulats scientifiques, elle argumente, avec les mêmes méthodes, sur des opinions, des vérités singulières. A la démonstration de la logique, correspond ainsi l'argumentation de la rhétorique. Loin, ainsi d'être condamnée, la rhétorique chez Aristote devient l'outil par excellence de la vie sociale et politique - qu'elle concerne le judiciaire , le politique ou le grand public. On le sait ceci débouchera sur la distinction d'entre les trois types de discours, les modalités de ces derniers, les valeurs soutenues par eux ainsi que les arguments types à utiliser dans chacun de ces trois cas :

Les trois genres de discours
  Auditoire Temps Acte Valeurs Argument type
judiciaire Juges Passé Accuser - défendre Juste - injuste Enthymème (ou déductif)
délibératif Assemblée Futur Conseiller -déconseiller Utile - nuisible Exemple (ou inductif)
épidictique Spectateur Présent Louer - blâmer Noble - vil Amplification


Ainsi, à côté de ce qu'aujourd'hui on appellerait des sciences dures, mais avec des méthodes aussi rigoureuses, la rhétorique prend-elle sa place pour tout ce qui engage la vie publique. On remarquera au reste qu'Aristote évoque toujours un public quand il envisage l'auditoire alors que Platon y voyait plutôt un dialogue avec un interlocuteur unique, plusieurs quelques fois mais en tout cas jamais un large public.

Deux remarques s'imposent :