Il y a 100 ans ....

Tract N° 1 diffusé par les soldats Russes le 22 juin 1917.

 

"Dès notre arrivée en France il y a un an et demi des bruits couraient que nous avions été achetés pour des munitions. Ces bruits se multipliaient de plus en plus et enfin on considérait le soldat Russe pas comme un homme, mais comme un objet. Les blessés, les malades on les traitaient d'une manière révoltante et de plus on leur appliquait une discipline de prison. Cela ne peut pas être autrement: le malade, le blessé cet homme incapable pour le service en d'autres termes un objet inutile. Donc, avec un objet inutile, il ne faut pas et ce n'est pas reçu de faire des façons.

Nous, soldats bien portants, pour le moment nous sommes objets utiles ayant son prix qu'on appelle la capacité pour le combat. Mais au premier combat, une partie de nous perdra ce prix, on les blessera et cette partie donc suivra le sort déplorable des objets inutiles jetés dans les hopitaux. Chacun de nous attend ici une telle possibilité, mais chacun de nous veut l'éviter. La seule ressource pour cela: c'est de s'unifier et catégoriquement refuser d'aller sur le front français. Et nous, nous sommes décidés à cela. Aucune assurance des chefs, des nôtres et ceux des français, nous forceront de renoncer à cette décision. Pendant plus de 2 mois on nous répète que la situation des blessés s'est améliorée, et, pourtant, on ne voit pas de résultat. Au contraire, dans les dizaines de lettres que nous recevons chaque jour des hopitaux on n'entend qu'une lamentation continue de la situation sans issue. Des blessés qui rentrent approuvent unanimement cela. La notre situation avant le coup d'Etat était pénible, c'est qu'après lui elle s'est encore empirée. Le laborieux peuple Russe témoigne une grande pression au profit de la paix. Mais cela n'est pas du gout de la France bourgeoise; sachez que pour elle, la guerre est avantageuse, elle lui apporte des intérêts. Voilà pourquoi, la majorité des français se trouvant sous l'influence de sa bourgeoisie, se montre pour nous au plus haut degré méfiante nous insulte et nous humilie.

Enfin irrésistiblement nous sommes attirés vers la Russie; l'amour du pays natal, vers les parents et vers ceux qui nous sont chers. Que nous puissions encore une fois embrasser notre femme, caresser nos enfants, voir les chers visages de nos parents avant la mort. Voilà de quoi sont altérés nos coeurs.

Le dur militarisme n'a pas étouffé ces sentiments. Non ces sentiments s'enflamment de plus en plus et rien qui ne nous donne satisfaction alors nous ferons voir notre force pour poursuivre le combat.

Donc encore une fois, nous prions, nous exigeons et nous insistons qu'on nous renvoie en Russie. Envoyez nous là, d'où nous avons été chassés par la volonté de Nicolas le sanglant. La bas en Russie, nous saurons être et nous serons du côté de la liberté, du côté du peuple laborieux et orphelin.

Là, c'est avec la plus grande des joies que nous livrerons notre vie pour le grand et libre peuple Russe.

Sauf tout ce que nous avons dit, nous avons résolu de ne pas aller à l'exercice ici en france. Qu'on appelle ce pas illégal, criminel, nous n'avons pas d'autres moyens de nous faire entendre. Nous connaissons le prix de toutes ces promesses; nous savons que sans pression elles resteront mortes et non raisonnantes."

 

Tract N° 2 diffusé par les soldats Russes

Camarades !

Refusez catégoriquement tout travail particulier et également d'aller au front. On nous trompe en nous disant qu'il n'y a pas de vaisseaux. Ce sont des mensonges ! Ils ne veulent pas nous renvoyer en Russie au secours de nos pères et de nos frères !
Le commandement s'efforce de nous employer de diverses manières et même de nous envoyer au front pour défendre la Bourgeoisie française.
Camarades ! sachez que l'heure est proche de notre retour tant attendu en Russie.

Tous en Russie! Hurrah ! A bas les tyrans !